a cup of coffee and a friend (liam & ivy)

Je marchais dans les rues de San Francisco en direction de mon lieu de rendez-vous. J’avais choisi de m’y rendre à pied, histoire de profiter du soleil, de prendre un peu l’air. Je me réjouissais de ce rendez-vous. Je devais retrouver Liam au Starbucks de la ville où nous avions l’habitude de nous retrouver. Je me réjouissais de le voir, Liam. Il faut dire qu’on se connaît depuis notre tendre enfance tous les deux. A l’époque, on était inséparable et puis le temps en a décidé autrement. Nous avons chacun eu nos amis, de notre côté et nous n’avions plus autant l’occasion de nous voir. Pourtant, je le considère toujours comme mon meilleur ami. Je sais que je peux compter sur lui quoi qu’il arrive. Mais notre amitié en a quand même pris un petit coup, nous ne sommes plus aussi proche qu’à l’époque, je le sens bien. Aujourd’hui, nous allions pouvoir boire un café tous les deux et profiter de se rattraper un peu. Il devait certainement s’être passée pleins de choses dans la vie de ce cher Whitaker depuis la dernière fois que je l’ai vu. De mon côté, c’est toujours autant le calme plat et parfois ça me déprime. Depuis le décès de mon fiancé, Theo, il ne se passe plus grand-chose. Peut-être parce que j’ai peur de passer à autre chose. Au fond j’ai l’impression de le trahir en allant voir ailleurs. Mais il est décédé et je dois bien me faire à cette idée. Je pense que cette période de ma vie n’a également pas vraiment aidé ma relation avec Liam. J’étais au fond du bac et pas franchement la plus agréable du monde non plus… Enfin bref, j’arrivais sur le lieu du rendez-vous avec un peu d’avance et je pris place à une table sur la terrasse. Il faisait grand beau aujourd’hui, c’était l’occasion de profiter un peu du soleil. Je passais rapidement une main dans mes cheveux que j’avais choisi de laisser détacher et j’ajustais mes lunettes de soleil sur mon nez. Il ne manquait plus que mon meilleur ami pour que tout soit parfait. Je finis par le voir arriver, Liam était toujours aussi parfait. Parfois, je rigolais en repensant au fait que ma sœur Lexie s’était méfiée de lui pendant bien des années, pensant que Liam cherchait à me mettre dans son lit. Notre relation était loin d’être comme ça, en réalité je considérais plutôt Liam comme le frère que je n’ai jamais pu avoir. Salut Liam. Ca me fait tellement plaisir de te voir. Je me levais de ma chaise et le pris dans mes bras, déposant au passage un baiser sur sa joue. Je repris ensuite place sur la chaise. Comment tu vas ? Depuis le temps.

« Je vous laisse, je dois filer. » Dis-tu en quittant le travail précipitamment. Tu ne manquais pas les remarques salasses de tes collègues insinuant que tu avais un rendez-vous galant mais tu te contentais de lever les yeux au ciel. Ton ordinateur et un dossier sous le bras tu ne tardais pas à rejoindre ta voiture. Ce n’était pas ton genre de partir plus tôt que prévu mais Ivy t’avait proposé de la retrouver autour d’un café pour rattraper le temps perdu et c’était tellement rare que tu vois Ivy ces derniers temps que tu n’avais pas hésité à accepter. Tu finirais ton boulot dans la soirée, ce n’était pas comme si tu avais quelqu’un qui t’attendait à l’appartement pour une grande discussion. Lunettes de soleil sur le bout du nez, tu allumais la radio alors que tu sortais du complexe qu’était le siège de Google. C’était un village en fait, les grands de l’entreprise habitaient les grandes maisons entourant l’entreprise, toi tu habitais le loft dans lequel tu avais emménagé après tes études alors que tu commençais chez Google. Tu ne savais pas si tu allais rester chez Google toute ta vie, peut-être, peut-être pas mais tu n’étais pas prêt pour la vie de famille que les quartiers proches de Google demandaient et tu n’avais pas non plus le budget. Une trentaine de minutes après avoir quitté le boulot, tu entrais dans le centre ville de San Francisco. L’avantage d’avoir grandi en ville ? Connaître tous les meilleurs endroits pour se garer. Tu ne tardais donc pas à trouver une place non loin du Starbucks près duquel tu devais rejoindre Ivy. Une fois hors de la voiture tu rangeais le dossier dans la housse de l’ordinateur que tu pris avec toi. Il était trop précieux pour le laisser dans la voiture, pas quand tu la garais dans la rue, c’était trop dangereux. Bon, tu pouvais toujours te le faire voler mais c’était moins probable. Tu fermais ta voiture et vérifiait qu’elle soit bien fermée avant de te mettre en marche vers le café où t’attendait Ivy. Tu ne l’avais pas vue depuis un moment mais c’était il y a longtemps que vous étiez les meilleurs amis du monde et tout le temps ensemble. Aujourd’hui vous étiez toujours très amis mais vous aviez fait chacun votre vie de votre côté et vous vous retrouviez de temps en temps comme aujourd’hui pour rattraper le temps perdu. Alors que tu approchais du café, tu ne tardais pas à voir Ivy assise sur une chaise de la terrasse. « Salut Liam. Ca me fait tellement plaisir de te voir. Comment tu vas ? Depuis le temps. » Un grand sourire se dessina sur ton visage alors que tu déposais à ton tour un baiser sur la joue d’Ivy. Ca faisait trop longtemps que tu ne l’avais pas vue, tu avais croisé sa sœur par contre et voilà une rencontre que tu préférais oublier. « Moi aussi ça me fait plaisir Ivy ! Ecoute, je vais plutôt bien et toi ? » Lui demandas-tu alors que tu savais que le décès de son fiancé devait toujours la hanter. « Je vais me prendre un café tu veux quelque chose ? » Lui demandas-tu parce qu’au Starbucks, personne ne venait vous servir.

