what are your intentions ? ▼ nohlan

Le malaise est présent. Un peu trop même. Pourtant, personne ne dit rien, les autres agissent comme si rien était se glissant quelques regards de temps en temps. Dès que Graham me pose une question, tout le monde me regarde. J'ai l'impression d'être une bombe sur le point d'exploser tellement on me surveille. Non, je ne vais pas piquer de crise. Je ne l'ai jamais fait, pourquoi commencer aujourd'hui ? Par contre, j'avais hâte que ce diner se termine pour que je puisse me sauver. Un souper de famille avait été une bonne idée, jusqu'à ce que mon frère décide de ramené sa petite amie aka mon ex. Leur relation ne m'est pas inconnu. Au contraire, il m'avait même demandé la permission avant d'officialisé ou peu importe. J'ai été con, j'ai dis oui. J'ai pensé à lui et non à moi. Aujourd'hui, à les voir, je regrette mon choix. Bien qu'ils restent respectueux et gardent leur distance, ça me blesse. Du coup, le repas terminé, quelques conversations échangés, je me suis trouvé une excuse pour partir plus tôt dès que j'en ai eu l'occasion. Honnêtement, je n'avais pas besoin d'excuse, car j'ai toutes les bonnes raisons pour ne pas rester là. Ne voulant pas faire de scène j'invente une histoire débile sur Giselle qui est à l'hôpital. Ouais, non, mentir est loin d'être inné chez moi. Je suis nul pour mentir, mais ma mère se lève et vient m'enlacer pour me dire au revoir. Une partie de mon mensonge est vrai. Une fois dans ma voiture, je prend le chemin qui mène chez ma meilleure amie. J'ai besoin de me changer les idées un peu et je pouvais compter sur elle pour m'écouter. Je ne prend même pas la peine de lui envoyer un message pour annoncer mon arrivée. Elle peut bien me faire une petite place dans sa soirée. Arrivée devant sa porte, je frappe, mais personne ne vient m'ouvrir. Je tente à nouveau, même chose. Finalement, m'être assuré qu'elle soit chez elle avant de venir aurait été une bonne idée. Je lâche un soupir et vient appuyer mon front contre la porte avant de me tourner et y glisser jusqu'à ce que le sol m'arrête. J'ai l'air débile, mais je n'ai pas envie de me retrouver seul à la maison en ce moment. J'envoie un message à Giselle pour lui demander quand est-ce qu'elle rentre. Soudainement, j'entend un porte s'ouvrir. D'un coup, je tourne la tête espérant voir apparaître ma meilleure amie, mais non. Un mec entre et lorsque je vois où il se dirige, je réalise de qui il s'agit. Le voisin dont Giselle parle toujours. Peut-être qu'il sait où elle se trouve. Je me redresse et m'approche doucement. « Excuse-moi de te déranger. T'aurais pas vu Giselle aujourd'hui ? » Limite, on dirait qu'elle est perdu alors que c'est seulement moi qui manque de communication avec elle. Rien de bien grave.

Je venais tout juste de rentrer au bercail après une soirée assez colorée. J'étais sorti, essentiellement pour m'assurer que le service du dîner soit au point car ce soir , c'était une soirée importante pour le Zénith. D'un commun accord , mon équipe du tonnerre et moi-même par la même occasion avions décidé d'organiser une soirée caritative pour les enfants malades. Une espèce de dîner bénéfice où les clients payaient un peu plus qu'à l'habitude. La totalité l'argent était versé à la fondation des enfants malades de San Francisco.   J'y tenais vraiment, surtout en apprenant récemment que ma voisine les soignait. Les enfants étaient l'avenir de demain et même si jamais ô grand jamais je n'aurais été suffisamment responsable pour en avoir un de moi, je les aimais bien.

