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 i'll hold your hand and the darkness within (milla)

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MessageSujet: i'll hold your hand and the darkness within (milla)   i'll hold your hand and the darkness within (milla) EmptyMar 12 Juil - 22:59


the worst thing you've ever done, the darkest thought you've ever had, i will stand by you through anything.

Avant ce jour, Ella n’avait jamais compris ce que les gens trouvaient d’effrayant et de sinistre aux hôpitaux, ce qu’ils redoutaient dans ce qui ne devait être qu’un simple bâtiment. Elle-même n’avait jamais mis les pieds dans ces couloirs aseptisés, n’en avait vu que dans les films dramatiques. Elle n’avait pas accompagné son père à l’hôpital quand Juliet Brown avait succombé à  son accident de voiture, qu’elle avait été transportée en ambulance jusqu’à la morgue où Jeremiah était allé l’identifier. Ce soir-là, son père l’avait confiée à sa nourrice de l’époque, Adelaide, avec pour stricte consigne de mettre l’enfant au lit jusqu’à ce qu’il puisse revenir pour expliquer à sa fille pourquoi sa mère ne reviendrait pas.

Maintenant, combien Fiorella comprenait l’air hagard des malheureux relégués en salle d’attente, les hauts-le-cœur causés par l’odeur des désinfectants et du latex qui recouvrait les doigts des médecins, l’angoisse qui pétrissait l’estomac chaque fois que les pas des infirmières couinaient sur le carrelage, étouffés par leurs chaussures en caoutchouc. Combien elle comprenait la terreur et l’effroi sur le visage blanc et tiré de son père quand il avait fondu sur elle, ce jour où elle avait malencontreusement reculé sa Corvette dans une autre voiture sous les yeux de deux agents de la police.

On lui avait offert de la raccompagner chez elle, pour lui permettre de se changer, pour dormir un peu, on lui avait promis de l’appeler sitôt qu’on avait des nouvelles. Ella avait perdu le fil des visages flous et inquiets penchés sur elle alors qu’elle fixait les portes battantes derrière lesquelles se trouvait Miles, derrière lesquelles se trouvait Willow. Blessés, brisés, en réanimation.
Elle savait qu’elle aurait dû rentrer au loft, se débarrasser de sa jolie robe moulante à col carré, enfiler des affaires plus commodes pour une veille qui en était presque une veillée funèbre. Elle aurait dû retourner chez eux pour prendre un sac de voyage et entasser à la va-vite un T-shirt et un jogging de Miles, parce qu’il allait se réveiller, et quand il se réveillerait, il aurait besoin de se mettre autre chose sur le dos que ces ridicules chemises d’hôpital. Mais elle ne pouvait se résoudre à partir, à faire un pas de plus qui l’éloignerait de la salle d’opérations où les médecins urgentistes prenaient soin de Miles.

Milo.

Elle avait froid. Quelqu’un lui avait donné sa veste à un moment donné, une veste de costume noire, trop large pour elle, qui sentait l’eau de Cologne. Luke, peut-être, aussi foudroyé qu’elle, alors qu’ils attendaient ensemble des nouvelles de Miles et Will, ou encore Liam. Peu importait.
Elle se rendit compte qu’elle tremblait, mais que ce n’était pas de froid, sentit les larmes au plus profond de sa poitrine avant même qu’elles ne ruissellent sur ses joues. Elle pressa son visage dans ses mains, les paumes contre ses paupières dans l’espoir d’arrêter le flot. Lorsqu’elle les écarta à nouveau, elle vit qu’elles étaient visqueuses de maquillage qui avait coulé.
Étrangement, le miroir des toilettes où elle s’enferma le temps de se passer de l’eau sur ses joues et son front pâle et cacher ses sanglots ne lui renvoya pas une image à la hauteur de son désespoir. Ses cheveux étaient défaits, ses yeux fiévreux mais elle savait que si son corps avait pu refléter la profondeur de sa détresse, elle aurait versé des larmes de sang.

Elle sursauta quand on toqua à la porte, et elle entendit la voix de Romy couvrant les murmures effrénés en italien de Mrs Whitaker. « Tu peux le voir, maintenant, Ella. »
Elle trébucha presque dans sa hâte de sortir, dut lutter avec le loquet avant de le sentir céder sous ses doigts fébriles. Une infirmière l’attendait, raccompagnant de toute évidence la mère de Miles et le reste de la fratrie Whitaker ; elle vit les lèvres de la jeune femme bouger, tentant sans doute de lui expliquer quelque chose, mais c’était comme si une cascade coulait dans ses oreilles, et elle ne perçut rien d’autre du flot de paroles qu’un grondement lointain et brouillé alors qu’on lui ouvrait.

Ella poussa la porte. Le visage de Milo était tuméfié, et elle dut porter une main à sa bouche pour retenir le cri de choc qui manqua lui échapper en voyant les agrafes à son arcade sourcilière, le pansement sous sa lèvre fendue, le cathéter piqué dans sa peau, la poche de liquide transparent dans laquelle gouttait lentement l’antidouleur que les médecins lui avaient administré, l’atèle qui maintenait son bras.

Ella se précipita à côté du lit, mais ce fut lentement qu’elle tendit la main vers son visage, effleura ses cheveux avec une infinie douceur. Ils étaient encore humides, et elle dégagea son front pour pouvoir y presser un baiser. Sa main trouva celle intacte de Miles et la jeune femme la pressa dans la sienne, pas fort, juste assez pour se prouver que Milo était là, bien réel, solide, pour sentir le pouls qui battait régulièrement dans l’entrelacs de veines sous son poignet.


Dernière édition par Fiorella Brown-Settler le Sam 16 Juil - 17:45, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: i'll hold your hand and the darkness within (milla)   i'll hold your hand and the darkness within (milla) EmptyJeu 14 Juil - 11:06


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Tout s'était passé tellement vite. La pluie tombait à flots, rendant la route des plus glissantes, mais Miles connaissait sa voiture, il connaissait ses limites. En neuf ans de conduite, il n'avait jamais fait une seule égratignure dans sa voiture. Pas une seule. Il avait pourtant suffit d'un instant de distraction, d'une pression un peu plus légère sur le volant. D'un simple regard vers la jeune femme qui s'endormait à ses côtés, belle comme jamais dans sa robe de mariée, les cheveux à peine défaits, trace de leur fuite précipitée. Miles n'avait pas eu le temps de comprendre que sa voiture lui échappait. Il n'avait pas eu le temps de réagir avant l'impact. Impact suivi de près par une onde choc qui se répercuta dans tout son corps. Il sentit sa ceinture de sécurité écraser sa cage thoracique, sa tête heurter l'airbag de plein fouet... La douleur qui irradiait dans son bras, la chaleur du sang qui coulait le long de sa tempe... Et puis plus rien.