J'attendais patiemment sur la terrasse que mon meilleur amie arrive tout en réfléchissant déjà ce que je pourrais prendre à boire. Un simple café me suffirait largement peut-être. Je regardais les passants qui marchaient près du Starbucks, observant chacune de ces personnes avec attention. J'adorais faire ça quand j'attendais quelque part, observer les passants. Il y avait tellement tout type de personnes dans ce monde. Ca se voyait parfois rien qu'à leur façon de marcher, je pouvais deviner certains traits de leur caractère. Mais mon attention fut vite attirée par Liam qui venait d'arriver. Un large sourire sur mes lèvres je l'accueillis à bras ouvert. J'étais tellement contente de le retrouver. C'était l'occasion pour nous deux de rattraper le temps perdu, de discuter de nos dernières petites histoires, de profiter de la présence de l'autre tout simplement. Il faut dire que nous n'avions plus autant la possibilité de nous voir qu'avant. Chacun a fait son petit chemin et malheureusement ce chemin était différent pour nous deux. Je m'empressais de lui faire remarquer à quel point j'étais contente de le voir. Tout va très bien. En réalité, ce n'était pas totalement vrai. Je ne pouvais pas dire que j'étais malheureuse, mais ma vie n'était pas non plus ce qu'il y a de plus intéressant ces derniers temps. Il y avait peut-être eu ce repas avec mon voisin qui m'avait parut un peu particulier, mais au final rien de bien nouveau de mon côté. Je réalisais en fait que même si cela faisait longtemps que je n'avais pas revu mon meilleur ami je n'aurais pas grand chose à lui raconter sur les derniers événements de ma vie. Si tu veux bien me prendre un café aussi, volontiers. J'aurais pu l'accompagner, évidemment. Mais c'était proposé si gentiment. J'attendis patiemment qu'il aille chercher nos deux boissons et lorsqu'il revint prendre place autour de la table je le regardais avec un sourire en coin. Alors dis-moi qu'est-ce que le beau Liam a de bien à me raconter ? J'avais envie de tout savoir sur les derniers événements de ma vie, certainement plus intéressants que ceux de la mienne.

Ivy et toi, vous ne vous voyiez pas souvent. Tu avais été là à la mort de celui qu’elle aimait en essayant de l’épauler mais tu avais souvent eu l’impression d’être un poids plus qu’autre chose. La retrouver aujourd’hui pour boire un café était une bonne chose, un bon moyen de rattraper le temps perdu et de voir comment elle s’en sortait face à tout cela. Tu étais parti du boulot plus tôt et tu savais que du boulot t’attendait ce soir en rentrant mais cela valait le coup si tu pouvais passer un peu de temps avec Ivy. Votre amitié remontait à tellement longtemps que tu ne te souvenais pas d’un moment où la jeune femme n’était pas dans ta vie. Tu n’avais aucun mal à te souvenir de sa sœur Lexie vu que tu l’avais croisée par hasard dernièrement. Après avoir salué la jeune femme en la prenant dans tes bras elle te répondit : « Tout va très bien. » Tu avais du mal à savoir si elle était vraiment sincère, si tout allait très bien. C’est peut-être le très bien qui te perturbait un petit peu. Tu n’avais pas non plus envi d’enquiquiner ton amie avec des questions trop insistantes, ce n’était pas ton genre alors tu te contentais de lui dire : « Je suis heureux de l’entendre. Je suis là si jamais tu as besoin. » Dis-tu en posant ta main sur la sienne. Tu ne voulais pas qu’Ivy se sente seule. Non, tu avais envi qu’elle se sente bien et entourée même si tu n’avais pas le temps d’être toujours là pour elle, tu essayais d’être là quand cela comptait. Tu annonçais à la jeune femme que tu allais chercher un café et tu lui proposais de lui ramener quelque chose ce à quoi elle répondit : « Si tu veux bien me prendre un café aussi, volontiers. » Tu hochais la tête avant de disparaître dans le Starbucks pour commander et récupérer vos cafés. Une dizaine de minutes plus tard tu ressortais sur la terrasse où tu retrouvais Ivy plongée dans ses pensées toujours à la même place. « Et un café pour mademoiselle. » Dis-tu en posant le café devant elle et en t’asseyant à ses côtés. La terrasse était assez calme bizarrement pour le centre ville de San Francisco mais c’était pour le mieux. « Alors dis-moi qu'est-ce que le beau Liam a de bien à me raconter ? » Un sourire se dessina sur ton visage. Tu n’avais pas grand chose d’intéressant à raconter mais il y avait bien quelque chose qui s’était passé. « J’ai dû déménager. J’ai eu de gros soucis d’infiltration d’eau dans mon appartement et vu que les travaux allaient prendre du temps j’ai décidé d’aller habiter ailleurs. » Ce n’était pas aussi excitant que ta vie amoureuse mais vu que cette dernière était vide, tu n’avais pas mieux. « Et toi alors ? Quoi de neuf ? »