Sujet: une maman d'amour (mans & bevy) Dim 13 Nov - 19:28
Une maman d'amour
Mans Keeler feat. Beverly Keeler
L'amour d'une mère pour son enfant ne connaît ni loi, ni pitié, ni limite. Il pourrait anéantir impitoyablement tout ce qui se trouve en travers de son chemin. Δ Agatha Christie
Elle n’était qu’un fantôme qui divague dans un monde inconnu. Tremblante. Vacillante. Ses jambes encore violacées la portèrent avec difficulté jusqu’à cette enseigne clignotante. Un hôtel. Ce nom ne lui était pas inconnu. Aaron avait évoqué ces endroits dans leurs nombreuses discussions sur le monde extérieur. C’était là qu’il comptait fuir. Dans un hôtel d’abord, puis dans un autre peut-être, pour enfin construire une nouvelle vie. Mais Beverly n’en voulait pas de cette nouvelle vie. Beverly voulait juste qu’il cesse ses discours révolutionnaires et qu’il se taise, qu’il fasse comme les autres. Ne pouvait-il pas simplement la fermer et suivre le mouvement ? Baisser la tête et écouter ? Rêver d’un futur simple et prospère pour son fils ? Non, Aaron ne pouvait pas faire ça. Aaron devait toujours la ramener. Aaron rêvait de grandes choses et Aaron avait tout foutu en l’air. Il s’était barré. Il était parti… Parti avec Mans. Son bébé. Elle avait tenté de le ramener à la maison. Mais les choses avaient mal tourné. Mans lui avait de nouveau été arraché. Et… Elle se retrouvait là, aujourd’hui. Sa tête, sa conscience… Beverly n’était plus que l’ombre de la femme qu’elle était il y a quelques mois. Son corps amaigri, était en roue libre, laissé sur pilote automatique. Elle avait fui sans même prendre le temps de réfléchir, guidée par son instinct de maman bien plus que par une quelconque conscience de ce qui l’attendait par la suite. Mans était tout pour elle. Son bébé, la chair de sa chair. Elle ne pouvait vivre sans lui. Personne n’avait le droit de la priver de son fils. Personne. Elle ne sut jamais comment elle était arrivée jusqu’ici. Comment elle avait pu formuler ces quelques mots, qui l’amenèrent jusqu’à l’aéroport d’abord, puis jusqu’à cette chambre. Non, elle ne le sut jamais. Elle n’avait rien contrôlé. Non, absolument rien du tout. Mais elle y était arrivée, elle y était. San Francisco.
Les yeux plongés dans le vide, Beverly se trouvait dans cette chambre du Beresford Hotel, l’estomac en vrac, la tête vacillante. Elle avait fui. Fui, la communauté. Fui, pour un temps qu'elle espérait le plus court possible. Les genoux encore tremblants elle se relava doucement, jetant un regard à l’extérieur, vers ce monde qui lui était encore totalement inconnu. Son but était clair, ramener Mans à la maison, là où était sa place. Loin de toute cette agitation, de toute cette folie, dans les bras de sa maman. Ses quelques mois au sein de la communauté avaient été éprouvants pour lui comme pour elle, mais Beverly savait qu’il pouvait réussir à se plier aux attentes des dirigeants, mais surtout aux espoirs que le seigneur avait placés en lui. Elle en était certaine. Mans était un petit garçon futé et plein d’esprit, il comprendrait. Oui, il comprendrait.
Midi passé, l’estomac vide, la jeune Keeler attrapa sa veste et se mit en route. Il ne fallait pas perdre de temps. Elle savait très bien où se trouvait l’école du gamin. Elle avait assisté aux réunions faites par les membres de la communauté à ce sujet l’année précédente, il ne restait plus qu’à se mettre en route. La démarche raide, peu assurée, la jeune femme ne cessait de retourner ces quelques phrases dans sa tête, cherchant les mots justes. « Bonjour je suis Bev... Je.. Non. » elle se massa doucement les tempes avant de reprendre « Bonjour, je suis Madame Keeler, la maman de Mans... Je... » Je quoi Bevy ? Cherche jolie Bevvy... Ils ne te laisseront pas le prendre sans une bonne excuse, alors cherche. Aaron t'a parlé d'un tas d'trucs que les gens font ici, en dehors de la communauté... Des choses bizarres, alors merde, réfléchie. Réfléchie Bevy. Le parc ? Le docteur ? Sa main glissa le long de sa jambe, à la recherche de son inhalateur. Allez cherche petite Bevy...