Un cri fendit l'air. Il avait repris connaissance moins d'une minute plus tard à peine, hurlant le prénom de sa meilleure amie. Sa tête était lourde. Tellement lourde. Il aurait donné n'importe quoi pour dormir. Mais il devait savoir comment Willow allait. Tournant péniblement la tête vers sa droite, il fut soudainement pris de panique. Elle n'était plus là. Willow n'était plus à côté de lui. Sa respiration se fit plus courte et, soudain, bien trop rapidement, il eut l'impression de manquer d'air. Inspirations laborieuses, expirations sifflantes, douleur à la poitrine,.. Il savait ce qu'il se produisait. Il se revoyait entrain de courir après ses amis, âgé de six ans, tentant vainement d'essayer de les rattraper. Au cours de gymnastique, à l'âge de dix ans, alors qu'il avait failli perdre connaissance. Six ans plus tard, encore, après un concert qui avait duré bien plus longtemps que prévu. Il n'avait plus eu de crise d'asthme depuis des années. Mais c'en était une, il en était persuadé. Comptant mentalement, comme sa mère le lui avait appris, il essaya de réguler sa respiration. Mais tout ce à quoi il pouvait penser, c'était Willow. Ses tentatives pour s'extirper du véhicule à la seule force de son bras encore valide ne donnaient rien. Et il ne savait toujours pas où elle était.

Soudain, des bruits de sirènes semblèrent provenir de partout à la fois, comme fendant l'air à leur tour. Redressant la tête et plissant les yeux pour tenter de les percevoir dans le brouillard qui s'était installé, il sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine lorsque son regard capta une vague étendue flamboyante, à quelques mètres devant la voiture. Les cheveux de Willow. Elle était étendue sur le côté de la route. Immobile. Sans vie. Cette pensée traversa l'esprit de Miles et lui retourna l'estomac au passage. Réprimant un haut-le-cœur, dans un élan de rage et de détresse, il donna un dernier coup dans sa portière qui céda, le faisant tomber en dehors de la voiture et heurter le sol lourdement. Les sirènes étaient plus fortes désormais. Pourtant, il remarquait à peine les véhicules qui venaient de s'arrêter, à quelques mètres de l'épave. Ce qu'il restait de sa voiture. Titubant, manquant de se trébucher et de tomber à plusieurs reprises, il tenta de se rapprocher du corps inerte de sa meilleure amie. Il devait savoir. Il devait s'assurer qu'elle était toujours en vie. Mais des bras le saisirent fermement, l'arrêtant net dans sa lancée et ravivant la douleur de son côté droit. Il tenta de se débattre un instant, voulu hurler qu'on le laisse tranquille mais les mots restèrent coincés au fond de sa gorge. Finalement, il cessa de résister. Il eut encore seulement le temps de sentir une aiguille se frayer un chemin jusqu'à l'une de ses veines. Et il sombra une nouvelle fois dans l'inconscient.

Un bourdonnement parvenait à ses oreilles. Un bourdonnement léger. Lointain. Comme des conversations qui s'entremêlaient. Mais il ne pouvait en distinguer aucun mot, aucune nuance dans le timbre des voix qui se chevauchaient. Tout ça était trop lointain pour lui. Hors de sa portée. Alors il se laissa bercer par ce bourdonnement, auquel vint s'ajouter un bip mécanique et régulier. Bip. Il était bien. Son corps entier était comme engourdi, comme lorsqu'on se réveille après une longue sieste. Bip. Il tenta de bouger mais il était encore trop endormi pour le faire vraiment. Et il était tellement bien. Bip. Soudain, il sentit comme une caresse sur son visage. Un baiser sur son front. Il n'était pas certain de vouloir se réveiller. Pas tout de suite. Bip. Une main agrippa enfin la sienne. La prise était ferme et douce à la fois. Légèrement humide, mais agréable malgré tout. Bip. Finalement, il ouvrit doucement les paupières. « Ella? » Sa petite amie. Il avait l'habitude de se réveiller à ses côtés désormais. Mais quelque chose ne semblait pas normal. Bip. Elle avait l'air bouleversé, bien qu'il pouvait lire un soulagement manifeste sur son visage. Mais elle avait pleuré. Beaucoup. Pourquoi diable... Bip. Bip. Tout lui revenait. Le mariage, la fuite, l'accident. Le corps de Willow étendu sur la route. Bip. Bip. Willow. Où était-elle? Comment allait-elle? Bip. Bip. Il sentit à nouveau un poids écraser sa poitrine. Sa respiration était plus courte. Sifflante. Il posa sur Ella un regard paniqué. Apeuré. Bip. Bip.


Dernière édition par Miles Whitaker le Jeu 28 Juil - 16:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: i'll hold your hand and the darkness within (milla)   i'll hold your hand and the darkness within (milla) EmptyVen 15 Juil - 0:02


the worst thing you've ever done, the darkest thought you've ever had, i will stand by you through anything.

Dans les films, quand une personne était à l’hôpital, il semblait que celui ou celle qui veillait sur elle finissait toujours par s’assoupir, enfin terrassé par une fatigue qui avait pris le pas sur la peur qu’elle sentait pulser sous sa peau, avant de se réveiller avec un sursaut théâtral quand le blessé reprenait conscience et l’appelait d’une voix faible.
Elle-même n’aurait jamais pu s’endormir, l’adrénaline comme un venin, une intraveineuse qui la maintenait en alerte, toute son attention dévolue à la silhouette immobile sous le drap blanc de l’hôpital. L’espoir et le désespoir luttant à parts égales dans son être dévasté, Ella scrutait chaque trait du visage de Milo avec une avidité qu’elle savait presque fanatique, à la recherche d’un signe que le bip bip entêtant des machines ne lui mentait pas, qu’il était toujours vivant, qu’il ouvrirait les yeux. En dépit de ses yeux si embués que sa vue en était brouillée, jamais elle n’aurait pu manquer la moindre de ses réactions, son éveil, l’apparition d’un rictus de douleur sur ses traits, le frémissement d’un doigt.

C’était comme si son corps entier s’était accordé à celui de Milo, comme si chacune de ses fibres guettait un invisible diapason, et de nouvelles larmes perlèrent exactement au moment où les paupières de Miles tressaillirent, mais de soulagement cette fois. Car après trois ans auprès de lui, Ella connaissait par cœur chaque expression de ce visage adoré, pouvait presque prédire son réveil à la seconde près quand ils faisaient une rare grasse matinée et qu’elle restait au chaud sous les draps contre lui, devinant les contours de leurs corps à la lumière qui filtrait entre les volets comme s’ils avaient été les sujets d’un tableau impressionniste. Et pendant une seconde qui sembla durer une éternité, les iris noisette furent aussi fatigués et désorientés que si leur propriétaire venait juste d’émerger d’une sieste.
« Ella? »Elle n’avait jamais été aussi heureuse d’entendre quelqu’un prononcer son prénom, même si ce n’était guère qu’un croassement, et elle hocha la tête, incapable de parler, un sourire larmoyant étirant ses lèvres livides alors qu’elle se penchait sur lui pour lui permettre de la voir à travers le brouillard des antidouleurs. « Je suis là, Miles. »