Ça faisait plusieurs jours que je n'avais pas vraiment parlé à Giselle, je pensais constamment à elle, inévitablement.. Non parce que je n'avais pas envie de bavarder avec elle, mais parce qu'elle prenait un malin plaisir à m'éviter. Mais, je pouvais comprendre les raisons de ses tentatives. Je comprenais et même que j'étais presque pris de compassion à son égard. Après tout, c'était normal de se sentir troublé après avoir goûté au puissant nectar addictif de mes douces lèvres enflammées, je crois que je l'étais tout autant,sinon davantage. Mais je ne voyais pas cela comme un erreur alors qu'elle, si. Je soupirais rien que de penser à tout ça. Elle était ma voisine et on finirait bien par se recroiser. Alors que je m'apprêtais à tourner finalement la poignée de la porte un grand gaillard vint vers moi, me demander si j'avais aperçu Giselle. Je fronçai les sourcils. J'ignorais qu'elle voyait quelqu'un. Ah bah tiens! Ça pouvait expliquer pourquoi elle m'évitait! Pauvre mec, il était cocu, pensais-je alors. Un grand sourire sur les lèvres je haussai les épaules « Elle ne sort pas beaucoup, je présume qu'elle va bientôt terminer sa garde à l'hôpital? » Je m'apprêtai à entrer chez moi quand une idée saugrenue fusa dans mon esprit tordue « Tu peux l'attendre chez moi si tu veux. » Oui. Il devait accepter. Je ne pouvais rester dans l'ombre. Je devais cuisiner ce mec, cet illustre étranger, cet ombre dans ma vie. Ce mec était l'ennemi numéro un. Surtout s'il se tapait l'objet de ma convoitise..

Seul, assis contre la porte de ma coloc pour l'attendre, tout ça pour éviter de voir mon frère avec mon ex. Pathétique ? Je ne sais pas. J'essaie de me convaincre que j'ai raison de me sentir ainsi, mais il m'arrive de croire que je vais trop loin. Après tout, Savannah et moi c'est terminé. Ils peuvent faire ce qu'ils veulent avec qui ils veulent, non ? J'en ai marre. C'est la première pensée qui me vient en tête lorsque je me retrouve seul, ce pourquoi je suis impatient de voir ma meilleure amie. N'importe quoi pour me changer les idées. Bon, elle n'est pas la seule qui peut m'aider, mais en ce moment, je veux parler à elle. Malheureusement, elle n'est pas disponible pour le moment. Ce qu'elle fait ? J'en ai aucune idée, mais peut-être que son voisin le sait. Dès que je le vois arriver, je me redresse et m'approche pour lui demander. J'en profite pour le regarder d'un peu plus près. Après avoir entendu parler de lui, il est temps de mettre un visage sur ce nom. En fait, je ne connais pas son nom. Giselle ne me l'a jamais dit, employant toujours « Le voisin » ainsi qu'une insulte lorsqu'il était question de lui. Sa réponse ne m'aide pas beaucoup en fait. De toute façon, je ne sais même pas pourquoi j'ai demandé. Si je ne le sais pas, pourquoi lui le saurait ? Je lui glisse un mince sourire deçu. « Bon, bah, merci quand même. » Je suppose que je vais retourner chez moi. Du moins, c'était ce que je voulais faire avant que le gars m'invite à attendre chez lui. Supris, je fronce les sourcils, légèrement confus. Qui invite un inconnu à entrer chez lui ? Quoique, il a sûrement compris que j'étais un ami de Giselle et elle n'est pas du genre à trainer avec des relous. « Tu... T'invites les gens comme ça, sans les connaître ? » Je suis loin d'avoir un allure intimidante. Je mesure peut-être cent-quatre-vingt-un centimètre, on me compare plutôt à un câlinours. Surtout que je m'étais débarassé de ma barbe de sans-abri hier, mon look prépubère était de retour. « Mais ouais, ça serait cool. Merci. » finis-je par dire avant de le suivre à l'intérieur. Mes yeux balayent son loft, sympa comme endroit. Bon bah, apparemment, j'allais apprendre à connaître ce fameux voisin dont elle n'arrête pas de râler. « En passant, moi c'est Grayson. » Autant commencer par les politesses et surtout les présentations. Par contre, maintenant que je suis dans son appartement, je ne sais pas trop quoi lui dire pour faire la conversation. « T'es un ami de Giselle ? » La base, notre seul lien quoi. Je jouais au innocent qui n'a jamais entendu parler de lui. Si j'ose lui dire qu'elle m'a déjà parlé de lui, je risque la mort. Autant éviter.  

