i'm gonna stand by you (raven)

hands, put your empty hands in mine and scars, show me all the scars you hide and hey, if your wings are broken please take mine so yours can open too 'cause i'm gonna stand by you. @samuel dewar

Les invitations de Samuel te font toujours le plus grand plaisir mais celle-ci ne pouvait pas mieux tomber. Ta journée est loin d'avoir aussi bien commencé que ce que tu es prête à avouer. Tes yeux rougis par les larmes en sont témoins lorsque tu décroches le téléphone mais, heureusement, il n'en saura rien. Tu es bien trop douée pour faire croire que tout va bien. D'ailleurs, la seule vision de son prénom s'affichant sur ton téléphone suffit déjà à t'apaiser, un peu. Il a cet effet sur toi, Samuel, qui fonctionnerait presque mieux qu'une journée entière au spa. Une fois la conversation terminée, tu t'observes dans le miroir de ta coiffeuse. Tu ne pleures pas. Jamais. C'est une chose que tu t'es promise quand tu as compris que les seules personnes qui méritaient tes larmes ne les feraient jamais couler. Tu avais alors trop pleuré pour ta mère qui vous a lâchement abandonnés ton père et toi. Pourtant, c'est la troisième fois que tu te surprends à fondre en larmes depuis deux semaines. Tu sens que ta vie t'échappe, que tu ne contrôles plus rien désormais et ça te fait peur. Non, ça te terrifie. T'as jamais connu que les paillettes et tu ne sais pas ce que tu vas bien pouvoir faire quand ta vie sera devenue aussi terne que celle des jeunes filles de ton âge banales. Que se passera-t-il quand tu te promèneras en ville et que plus aucun regard ne transpirera la convoitise? Quand le nombre de tes followers s'affichera en entier sur les réseaux sociaux? Bon sang Raven, arrête tes conneries. Que t'arrivera-t-il lorsque tu seras jetée hors de ton luxueux loft et que tu ne pourras plus payer tes études? T'as toujours été assez brillante pour obtenir une bourse mais t'en as jamais eu besoin. Et ça te serre la gorge rien que d'y penser.

Lorsque le soir arrive enfin, plus aucune trace de larmes ne traîne sur tes joues. Plus aucune crainte ne fronce tes sourcils. Au contraire, tu affiches un air amplement satisfait de ce que tu viens de faire. Avant de prendre la direction de l'immeuble de Samuel, tu en as profité pour passer chez ton père afin de lui subtiliser une de ses meilleures bouteilles de champagne, de celles qu'il gardait pour les occasions, comme il disait. Toutes ces conneries ne veulent plus rien dire désormais. Qui voudra encore boire de votre champagne lorsque la nouvelle se sera répandue? Et puis, c'est lui qui vous a mis dans cette situation. Lui qui a foutu en l'air ton avenir. Alors t'as bien le droit de profiter de ce qu'il vous reste comme tu l'entends.

Tu arrives devant la porte du loft avec quinze minutes de retard. Juste assez pour te faire désirer sans pour autant lasser ton hôte. « Elle va toujours bien, quand tu l'invites à déguster tes petits plats. » tu réponds lorsqu'il t'ouvre la porte. Tu te hausses sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur sa joue avant de pénétrer dans le loft où flotte une odeur délicieuse. « Je peux déjà sentir ça! Et moi j'espère que tu as soif... » Tu lui tends la bouteille avant de te débarrasser de ton manteau et de ton sac dans l'entrée. Sans attendre son invitation, tu avances jusqu'à la cuisine, guidée par ton odorat, bien que tu connaisses déjà le loft par cœur. « Qu'avez-vous préparé de bon, chef? » tu demandes, telle une gamine au pied du sapin de Noël, impatience d'ouvrir ses cadeaux.