Alors, Miles cligna des yeux, et Ella vit un voile les assombrir comme un linceul, distingua l’horreur qui s’y peignit alors que la mémoire lui revenait. Durant un autre instant interminable auquel elle aurait voulu l’arracher, elle savait qu’il revivait chaque moment de l’accident, une douleur et une détresse face auxquelles elle était impuissante.
« Miles ? » Elle avait essayé de parler d’une voix douce, mais elle entendit la pointe d’urgence dans son ton, apeurée qu’elle était par son immobilité, craignant qu’il reste ainsi, pétrifié, muet, accablé par les circonstances.
Comment tu te sens ? La question était stupide, nulle et non-avenue, cruelle encore plus qu’ironique. Là où le réflexe de beaucoup d’autres aurait été de lui dire à quel point ils s’étaient inquiétés, de le presser de questions pour savoir ce qui s’était passé, Ella n’avait d’autre désir que de le rassurer. Elle se haït de ne pas être en mesure de lui dire ce qu’il voulait entendre, de ne pas pouvoir lui apporter de bonnes nouvelles, parce que lui mentir était au-dessus de ses forces. Pourtant, elle voyait son torse commencer à se soulever à un rythme effréné, entendit le son de sa respiration laborieuse dans sa gorge serrée, et elle reconnaissait les symptômes d’une crise d’asthme aux allures dangereuses de crise de panique.

Ella pressa plus fermement les doigts, comme pour encourager Miles à l’utiliser comme une ancre, à broyer ses phalanges dans les siennes s’il le devait, et elle s’assit au bord du matelas, tenant sa main dans la sienne au-dessus de sa poitrine. Elle devait lui expliquer, l’inciter à se concentrer sur ses mots plutôt que sur les terribles images qui se déroulaient dans sa tête, lui offrir une bouée de secours, une alternative, une échappatoire.

« Willow et toi, vous… vous avez eu un accident. Tu as perdu le contrôle de la voiture, et… Will est passée à travers le pare-brise. » Elle se haïssait de devoir le lui dire, de relater le drame de cette voix presque trop calme, un récit docte, clinique, morne et sans âme entre les sanglots secs qui la faisait hoqueter, tout ça pour occuper les pensées de Miles, pour l’empêcher de se perdre seul dans son cauchemar. « Tu as un bras cassé, plusieurs côtes fêlées, mais les médecins ont dit que… que tu avais de la chance et que tu t’en tirais bien. »

Et maintenant, quoi ?
Le rassurer. Lui mentir. Non.
Pour son propre bien, parce qu’elle ne supportait pas de le voir souffrir, parce qu’elle se parjurerait sans hésitation si cela pouvait grappiller à Miles un éclair de sérénité, parce qu’elle aurait vendu son âme pour acheter en retour de quoi l’apaiser. Non, elle n’en avait pas le droit.

« Willow… les médecins s’occupent d’elle, elle est encore en salle d’opération… » Peut-être était-ce elle, finalement, qui saignait de l’intérieur, de devoir dire ça à Miles, d’être la porteuse de cet insupportable message. Ce n’est pas ta faute, aurait-elle voulu lui dire, et les mots étaient sur le bout de sa langue, mais elle savait que Milo ne les croirait pas. « Je suis désolée, Milo… » souffla-t-elle à la place.

Désolée parce qu’elle ne pouvait imaginer le déchirement qu’il pouvait ressentir en cet instant, la culpabilité qui l’écartelait.
Désolée de ne pouvoir lui en dire plus, ne pas en savoir davantage sur la santé de Willow, de ne pas avoir su le rassurer, de ne pas pouvoir se sacrifier et prendre en elle une partie de sa souffrance, physique, émotionnelle.
Désolée, enfin, coupable même, d’être anéantie par plus que l’accident, d’être trop égoïste pour ne pas pouvoir faire abstraction, même au chevet de son lit d’hôpital, de ce que cette fuite avortée pouvait signifier pour elle, pour eux.
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MessageSujet: Re: i'll hold your hand and the darkness within (milla)   i'll hold your hand and the darkness within (milla) EmptyJeu 28 Juil - 19:22


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Il était si bien, comme sur un nuage doux et confortable. Son esprit était vide, tel les pages d'un nouveau cahier. C'était une sensation étrange mais si agréable de ne songer à rien, de n'avoir aucune pensée en attente, dans un coin, prête à venir vous titiller. Miles tenta de s'accrocher à cette sensation, de repousser encore un peu tout ce qui pourrait venir perturber le calme complet qui l'habitait. Refusant de se réveiller, malgré le bourdonnement qui lui parvenait. Malgré la main qui tenait la sienne. Comme si il savait déjà que ce qu'il allait découvrir en ouvrant les yeux ne lui plairait pas. Mais il émergea finalement lentement, un peu malgré lui. La présence d'Ella ne l'étonna pas, il avait l'habitude de la voir à ses côtés à son réveil, même si il préférait la sentir contre son torse plutôt qu'aussi loin de lui, avec pour seul contact leurs mains entrelacées. Mais c'était son visage -si doux et délicat visage-, ravagé par les larmes, qui le surprit le plus. « Je suis là, Miles. » Mais pourquoi étaient-ils là tous les deux, dans cette chambre d'hôpital, plutôt qu'au loft, dans leur chambre à eux, dans ce lit qu'ils partageaient toutes les nuits depuis plus d'un an? Il n'eut finalement pas besoin de poser cette question à Ella. Tous ses souvenirs remontèrent à la surface en même temps, comme des flashs, lentement d'abord puis se bousculant, comme pour être les premiers à venir le gifler en plein visage. Comment avait-il pu oublier?

La panique gagna rapidement du terrain, et il se retrouva soudain en sueur, le souffle court et les mains tremblantes. Et l'impression d'avoir des centaines de tambours dans sa tête ne l'aidait pas à raisonner clairement. Tout comme les effets des antidouleurs qui se dissipaient à mesure que tout son corps se réveillait. « Miles ? » La voix d'Ella semblait lui provenir d'ailleurs, de quelque part bien loin de l'endroit où il se trouvait à présent. Ce recoin de son esprit où était tapies toutes ses angoisses. « Will... » C'était tout ce qu'il arriva à dire parce qu'elle était tout ce à quoi il pouvait penser. L'image de sa meilleure amie, allongée sur la route, était celle qui le hantait le plus. Il fallait qu'il sache où elle était. Plus important encore, comment elle allait. « Willow et toi, vous… vous avez eu un accident. Tu as perdu le contrôle de la voiture, et… Will est passée à travers le pare-brise. Tu as un bras cassé, plusieurs côtes fêlées, mais les médecins ont dit que… que tu avais de la chance et que tu t’en tirais bien. » Il entendait ce que sa petite amie lui disait mais il n'en assimilait pas le sens, trop occupé à se repasser les images de l'accident, encore et encore, essayant de comprendre l'erreur qu'il avait commise. « J'ai tourné la tête pendant deux secondes... Je... J'ai seulement... Seulement deux secondes... » se répéta-t-il, comme pour se convaincre que cela n'avait pas suffit à ce qu'il perde le contrôle de la voiture, comme Ella venait de le dire. La vérité, c'était que, si certaines images se dessinaient avec précision dans sa tête, le reste était encore bien trop flou. « Willow… les médecins s’occupent d’elle, elle est encore en salle d’opération… » Les mots firent enfin sens et il hocha la tête pour faire comprendre à sa petite amie qu'il avait saisi ce qu'elle lui disait. Qu'il allait essayer de se calmer. Finalement, ses traits se desserrèrent et sa respiration reprit un rythme normal. Mais le soulagement ne fut que de courte durée.

