(laila) heart to break

si tu étais...
un animal,un lynx.
une plante, le lys.
un élément, l'air.
une saison, l'été.
un pays, usa (california).
un plat, veggie lasagnas.
une boisson, red bull.
un personnage fictif, buffy summers.
une chanson, Moonlight, Ariana Grande.
un film, Clueless.
un livre, Romeo & Juliet.
une citation, “Ugh, as if!”
une couleur, violet.
une odeur, les champs de lavande californiens.
une vertu, la justice.
un péché capital, l'envie.

Quel est ton endroit préféré à San Francisco? les plages de sable fin avec l'étendue de l'océan qui s'offre devant elle. Laila arrive encore à se perdre sur l'horizon dressé au loin. Un sentiment qu'elle n'arrive à retrouver que dans le quartier de Castro sans qu'elle ne l'avoue pour autant.
Quel est ton plus beau souvenir? l'obtention de sa machine à coudre à son onzième anniversaire. le seul cadeau de sa mère qui ait véritablement compté.
Où te vois-tu dans 10 ans? loin de l'ombre de sa mère. dans une autre grande ville probablement. new york, los angeles. peu importe réellement.
Quelle est ta routine du matin? éteindre le réveil après l'avoir fait sonner plusieurs fois, s'occuper de sa peau et de son makeup, et laisser le petit-déjeuner en option en fonction de son retard.
Que peut-on trouver sur/dans ta table de chevet? un livre, une bouteille d'eau, ses écouteurs.
Quel objet sauverais-tu si un incendie venait à se déclarer chez toi? sa machine à coudre et ses créations probablement.

(1) San Francisco. Ville au climat si doux, connue pour être porteur d’une diversité et d’une ouverture d’esprit comme nulle part ailleurs. Elle est née dans un cadre bien loin de ces idéaux-là, Laila, bien loin de la douceur et de la facilité. Enfant non-désirée, elle n’est que le résultat d’une première expérience aboutie entre deux adolescents maladroits. Une mère de seize ans, obligée d’abandonner ses études pour s’occuper d’elle sans l’aide de ses propres parents ; un père qui a préféré ne jamais la reconnaître pour poursuivre les siennes sans la préoccupation d’un nouveau-né sur les épaules. Elle est arrivée dans un certain chaos et ne représente que la première et dernière relation de sa mère avec un homme. Et encore aujourd’hui, la brune ne peut s’empêcher de se dire qu’elle n’a été qu’une erreur, un poids dans la vie de sa mère.

(2) Il n’y a jamais eu que sa mère, Sharon, et elle. Cette même mère qui a galéré pour l’élever durant les dix premières années de sa vie. Petits boulots pour payer l’éducation de sa fille, aide de la part d’ami.e.s relativement généreux pour lui venir en aide. Le résultat en a été que Sharon était souvent absente, toujours là à travailler et à tenter de percer dans sa véritable passion : la musique. Laila n’a pourtant pas manqué d’affection de sa part, au contraire, peut-être juste de véritable attention.

(3) A force de persuasion et de labeur, sa mère a fini par y arriver et à se créer un nom. DJ dans les clubs, figure lgbtq+ de San Francisco, chanteuse. La renommée lui est tombée dessus un peu du jour au lendemain après s’être fait repérer dans un club. Un succès qui leur a permis de changer de résidence, passant d’un deux pièces ridiculement petit à un duplex luxueux à Nob Hill ; mais un succès qui a aussi marqué les absences plus longues et répétées de sa mère pour partir en tournée à travers le pays et à l’international. Seulement cette fois, Sharon avait les moyens de se payer une nourrice et femme de chambre pour s’occuper de sa fille. Une femme qui aura fini par prendre un rôle maternel pour Laila par la proximité liée avec elle et son propre fils du même âge qu’elle. Et même si elle n’est plus là au quotidien depuis la majorité de la jeune fille, cette femme continue d’avoir une place importante dans sa vie notamment à travers son fils que Laila considère comme son meilleur ami.

(4) Gamine populaire, sociale. Laila a toujours été entourée sans trop de difficultés. Élue reine de promo au lycée (statut qu’elle doit probablement plus à la réputation de sa mère qu’à sa propre personne d’après elle), membre du club de chant et de théâtre, cheerleader. Elle a connu une vie de lycée plutôt tranquille.
 
(5) Le fashion design a été une évidence pour elle. Toujours collée à la machine à coudre que sa mère lui avait offert avant le début de sa carrière, toujours à imaginer de nouvelles créations qu’elle n’a jamais hésité à porter. Elle a intégré la Academy of Art University à défaut d’avoir eu le courage de partir dans une école légèrement plus prestigieuse à New York City. La peur de se retrouver dans une autre ville que San Francisco – qu’elle n’a au final que très rarement quittée –, la peur de devoir s’habituer à un nouveau rythme de vie. Elle a préféré dire qu’elle n’avait pas été acceptée ailleurs plutôt que de déménager. L’un de ses plus grands regrets peut-être, l’un qu’elle n’avouera jamais à haute voix. Elle a pourtant le projet de partir à la fin de ses études pour rejoindre une grande ville, un berceau de la mode.

(6) Brianna, la nouvelle copine de sa mère ramenée après une énième tournée. Des yeux captivants, un visage d’ange et une gentillesse débordante. Son arrivée s’est accompagnée de palpitations incontrôlées dans son cœur. Elle a été déboussolée, Laila, hypnotisée. Et elle a tenté de se raisonner. Car si ce n’était pas la première fois qu’une autre femme avait partagée la vie de Sharon – la dernière en date ayant particulièrement laissé son empreinte lors de la rupture –, c’était bien la première fois qu’elle posait son regard sur l’une d’autre elle avec de l’intérêt. Une situation qui la met mal à l’aise, qui lui donne des insomnies, qui la ronge de culpabilité. Alors elle tente d’ignorer la blonde, d’avoir le moins d’interactions avec elle que possible en se disant que ce n’est qu’un coup de cœur stupide. Aussi stupide que cette attirance pour les filles jamais encore assumée. La tentation est pourtant là, sous ses yeux, tous les jours, et les aller-retours réguliers de sa mère à Los Angeles n’aident en rien. Elle sort pour oublier, elle passe davantage de temps à l’université, aux soirées, elle cherche le contact de nouvelles personnes pour noyer le désir qui la prend lorsqu’elle regarde Brianna. Pourtant rien ne suffit, absolument rien.