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Ton hôte ne manque pas de te faire remarquer ton retard, avant même que tu franchisses le pas de la porte. Tu sais que ce n'est pas un reproche cependant. Il le sait très bien, il ne faut jamais te donner l'heure exacte à laquelle on souhaite te voir arriver. Pourtant, tu étais prête bien avant l'heure mais, par principe, jamais tu n'arrives quelque part en avance. Tu lui réponds finalement sur un air taquin. « C'était pour te laisser le temps de finir de t'occuper de tes bouclettes, chéri. » Tu lui adresses ton plus beau sourire, empreint d'une pointe de malice. « Et puis, une princesse n'est jamais en retard, ce sont les autres qui sont en avance. » Tu récites cette phrase avec un sérieux risible, telle la réplique de film dont il s'agit, à peu de choses près. Lorsqu'il évoque le fait de t'inviter plus souvent, tu caches à peine ton enthousiasme. « Je pourrais manger tes plats tous les jours, tu le sais très bien. » Surtout si cela signifie passer la soirée avec lui.

Tu sais qu'il aime la cuisine, Samuel. Plus que ça, même. Pour l'avoir déjà observé à l'occasion de l'une ou l'autre de ses invitations, tu sens que ça le fait vibrer de jouer avec les ingrédients. Comme toi quand tu te plonges dans la contemplation d'un tableau, d'une oeuvre d'art quelconque. Vous n'en parlez pas vraiment mais, si vous étiez plutôt destinés à la politique ou aux affaires, ce sont des domaines qui ne pourraient jamais vous faire ressentir la même chose que les arts qui vous animent, et tu sais que c'est aussi vrai pour lui que pour toi. Tu l'écoutes donc avec attention te parler des mets qu'il compte te servir avant de t'exprimer, une fois sa présentation terminée. « Mon Dieu, Sam, rappelle moi pourquoi je vais encore au restaurant quand je pourrais t'appeler pour que tu viennes me faire à manger directement à la maison? » Tu laisses échapper un rire mais tu penses sincèrement qu'il est doué et que sa cuisine est l'une des meilleures que tu aies mangé. Peut-être que ton cœur parle d'avantage que ton estomac mais tu es persuadée qu'il n'y a pas que ça. Quoiqu'il en soit, tout ce qu'il te dévoile te fait clairement envie.

Tu le suis jusqu'au salon pendant qu'il t'annonce que sa chambre d'amis est prête à t'accueillir cette nuit. L'idée te plaît beaucoup. Tu as beau chérir la liberté que tu as en vivant seule - celle de choisir quelle musique diffuser à plein volume dans le loft comme celle de te promener en tenue légère sans crainte de croiser qui que ce soit -, ces derniers jours s'étaient révélés plus compliqués et la solitude commençait à te peser. Tu pourrais appeler Nora, sauf qu'elle passe de plus en plus de nuits avec cet imbécile de Hart. Et puis, tu as bien trop peur qu'elle découvre ton secret. Et il y a Ella, mais elle aussi s'est entichée d'un idiot avec qui elle a même pris la grotesque décision de s'installer. « Proposé si gentiment, ça va être difficile de refuser... » Tu souris intérieurement à la pensée de la réaction qu'aurait eu la Raven adolescente dans cette situation. Non pas que Samuel ne te faisait plus aucun effet. Mais t'étais une adulte mature qui réagissait comme telle maintenant. Enfin... Du moins, t'essaies d'en avoir l'air. « Moi aussi, je suis contente de te voir... » Bien plus qu'il ne l'imagine. Pourquoi c'est si simple avec Sam? Tellement simple que t'as presque envie de tout lui avouer, là, tout de suite, sauf que, si tu oses sincèrement penser qu'il pourrait accepter ta situation, tu sais aussi très bien qu'il a déjà suffisamment d'ennuis avec sa famille pour lui imposer cela. « Alors, raconte moi, qu'est-ce que j'ai manqué dans la vie de Samuel Dewar? » Autant ramener la conversation à lui. D'autant plus que si ta petite personne est l'une des plus importantes à tes yeux, celle de ton ami arrive sans aucun doute en meilleure position encore.