C'était sa faute si ils en étaient là. Si Will était en salle d'opération, si elle était dans cet état qu'il ne doutait pas être sérieux. C'était à cause de ses idées stupides si il se tenait là, dans ce lit d'hôpital, Ella à son chevet, plutôt que chez eux. Chez eux. Ces mots lui laissaient un goût amer en bouche maintenant qu'il y repensait. « Je suis désolée, Milo… » Les paroles d'Ella résonnèrent en lui et, soudain, un autre sentiment lui broya l'estomac. La détresse fit place à la culpabilité. Elle était désolée alors qu'il était celui qui avait pris sa confiance et l'avait réduite en miettes. Comme si ça ne comptait pas pour lui, comme si elle n'avait pas été la meilleure chose qui lui soit arrivé ces trois dernières années. Et pourtant, il n'arrivait pas à se sortir sa meilleure amie de la tête. « Il faut que je la voie... Je dois lui dire... » Il s'interrompit. Que devait-il lui dire au juste? Qu'il était désolé? Qu'est-ce que ça changerait? Et envers qui était-il vraiment désolé, finalement? « Je voulais pas que ça se passe comme ça... » ajouta-t-il dans un murmure, davantage pour lui-même que pour Ella. Il n'était pas certain cependant de ce qu'il regrettait le plus entre le fait d'avoir trompé sa petite amie, parce que c'était ce qu'il avait fait en dévoilant ses sentiments à Will et en l'embrassant ensuite, ou celui d'avoir causé cet accident. Tout ce qu'il savait, c'était que sa meilleure amie devait s'en sortir, quoiqu'elle ait à affronter en ce moment ou les jours qui suivraient. Parce qu'il était certain d'une chose, si elle ne s'en sortait pas, il ne pourrait jamais vivre avec cela sur la conscience...
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MessageSujet: Re: i'll hold your hand and the darkness within (milla)   i'll hold your hand and the darkness within (milla) EmptySam 6 Aoû - 19:15


the worst thing you've ever done, the darkest thought you've ever had, i will stand by you through anything.

« Will… » Le mot était un coup de poignard, un éclat de verre glaçant, fiché dans sa poitrine comme l’éclat du miroir du diable dans le cœur de Kay dans la Reine des Neiges d’Andersen.

Quand il avait prononcé le prénom d’Ella en se réveillant, le ton de Miles avait reflété la mélodie de leur relation ; un trémolo doux entrecoupé de fausses notes où se mêlaient familiarité, hébétude, incertitude, sans qu’elle puisse savoir quel sentiment prédominait.
Le prénom de Willow, en revanche, recelait beaucoup plus. Ella n’aurait su dire quoi exactement, mais elle savait que ce n’était ni la simple force de l’habitude ni de la perplexité. Cette unique syllabe rassemblait en son sein une myriade d’émotions contradictoires ; inquiétude, horreur, culpabilité, mais aussi quelque chose de plus fort, de plus passionné, comme si ce son était la seule chose qui comptait. Mais pour la première fois, dans la bouche de Miles, il était aussi comme un gouffre, un trou noir qui aspirait tout sur son passage pour ne plus laisser que vide et désolation au fond de ses yeux.

« J’ai tourné la tête pendant deux secondes... Je... J’ai seulement... Seulement deux secondes... » Elle ne l’interrompit pas, se contenta de hocher la tête, espérant qu’en parlant, il crevait un abcès, qu’il se libérait d’un poison qui ne pouvait être gardé enfermé. Elle avait commencé à tracer de petits cercles dans sa paume pour le bercer, mais elle doutait qu’il l’ait remarqué. Miles était perdu dans ses pensées, séparé d’elle comme si on l’avait placé au fond d’un puits ou dans une cellule où Ella aurait été capable de le voir, entre les barreaux ou penchée par-dessus la margelle, mais où elle ne pouvait vraiment l’atteindre, d’où elle ne pouvait le tirer. D’où il ne l’aurait peut-être pas laissée le tirer.
Comme c’était étrange, que Willow ne soit pas dans cette pièce avec eux et que pourtant, sa présence soit comme un fantôme, un voile qui persistait entre Milo et elle, un non-dit, un mur invisible, presque intangible mais qui, pour la première fois depuis longtemps, lui paraissait pourtant à nouveau infranchissable. « Il faut que je la voie... Je dois lui dire... »
Quelque chose rua en elle, une vague qui se soulevait telle une avalanche, et elle se rendit compte que c’était comparable à de la colère, une rage aveugle et animale qui la poussait à vouloir protéger Miles même si elle devait le faire contre son gré, comme une lionne qui s’interposerait entre un lionceau et une menace. Elle s’attendait presque à le voir amorcer un geste pour se lever, et elle savait qu’elle ne le laisserait pas faire, qu’elle le forcerait à rester où il était, en sécurité, quitte à devoir le repousser dans ses oreillers.
Mais c’est lui qui se laissa finalement retomber, drainé de toute volonté, de toute velléité de résistance, et même si elle était soulagée de ne pas avoir à lutter avec lui pour le maintenir au lit, elle fut également effrayée de le trouver aussi peu combatif, comme si la situation avait finalement eu raison de lui.

Pour ajouter à son désarroi, dans un coin de son esprit, une petite voix désagréable et narquoise se fit entendre : qu’est-ce que Miles aurait voulu dire à Willow ? Ella ferma les yeux une seconde pour faire taire la question, pour stopper le flot d’images qu’elle recevait en réponse.
Ce n’était rien qu’elle n’avait pas imaginé cent fois déjà, au début de leur relation, quand elle observait la complicité des deux amis en se demandant si, plus jeunes, ils s’étaient déjà embrassés, s’ils avaient nourri des sentiments l’un pour l’autre.
Sauf que cette fois, c’était pire, parce qu’elle savait exactement à quoi Willow avait ressemblé dans sa robe blanche et vaporeuse, parce qu’elle avait ajusté la boutonnière de Miles ce matin même, parce qu’elle pouvait visualiser parfaitement la scène, et ce jusque dans ses moindres détails. Si quelqu’un a quelque raison que ce soit de s’opposer à ce mariage, qu’il parle maintenant, ou se taise à jamais. Elle s’imagina Miles, incapable de garder le silence, interrompre Willow alors que celle-ci répétait ses vœux sur les marches de l’église.
Ella aurait aimé pouvoir se dire qu’elle était paranoïaque, jalouse, qu’elle se faisait des idées. Mais quelle autre explication y avait-il ? Quoi d’autre aurait pu convaincre Willow d’abandonner au pied de l’autel ce fiancé qu’elle aimait tant ? Car elle ne pouvait croire que la jeune femme au tempérament de feu aurait flanché au dernier moment, qu’elle aurait préféré tourner les talons plutôt que de franchir le perron de l’église. Willow était trop déterminée, trop confiante, trop heureuse pour avoir éprouvé des doutes sur une union dont la simple perspective suffisait à la faire rayonner chaque fois qu’on l’évoquait devant elle. Mais alors, qu’avait bien pu lui dire Miles ?