Je ne pouvais m'empêcher de me méfier de cet homme qui se demandait où était ma voisine préférée,notez ici le sarcasme. Je le dévisageai donc bêtement, le scrutant de la tête aux pieds, dans l'espoir de trouver quelque chose à me mettre sous la dent. Un détail croustillant , n'importe quoi, j'étais juste déterminé...à lui trouver les pires défauts du monde. Je me perdis presque dans le fil de mes pensées quand le grand gaillard me remercia " tout de même ". Je me contentai de hausser les épaules « Désolée mec,j'peux pas t'aider sur ce coup-là » Parce que depuis quelques jours, elle m'évitait.N'importe quel sot aurait deviné LA raison qui la poussait à me fuir à tout prix. C'était juste... un peu frustrant de faire cet effet là chez quelqu'un pour un simple baiser échangé. Je soupirai pour moi même en tournant la poignée de ma porte lorsque je l'invitai à entrer chez moi pour l'attendre. J'étouffai un rire dans ma gorge lorsque je l'entendis s'inquiéter du fait que j'invitais n'importe qui chez moi « Ses amis, sont mes amis! À voir comme elle est coincée, j'ai pas peur de ses fréquentations, enfin pas vraiment.» Disais-je pensif, les yeux en l'air. Je finis par lui offrir un sourire très décontracté qui allait avec ma posture. « C'est comme tu veux! » sifflais-je alors sans me retourner. Le bruit de pas sourds me suivant à la trace me confirma qu'il me suivait. Bien. Nous allions dès lors nous amuser....

Grayson, l'inconnu , pouvait observer la différence flagrante entre mes moyens, et ceux de son " amie ".Le loft était d'une grande superficie et tout était magnifiquement bien agencé, quoiqu'un peu sobre. Il n'y avait pas de couleurs éclatantes. Tout n'était que gris, noir, argent. C'était en réalité, une garçonnière. Et pour cause : jamais aucune femme n'avait emménagé avec moi. Il s'agissait donc de mon repère.Les femmes allaient, venaient, repartaient... Sans y rester. Je l'invitai donc d'un geste de la main à me rejoindre au salon et ce fut à cet instant que l'inconnu finit par se nommer. Je me retournai alors vers ce dernier, un grand sourire sur les lèvres « Et moi je suis Nolhan. Enchanté. » Je voyais bien son malaise. Enfin.. ce n'était pas si flagrant que ça mais j'voyais bien qu'il cherchait de quoi meubler la conversation. Ce fut lui qui troubla le silence « T'es un ami de Giselle ? » À ces mots j'éclatai d'un rire sinistre. Sa question était rhétorique.Mais elle était judicieuse également. « Nous ne sommes pas amis non.Mais j'aimerais le devenir prochainement » J'avais arrêté de rire et j'avais pris un air sérieux. Oui. J'aimerais bien qu'elle et moi nous nous rapprochions.Malheureusement, Giselle n'était pas une proie facile à capturer. Elle ... s'opposait violemment à mes avances, à ce que j'étais à ses yeux surtout. Et si elle se trompait sur mon compte? Si elle me laissait lui montrer qui j'étais vraiment? Non.impossible.Je chassai ces idées saugrenues et reportai tout mon attention sur mon nouvel invité « Est-ce que tu prendrais quelque chose à boire? J'ai un mini-bar. Donc bière, vin, scotch, gin, whisky? » disais-je en faisant claquer ma langue,une fâcheuse habitude que j'avais pour me donner une certaine prestance.