Petit cours de cuisine {DAPHNE&TALLULAH}

Tu n'étais pas trop partante à l'idée de passer une heure à entendre t'expliquer comment cuisiner. Tu n'étais clairement pas une mauvaise cuisinière, ça non, mais tu aimais la liberté, la créativité, même si le résultat finissait par être complètement immangeable. C'était le risque et, comme tu étais toute seule, tu le prenais toujours sans hésiter. Sauf que là, c'était différent, tu allais avoir un professeur pour t'expliquer et sans doute pour goûter ton travail et tu n'avais pas l'habitude. En fait, ce qui t'avait plu en voyant le dépliant pour la pub de ce cours de cuisine, c'était le fait qu'il s'agissait de cuisine indienne. Tu avais déjà eu l'occasion d'en manger mais pas d'en cuisiner. Et puis tu n'étais pas vraiment la reine du dosage de curry, et encore moins de safran et tout ce qui était un peu épicé, alors tes rares tentatives s'étaient beaucoup retournées en indigestions et, bien que ça n'était arrivé qu'une seule fois, en intoxication alimentaire. Mais ça, c'était sans doute dû à la fraîcheur des aliments, les épices n'y étaient sans doute pour rien. Tu avais néanmoins fait table rase de tes essais passés et t'étais motivée à te déplacer pour y aller. Après tout, si tu voulais éviter de finir à l'hôpital en retentant un jour, c'était une très bonne solution. Comme à ton habitude, tu arrivais à l'heure, mais pas trop, puisque le professeur, ou peu importe son rôle, avait commencé à parlé. Visiblement pas depuis longtemps car il t'avait adressé un très petit sourire, comme pour t'inciter à venir t'asseoir au plus tôt. Tu jetais un coup d'oeil à la salle. Tu ne t'attendais pas à connaître quelqu'un, mais tu préférais choisir ta place. Alors, quand tes yeux se posèrent sur Daphné, une jeune femme que tu avais rencontrée lors de l'une de tes randonnées à San Francisco -quand tu n'étais pas en voyage à l'autre bout du globe, tu n'arrivais jamais à tenir sur tes deux pattes sans bouger davantage- et qui te regardait également. Apparemment, ton très léger retard n'était pas passé inaperçu. Par chance, il y avait une place à côté d'elle et, sur la pointe des pieds, avec le plus de légèreté possible malgré ta démarche un peu lourde sous le coup du manque d'adresse qui te bouffait la vie, tu la rejoignis, ton sourire ne te lâchant pas « Ca a commencé depuis longtemps? » Chuchotais-tu à la jeune femme. Tu n'avais pas trop fait dans la marque de politesse, déjà qu'en plus tu te permettais de parler en même temps que le chef, tu préférais aller droit au but, le temps que l'exercice ne commence.