« Je voulais pas que ça se passe comme ça... » Ça. Ça. Qu’est-ce que c’était donc que « ça » ?
Ella cligna des yeux pour se débarrasser du picotement au coin de ses paupières, et Miles réapparut dans son champ de vision. Elle s’aperçut que pendant quelques secondes, elle s’était égarée dans ses propres pensées, que, pareille à son petit ami, elle s’était perdue en conjectures.
Si proches et pourtant si loin. Ensemble, et pourtant pas ensemble.

Comment Fiorella pouvait-elle, en un instant pareil, faillir à Milo, se replier sur elle-même, l’accuser en pensées de quelque chose dont elle n’avait pas de preuve ? La petite voix dans le recoin sombre de sa tête se tut, et même si le nœud dans son ventre ne se desserra pas, elle se fit violence pour revenir à l’instant présent, à la seule chose, la seule personne qui comptait.

« Je sais », souffla-t-elle, furieuse de sa propre impuissance, condamnée qu’elle était à murmurer des mots creux. Fiorella n’avait jamais su conforter ou consoler ; elle était trop franche pour ça, détestait se raccrocher à des formules toutes faites, dénuées de sens comme de raison.

Elle se demanda si Willow aurait su trouver les mots justes. Tout ce qu’elle-même avait pu faire, c’était s’assurer dès son arrivée à l’hôpital, au risque de se faire haïr du personnel, que Miles aurait une chambre individuelle, un havre pour pouvoir se remettre.
Un espace à l’abri des regards pour penser. Peut-être pour se haïr.

« Tu ne pensais pas à mal. Je sais que tu ne pensais pas à mal », ajouta-t-elle, et elle constata en le disant que ce n’était pas un mensonge, qu’elle le croyait, qu’elle le savait. Ella avait beau ignorer ce qu’il s’était passé, vouloir continuer à l’ignorer, elle connaissait Miles presque mieux qu’elle se connaissait elle-même. Peut-être n’avait-il tout simplement pas pensé, peut-être que tout ça, quoi que ce fût, était de sa faute, mais une vérité demeurait, inébranlable : il n’avait jamais eu l’intention de blesser quiconque. C’était à la fois la plus grande de ses qualités et le plus détestable de ses défauts.

« Est-ce que tu as mal ? » s’enquit-elle après un long moment de silence, et cette fois, c’était bien de douleur physique qu’elle parlait, infiniment plus supportable et plus facile à guérir que la torture mentale qu’il subissait. « Ou faim ? On peut appeler un des médecins si tu as besoin… Je peux… »
C’était tout elle, se raccrocher à des sujets bêtement matériels pour ne pas avoir à aborder le sujet dont elle savait qu’il affligerait Milo encore davantage. Elle le faisait par compassion, mais aussi par peur, par lâcheté. Oserait-elle demander à Miles ce qui s’était passé exactement ? Supporterait-elle de le voir lever les yeux vers elle ? Saurait-elle lire dans son regard l’aveu coupable ? Lui pardonnerait-elle plus aisément la vérité ou un mensonge ? Y avait-il seulement quelque chose à pardonner ? Elle savait simplement qu’elle ne voulait pas avoir à le faire.
En vérité, ce qui s’était passé ne lui importait même pas autant que ça l’aurait dû, car il était vivant, et dans son égoïsme, dans son amour, c’était ce qu’elle choisissait de retenir. Ce qu’elle devait choisir de retenir si elle voulait ne pas devenir folle.

Ella se releva, réticente à lâcher la main de Miles mais le faisant tout de même pour attraper la bouteille d’eau posée là par une infirmière. On lui avait dit qu’à son réveil, elle devrait veiller à ce qu’il s’hydrate, et elle comptait bien ne pas y faillir. Ses doigts tremblaient, cependant, et elle dut retirer sa bague pour réussir à défaire le bouchon de plastique. Mais sa robe ajustée n’avait pas de poche, et elle se résigna à poser l’anneau serti d’un rubis sur la table de chevet, le contraste entre l’éclat chaud de l’or et le revêtement synthétique du contreplaqué étrangement saisissant.
Au même moment, elle s’aperçut que le vernis de son pouce s’était écaillé là où, dans la salle d’attente, elle avait nerveusement gratté son ongle et ses cuticules ; elle ferma le poing pour qu’on ne remarque pas sa manucure ruinée, sa faiblesse, et tendit à Miles un gobelet rempli d’eau claire et froide.
« Je vais rester avec toi jusqu’à ce que tu t’endormes. » Cela ne prendrait sans doute pas longtemps, avec la dose de médicaments qu’on lui avait administrés contre les inflammations, mais elle voulait qu’il le sache, qu’il l’entende, voulait qu’il comprenne qu’elle ne l’abandonnerait pas, qu’elle ne quitterait pas son chevet ; jamais. Un dernier rempart, s’il le fallait, entre lui et le monde cruel qui se pressait derrière le hublot de la porte comme un raz de marée.
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MessageSujet: Re: i'll hold your hand and the darkness within (milla)   i'll hold your hand and the darkness within (milla) EmptyLun 5 Sep - 0:33


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Quelques heures plus tôt, il était sur le point d'assister au mariage de sa meilleure amie. Il avait choisi son costume avec soin, car il voulait que tout soit parfait pour elle. Parce qu'elle méritait la perfection pour cette journée unique et que son témoin se devait d'être présentable. Son témoin. La personne qui est censée aider le couple à surmonter les difficultés et leur rappeler l’amour qui les a unis. Des conneries. Tout ce qu'il avait fait, c'était créer les difficultés lui-même et rappeler à sa meilleure amie l'amour qu'elle avait pour lui, et non celui qui l'avait poussée à accepter de se marier avec Luke. Il avait lamentablement failli à sa tâche et il les avait conduit tous les deux à l'hôpital. Et sa meilleure amie était probablement entrain de se battre pour sa vie, alors qu'elle aurait du être dans les bras de son époux, heureuse, à célébrer leur union nouvelle.

Il avait été tellement idiot de penser que tout se passerait bien. Que le fait de révéler ses sentiments à Will rendrait les choses moins compliquées qu'elles ne l'étaient déjà. Qu'il serait soulagé d'un poids qui pesait de plus en plus sur ses épaules depuis l'annonce de ses fiançailles. Mais, si Miles n'avait jamais cru au karma, cet accident le faisait tout à coup clairement douter de ses convictions. Si bien qu'il n'avait plus qu'une idée en tête: la voir pour lui dire à quel point il s'en voulait. À moitié perdu dans ses pensées, il laissa échapper son désir à haute voix, sans se rendre compte de ce que ses paroles pouvaient laisser penser. Des paroles lancées à la portée d'Ella, qui tenta malgré tout de le consoler, un peu maladroitement peut-être. « Je sais. Tu ne pensais pas à mal. Je sais que tu ne pensais pas à mal. » Était est-ce réellement vrai? Il aurait voulu pouvoir dire qu'il n'avait pas réfléchi avant de faire ce qu'il avait fait. Qu'il avait été la victime d'une pulsion indésirable. Qu'il regrettait. Mais était est-ce réellement ses aveux et le baiser qui avait suivi qu'il regrettait? Ou regrettait-il seulement que leur fuite, à Willow et lui, se soit achevée de la sorte? Aurait-il regretté ce qu'il s'était passé si ils avaient tous les deux réussi à s'échapper loin de San Francisco, jusqu'à ce qu'ils trouvent comment annoncer tout cela à leurs proches? Les pensées de Miles se bousculaient, les questions aussi, mais son esprit était trop embrumé pour qu'il puisse réellement y répondre.