Sa main se porta ensuite sur la poignée du portail de l’école. Elle y entra, accueillie par une charmante jeune femme au sourire franc mais timide. « Vous cherchez quelque chose madame ? » lui demanda-t-elle. « Je viens chercher Mans, il a rendez-vous chez le dentiste. » répondit Beverly, essayant de se montrer aussi sûre d’elle que possible. « oh… » son regard se fut interrogateur « Et vous êtes ? » « Sa mère » Le sourire de la jeune femme se dissipa aussitôt, ses joues virant presque au rouge tomate. « Oh je vous prie de m’excuser, j-je suis nouvelle, et je n’ai pas encore repéré tous les visages d-des parents d’élèves… » continua-t-elle en se dirigeant vers les salles de classe. « De plus… » son regard glissa sur le classeur qu’elle tenait entre ses mains « Personne ne nous a prévenu qu’il devait s’absenter pour l’après midi… » Beverly accéléra le pas, suivant la jeune femme de près « Oh son père a encore dû oublier de vous mettre un mot dans le cahier de liaison… J-Je suis vraiment désolée. »« Ah les hommes… » pouffa-t-elle « Ne vous inquiétez pas, dans les faits ce n’est rien, mais essayez d’y penser la prochaine fois, ça m’évitera de passer pour une idiote et de remplir la paperasse inutile. » sur ses mots elle s’arrêta et ouvrit une porte, faisant signe au professeur que Mans devait la suivre. Le stress de la confrontation avec cette jeune femme laissa place au plus grand des bonheurs lorsqu’elle aperçut son petit bonhomme, haut comme trois pommes sortir de sa classe. Il avait grandi, il avait changé. Elle le prit dans ses bras, le serrant aussi fort qu’elle le pouvait, le gardant contre elle jusqu’à la sortie de l’école. « Je suis vraiment désolée pour le malentendu… » lui lança la jeune femme à travers le grillage « ...mais vous savez avec tout ce qui se passe à l’heure actuelle… » Beverly hocha la tête, un petit sourire aux lèvres « Je comprends, il n’y a aucun mal, ne vous inquiétez pas. » Elle déposa Mans par terre, attendant que la dame s’éloigne. Les yeux débordant de larmes elle le serrât à nouveau dans ses bras « Tu m’as tellement manqué… » sa main se posa sur sa joue, la caressant avec tendresse « On va passer l’après-midi ensemble, ce sera notre petit secret, ça te dit ? »
Sujet: Re: une maman d'amour (mans & bevy) Lun 21 Nov - 11:30
Une maman d'amour
Mans Keeler feat. Beverly Keeler
L'amour d'une mère pour son enfant ne connaît ni loi, ni pitié, ni limite. Il pourrait anéantir impitoyablement tout ce qui se trouve en travers de son chemin. Δ Agatha Christie
L'école n'était pas la plus grande passion de Mans qui préférait bouger plutôt que de rester assis toute la journée sur une chaise mais pour son père, il tentait d'avoir de bonnes notes. Il ne comprenait pas trop la situation entre son père et sa mère mais jamais il n'en parlait à l'un et à l'autre. C'était des histoires d'adultes auxquelles Mans n'avait pas le droit de se mêler. Mans aimait autant son papa que sa maman et parfois était attristé de ne pas voir sa maman tout le temps comme les autres mais encore une fois, Mans préférait ne rien dire parce que papa prenait un air contrarié quand il entendait parler de maman. Aujourd'hui, Mans s'ennuyait en classe. Mais il faisait semblant d'écouter alors qu'il attendait avec impatience son prochain cours de danse. Heureusement que le cours avait un minimum d'intêret pour Mans sinon il se serait endormi et il se serait fait fâché pour ça. La journée serait longue tout comme l'avait été cette matinée.
Après un déjeuner et une petite récréation où comme par miracle, Mans retrouvait toute son énergie à jouer avec ses copains, il retournait en classe avec un autre état d'esprit. L'après-midi commençait, cela voulait dire que la fin de journée approchait et qu'après les devoirs, il pourrait se prendre pour un magicien pour embêter son papa. Il avait tellement hâte de rentrer à la maison qu'il savait que les cours passeraient très vite. Mais en début de cours, on lui demanda d'aller en dehors de la classe. Inquiet d'avoir fait une énième bêtise, Mans fit tomber les affaires de Sally, la première de la classe qui semblait fière à chaque fois qu'elle était interrogée. Il ne s'excusa même pas et sortit directement de la classe. Mais sa peur passa quand il vit quelqu'un qu'il connaissait que trop bien. Son visage s'éclaira et il s'écria:
"Maman!"
Il se retrouva dans les bras de sa mère avec bonheur. Elle lui avait manqué. Beaucoup. Alors il serra ses petits bras autour de son cou, voulant profiter au maximum de ce moment. On pouvait dire ce qu'on voulait, Mans était toujours surexcité de voir sa mère et son père, même si ils s'étaient séparés cinq minutes auparavant. Lorsqu'elle le reposa à terre, Mans ne s'éloigna pas de sa maman. Si elle était là, ça voulait dire qu'elle voulait le voir et Mans était d'accord avec ça. Il sourit à sa mère et répondit:
"Tu m'a manqué aussi! Pourquoi t'es pas avec papa? "
Mans posait toujours cette question à son père et à sa mère. Pas tout le temps, mais au moins une fois par semaine pour son père et à chaque fois qu'il voyait sa mère. A la question de sa mère, Mans hocha la tête et il dit :
"Moi aussi j'ai des secrets... je suis un magicien!"
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