Il ne savait pas exactement combien de secondes, de minutes peut-être, s'étaient écoulées dans le silence de cette chambre. Mais soudain, Ella rompit celui-ci, mettant fin au supplice auquel Miles faisait mentalement face. « Est-ce que tu as mal ? Ou faim ? On peut appeler un des médecins si tu as besoin… Je peux… » Il mit un certain temps avant de lui répondre. Oui, il avait mal. Il était incapable de bouger la moindre phalange de sa main droite mais cela ne l'empêchait pas d'avoir l'impression que quelqu'un tentait de lui broyer chacun de ses os au marteau dès qu'il essayait de le faire. Quant à sa cage thoracique, il lui semblait qu'elle se resserrait toujours un peu plus autour de ses poumons à chaque inspiration qu'il prenait, l'obligeant à respirer de moins en moins fort.

Pire que tout, il se sentait impuissant. Et il détestait ça.

« Ça va. » lâcha-t-il finalement dans un soupir, la mâchoire serrée pour l'empêcher de trembler. Petit, il avait appris à faire le dur en observant son frère. Ils ne s'entendaient peut-être pas mais Miles conservait toujours un œil curieux sur son frère et sa façon de réagir en toute circonstance. Liam n'était pas son modèle, loin de là même. Mais, malgré tout, il s'était forgé son caractère en fonction de ses aînés, de sa famille, et Liam en faisait partie, comme il ferait toujours partie de lui.

Ses paupières se faisaient lourdes mais Miles luttait pour ne pas sombrer dans le sommeil. Il ne voulait pas devoir affronter ses souvenirs de cette horrible journée transformés en cauchemars. Il suivit des yeux Ella lorsqu'elle se leva, regrettant qu'elle lui lâche la main. « Je vais rester avec toi jusqu’à ce que tu t’endormes. » Péniblement, il tenta de se redresser avant de s'emparer du gobelet qu'elle lui tendait. Maintenant qu'il y pensait, sa bouche était pâteuse, sa gorge sèche. Il porta le gobelet à ses lèvres et ce ne fut qu'à cet instant qu'il se rendit compte que les mains d'Ella tremblaient. Depuis son réveil, ses pensées avaient toutes été pour Will. Mais la réalité le frappa soudainement de plein fouet. Ils étaient peut-être seuls dans cette voiture, mais cet accident ne les avait pas uniquement touchés eux. Soudain, il pensa à ses parents, à ses sœurs et à ce qu'ils avaient du penser lorsqu'ils avaient appris ce qu'il s'était passé. Les visages de Riley, Leilani, Connor et Keith, à qui il avait parlé à peine quelques minutes avant que tout cela ne se produise, se succédèrent ensuite dans sa tête. Il pensa au père de Will qui devait être complètement désemparé, et à Luke. Mais ce fut finalement le visage d'Ella, bien réel celui-là, qui lui fit vraiment l'effet d'un coup de couteau en plein cœur.

Déposant maladroitement le gobelet vide sur ses genoux, il attrapa la main de sa petite amie et entrelaça ses doigts dans les siens. Il ouvrit la bouche avant de la refermer précipitamment. Qu'est-ce qu'il pouvait bien lui dire? Tout ce qui lui venait à l'esprit ne suffirait pas pour effacer ce qu'il avait fait. « Je suis désolé Ella... » Il ferma ses yeux un instant avant de reprendre, la voix tremblante. « Je voulais pas te faire peur... » Une nouvelle fois, comme à son réveil, il fut frappé par les traits fatigués et les yeux rougis de sa petite amie. Et il essaya d'imaginer ce qu'il aurait ressenti si les rôles avaient été inversés. Et son cœur se brisa un peu plus lorsqu'il réalisa ce qu'il lui avait fait subir...
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MessageSujet: Re: i'll hold your hand and the darkness within (milla)   i'll hold your hand and the darkness within (milla) EmptyLun 12 Sep - 22:50


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« Ça va. » Si la situation s’y était prêtée, Ella aurait presque eu envie de rire en voyant la détermination de Miles à essayer de faire bonne figure, défiant au point de paraître boudeur.
Pendant une seconde, elle vit nettement, sous les bandages et les bleus qui marbraient son visage, l’ombre du petit garçon qu’il avait été, les deux incisives manquantes après un passage de la petite souris sous son oreiller, crasseux d’avoir passé trop de temps à sauter des toboggans, son pantalon élimé aux genoux à force de tomber et de se traîner par terre aux jeux de ballon. Un petit garçon bravache qui refusait de pleurer alors qu’il essayait de suivre les traces de son frère aîné.
De cette époque-là, elle ne connaissait que ce qu’elle avait vu dans les albums-photos et de Mrs Whitaker, qui ne se faisait jamais prier pour conter les aventures de sa nombreuse progéniture. Les plus vieux amis de Miles – ceux qui prenaient toujours le plus grand plaisir à se souvenir des histoires les plus embarrassantes au cours d’un dîner entre amis – ne rataient jamais une occasion de se lancer dans le récit épique d’une anecdote (que Miles niait toujours avec une obstination proportionnelle au volume des rires d’Ella), mais ce n’était pas tout à fait pareil et parfois, une partie d’elle aurait aimé avoir déjà été là. Peut-être alors aurait-elle été l’amie de toujours de Miles plutôt que Willow ?

Elle savait qu’il mentait quand il disait qu’il allait bien, mais ce n’était pas, après tout, le pire mensonge qu’elle avait l’impression d’entendre de lui ce soir – le constat était froid et mathématique, mais il lui fit encore plus mal que la mise à l’écart presque brutale de Miles. Elle n’était pas dupe, mais cette fois au moins, elle pouvait comprendre que Milo essaie de la rassurer, de se rassurer lui-même, d’une certaine manière. Quel intérêt à lui confesser que oui, il avait mal, mais que son bras cassé n’était rien par rapport au sentiment de culpabilité qui l’écrasait, lui qui avait causé l’accident ? Elle ne pouvait rien faire pour l’aider. Elle était, bien que dans un autre registre, aussi impuissante que lui. Le reconnaître à voix haute n’aurait servi qu’à rendre cette réalité plus cruelle encore. Se rasseyant, elle prit le temps de lisser inutilement ses couvertures ; ses yeux auraient dû être secs d’avoir tant pleuré dans les toilettes en attendant que les infirmières daignent enfin lui donner des nouvelles de Miles, mais pourtant, elle les sentit s’embuer à nouveau. Elle espérait presque que son petit ami serait trop sonné pour le remarquer et elle détourna la tête pour le resservir en eau.

Ce fut lui, cette fois, qui fit le premier pas, qui prit sa main dans la sienne quand elle s’approcha et se rassit sur la chaise au dossier raide. « Je suis désolé Ella… » Même si sa poigne était encore un peu molle, la peau de Miles était tiède, un petit feu qui brûlait au creux de sa paume. Un petit soleil au creux de son cœur. « Je voulais pas te faire peur… » Une vague de soulagement et de gratitude manqua de l’engloutir alors qu’elle couvrait ses doigts tremblants de ses paumes ; car c’était le reflet de son Milo qu’elle apercevait à présent entre ses paupières mi-closes, toujours là, trop fort, trop aimant pour être effacé.
C’était furtif, mais l’espace d’une seconde, c’était comme tout était rentré dans l’ordre, comme si le monde s’était remis d’aplomb, tel qu’il aurait toujours dû l’être : Miles qui la regardait à nouveau – enfin – comme si elle était la seule chose présente dans son esprit.

Ella hocha la tête, lui sourit d’un air qui se voulait rassurant, comme pour lui dire de ne pas se soucier d’elle, de penser à lui d’abord, chaque chose en son temps. C’était lui, le plus important, la seule chose qui comptait vraiment à ses yeux. Elle leva une main pour effleurer sa joue avec tendresse, attentive à ne pas frôler une plaie ou une ecchymose.
« Je sais que tu dois… Tu n’es pas obligé de me le dire, mais je ne peux même pas imaginer à quel point ça doit être horrible pour toi », souffla-t-elle, car peu importe combien elle en souffrait, elle comprenait, en cet instant, son silence, ses non-dits, son refus de s’appuyer sur elle quand c'était justement censé être son rôle. Elle comprenait la manière dont il se repliait sur lui-même dans l’espoir que plus rien ne l’atteindrait. Elle comprenait, et elle voulait plus que tout les lui pardonner. « Mais on va s’en sortir, d’accord ? Ensemble. Je serai là. Je t’aiderai. » Je te sortirai de là. Fais-moi confiance. Je t’aime. « Je te promets. »
A eux deux, il n’y avait rien qu’ils ne pouvaient accomplir, aucune montagne qu’ils n’auraient pu soulever, aucun obstacle qu’ils n’auraient pu surmonter. Et en cet instant, Ella se rendit compte qu’elle ne voulait pas être Willow ; Milo et sa meilleure amie partageaient tant, étaient si semblables, mais Miles et elle… ils étaient comme les deux faces d’une même pièce, le Yin et le Yang. Différents mais complémentaires. Plus forts ensemble.
C’était comme si le doute n’avait brièvement plus eu sa place entre eux. Leur union, elle le savait, ne s’était peut-être pas imposée à eux comme une évidence quand ils s’étaient rencontrés, mais à force de temps, d’engagement, d’amour, elle l’était devenue, forgée dans quelque chose de plus solide que l’acier et le marbre, de plus durable que la passion, de plus profond que la nostalgie.
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MessageSujet: Re: i'll hold your hand and the darkness within (milla)   i'll hold your hand and the darkness within (milla) EmptyMer 14 Sep - 18:28


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Malgré la brume qui semblait l'entourer, comme un mince voile qu'on aurait fait tomber entre lui et le reste du monde, Miles percevait la fébrilité dans les gestes de sa petite amie. À sa façon de lisser maladroitement ses couvertures ou à celle qu'elle avait de sourire, faiblement, bien qu'elle semblait vouloir y mettre toute la conviction dont elle était capable. Il la connaissait depuis plus de trois ans désormais, bien qu'il se rappelait encore parfaitement de leur rencontre. Comme si c'était hier. Durant ces trois années, il avait appris à reconnaître la différence entre un sourire sincère et celui qu'elle affichait pour ne pas trahir ce qu'elle ressentait vraiment. Il ne pouvait cependant pas la blâmer qu'il s'agisse du second cette fois-ci. Mais cela ne faisait qu'empirer le goût amer qu'il gardait de toute cette situation. Elle se montrait forte quand lui n'avait pas su l'être.

La chaleur de sa caresse sur sa joue lui rappelait à quel point il était bien avec elle. À quel point, malgré le monde qui les séparait, tout lui semblait plus facile depuis qu'elle était entrée dans sa vie. Comme si elle était depuis toujours censée en faire partie. Comme si elle était la pièce manquante au puzzle qu'était son existence. Alors pourquoi ne pouvait-il pas seulement se contenter de cela? Ce qu'il ressentait lorsqu'Ella posait son regard sur lui n'était rien d'autre qu'un indéniable sentiment de complétude. Elle était faite pour lui, c'était ce que répétait à qui voulait l'entendre n'importe lequel de ses proches. Il voulait y croire, lui aussi. Du plus profond de son être, il voulait croire qu'elle était celle qui le comblerait jusqu'à son dernier souffle. C'était peut-être son vœu le plus cher, celui qui rendrait tout tellement plus simple. Mais, malgré tout ça, il n'arrivait pas à faire taire cette petite voix dans sa tête. Celle qui le harcelait constamment, lui répétant encore et toujours la même chose. Qu'elle n'était pas Willow.

« Je sais que tu dois… Tu n’es pas obligé de me le dire, mais je ne peux même pas imaginer à quel point ça doit être horrible pour toi. Mais on va s’en sortir, d’accord ? Ensemble. Je serai là. Je t’aiderai. Je te promets. » Miles l'observait en silence, ne pouvant s'empêche de penser, égoïstement, que l'attitude de sa petite amie rendait les choses plus compliquées encore pour lui. Si seulement elle avait pu se mettre en colère ou le bombarder de questions. Si seulement elle avait pu être moins compréhensive. Il aurait mérité tout cela, il en avait parfaitement conscience. Mais ça n'aurait alors pas été sa Ella, celle qu'elle était dans l'intimité, qui aimait profondément et se serait volontiers sacrifiée pour enlever ne serait-ce qu'un peu de la douleur des gens qui comptaient pour elle. Miles mesurait parfaitement la chance qu'il avait d'être avec elle. C'était bien ça, le problème. « Je... D'accord. Merci. » murmura-t-il finalement, en serrant légèrement les doigts de sa petite amie. À vrai dire, il ne savait pas quoi lui dire. Elle ne méritait pas ça et cela lui brisait davantage encore le cœur.

Il resta un instant muet. Levant les yeux, il remarqua le liquide qui s'écoulait lentement dans sa perfusion. Par moments, sa vue se brouillait légèrement et ses paupières se faisaient de plus en plus lourdes, signe que les médicaments faisaient bel et bien effet. Il sentait d'ailleurs qu'il ne pourrait bientôt plus résister à l'envie de dormir. Pourtant, il reporta soudainement son attention sur Ella, se souvenant d'un détail qui lui avait échappé jusque là. « Est-ce que... Tu sais si Olivia va bien? » Il n'avait aucune idée de ce qu'on avait bien pu lui dire. Mais il imaginait parfaitement les événements qui avaient du suivre sa perte de connaissance sur le bord de cette route. Pendant qu'on les transportait, lui et Will, à l'hôpital, on avait du tout d'abord appeler Ella pour lui annoncer qu'il avait eu un accident. Affolée mais tentant malgré tout de garder le contrôle de ses émotions, elle avait probablement transmis le message au reste de la famille Whitaker. À Romy, peut-être d'abord. Celle de qui Ella était sans aucun doute la plus proche. Puis aux parents. Miles ne pouvait s'empêcher d'imaginer le visage horrifié de sa mère, si élégante dans cet ensemble qu'elle avait choisi avec soin et acheté pour l'occasion. Celui de son père, qui avait d'habitude toujours le sourire aux lèvres et la plaisanterie au bout de la langue. Son père qui ne souriait plus, désormais. Dans la précipitation, ils avaient tous du quitter les lieux pour se rendre à l'hôpital. Il n'avait pas pu en être autrement. Miles savait à quel point sa petite sœur était intelligente et il ne croyait pas une seule seconde qu'elle n'aurait pas compris d'elle-même qu'il se passait quelque chose de grave. « Je lui avais promis de lui lire une histoire ce soir... » murmura-t-il, les yeux dans le vague. Un mensonge de plus, lui rappela la petite voix dans sa tête, sarcastique.
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MessageSujet: Re: i'll hold your hand and the darkness within (milla)   i'll hold your hand and the darkness within (milla) EmptyMer 14 Sep - 22:54


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« Je... D'accord. Merci. » Sa petite voix contrite, la pression timide de ses doigts contre les siens. Il était le seul à pouvoir l’attendrir ainsi, d’un mot, d’un geste, d’un regard ; le seul à pouvoir l’adoucir quand elle était dans son état actuel, frappée par la détresse, la panique, la tristesse et, oserait-elle l’avouer, un reste de colère.
La seule faille dans son armure de dame de fer. Son unique faiblesse.
Sa plus grande force.

Elle n’ajouta rien ; il n’y avait rien d’autre à dire. Ella n’avait jamais eu la prétention de réussir l’impossible, de parvenir à apaiser Miles après les événements de la journée. Elle l’aurait voulu, mais avant même d’entrer dans la pièce, elle avait su que ce serait un combat perdu d’avance, qu’elle fonçait droit dans un mur avec toute la bonne volonté qui la caractérisait si bien. Elle-même savait que rien ni personne n’aurait pu la consoler si elle avait été à la place de Miles, dévorée par la culpabilité et les remords. Jamais elle n’aurait pu se pardonner d’avoir envoyé une personne à laquelle elle tenait autant que Miles tenait à Willow à travers le pare-brise, sur un lit d’hôpital. Si, en plus de l’arracher à sa famille, elle lui avait possiblement volé une vie, un infini de possibilités ; un mauvais virage sur une route toute tracée vers le soleil, un terrible hasard. Elle avait su sans même avoir besoin de voir son air horrifié, défait à son réveil que rien de ce qu’elle ferait ou dirait ne suffirait à le rasséréner. Elle l’avait su avant même d’apprendre qu’il était vivant, conscient. Parce qu’elle connaissait Milo.
Et pourtant, au fond d’elle-même, elle n’avait pas une seconde cessé d’espérer qu’elle serait ce baume qui suffirait à panser la blessure. Avant de devoir admettre que la seule enchanteresse à pouvoir vraiment accomplir ce tour de force, c’était Willow.

Mais on ne se bat pas dans l'espoir du succès ! Non ! non, c'est bien plus beau lorsque c'est inutile !

Ella avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour le tranquilliser, et enfin, sa conscience la laissait en paix, acceptait qu’elle ait accompli, dans la mesure de ses moyens, la petite victoire qu’était le souffle profond de Miles, le sommeil qu’elle voyait gagner dans ses yeux et le fait qu’il semblait enfin penser à autre chose qu’à l’accident de voiture.

« Est-ce que... Tu sais si Olivia va bien? Je lui avais promis de lui lire une histoire ce soir... » A nouveau, Ella dut se contrôler pour ne pas serrer Miles contre elle. Seule la vision de son bras en écharpe et du bandage qui entourait ses côtes cassées l’empêcha de céder à son désir. Elle l’aurait étreint suffisamment fort pour faire tomber toutes les barrières qu’il avait voulu dresser entre eux, suffisamment fort pour faire céder le barrage qui faisait rempart dans sa poitrine, pour le délivrer autant que pour se libérer elle-même.

A la place, elle s’assit en équilibre au coin du lit, juste à côté de Miles, une cuisse sur le matelas. Avec sa robe étroite, la posture était instable, mais elle se fichait de risquer une petite glissade tant qu’elle pouvait assouvir d’une manière ou d’une autre son besoin d’être proche de Miles, de faire plus que simplement lui tenir la main. D’être , à ses côtés. « Elle va bien. Tout le monde était très inquiet, mais ça va depuis que les infirmières nous ont dit que tu allais mieux. Olivia raconte à tout le monde qu’elle va te donner son casque de vélo, pour te protéger. Et ses protège-coudes et ses genouillères. Tu es un grand frère très chanceux. » Ella voulait le voir sourire. Elle profita de leur proximité nouvelle pour glisser une main dans sa nuque, et crut le sentir fiévreux alors qu’elle caressait les boucles moites à la base de son cou. « Ta mère va probablement faire révoquer ton permis de conduire et t’offrir une trottinette pour ton anniversaire, par contre, je préfère t’avertir. Prépare-toi à subir une avanlanche de reproches et de câlins. »

Cette fois, ce fut à son tour de sourire, même s’il y avait cette fois une touche de mélancolie dans ses traits. La mère de Miles avait gardé un silence de mort pendant toute la durée de l’attente, mais quand elle avait appris que son fils allait bien, elle s’était métamorphosée, passant de mère figée et éplorée à la furie italienne qui sommeillait en elle, hurlant à qui voulait l’entendre qu’elle avait donné le jour à un imbécile. Une façon, Ella le savait, d’exprimer son soulagement. En dépit de l’apparente assurance que se donnait Giada, elle était persuadée que lorsqu’elle pourrait enfin parler à son fils, elle se précipiterait sur lui pour l’embrasser autant que pour lui faire savoir qu’il était un imbécile – un imbécile que, du reste, elle aimait inconditionnellement, et pour lequel elle s'était fait un sang d’encre.
Ella éprouva soudain l’envie d’appeler son père et Alba. Elle ne les avait même pas contactés après avoir reçu la terrible nouvelle, s’était enfermée dans un mutisme tel qu’elle n’avait rien pu faire d’autre que s’exprimer par monosyllabes, à l’exception des mots de réconfort sans queue ni tête qu’elle avait murmurés à Luke sans s’en apercevoir quand elle s’était effondrée contre lui. Maintenant, cependant, elle aurait cher pour pouvoir se réfugier dans les bras d’une figure maternelle et rassurante, même si ce ne devait être que ceux de sa belle-mère.

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