teach your children well and feed them on your dreams | faye ღ connor

Installé dans un restaurant mexicain auprès d’une jeune femme, tu tentais tant bien que mal de cacher ton malaise - chose habituelle pour toi. Tu n’eus tout de même aucun mal à sourire lorsqu’elle te remercia pour la présentation que tu avais donné devant sa classe - parce que oui là était votre seul et véritable lien. « Merci de m’avoir invité, je dois avouer que j’ai beaucoup aimé moi aussi. » Tu aimais beaucoup les enfants, c’était une évidence. Ils étaient adorables malgré des questions plus ou moins plaisantes. Puis c’était sans doute l’intérêt pour les animaux que vous aviez souvent en commun qui aidait énormément. Bref questions colorées ou non, tu étais fort à l’aise avec les enfants. « Ne t’en fais pas, les questions colorées font parties du métier, surtout celles qui concernent les excréments. » Tu ne comptais pas t’étendre sur la question, encore moins considérant que vous alliez manger. Après, il fallait admettre qu’avec le temps, le sujet était devenu d’une banalité pour toi et ne te dérangeait pas le moins du monde. Tu sautas tout de même sur l’occasion présentée par Faye qui reprenait la parole pour permettre de dévier la conversation : « J’ai une faim de loup. C’est normal que parler devant un public me donne faim ? » Peut-être que c’était habituel, après tout, ce n’était pas exactement ta tasse de thé à la base. Il t’arrivait de faire des petites présentations par-ci par-là pendant la journée, mais c’était souvent devant des groupes restreints et nettement moins attentifs. Tu jetas un coup d’oeil sur le menu histoire de te décider sur ce que tu allais prendre avant de reprendre la parole : « Mais c’était agréable, je n’ai pas souvent l’occasion de faire ce genre de présentation. » C’était la simple vérité, elle avait pu être plus étendue que ce que tu faisais habituellement. Peut-être que davantage de supports visuels aurait rendu la chose plus intéressante, mais bon, tu aurais l’occasion de t’améliorer.

Faire une telle présentation devant une classe de petits monstres t’avait plu plus que tu ne l’aurais cru lorsque le responsable du zoo t’avait indiqué que tu étais l’heureux élu pour accomplir la tâche. Faye avait néanmoins raison lorsqu’elle disait que c’était bien mieux lorsque ce n’était pas une corvée et tu hochas légèrement la tête pour témoigner ton accord. Par contre, tu avais beau voir les choses d’un même oeil, tu ne t’étais pas attendue à ce qu’elle déduise que tu avais de l’expérience en la matière. C’était plus ou moins le cas. Le plus surprenant restait la mention de tes enfants. Tu ris nerveusement, incapable de retenir la chose avant de répondre : « Non pas d’enfants pour moi. » Tu étais beaucoup trop jeune pour ça non ? Enfin, tu pouvais poursuivre légèrement : « Mais on voit souvent des enfants au zoo, j’imagine que j’ai gagné de l’expérience comme ça. » Les enfants n’étaient pas ta spécialisée pour autant quand bien même tu les appréciait tout particulièrement. Tu étais tout de même content d’apprendre qu’il était normal que ton ventre crie famine. « Tu dois toujours avoir faim dans ce cas ! » Après tout, c’était son travail de gérer une vingtaine d’enfant à la fois. Tu te demandais comment elle faisait la chose, peut-être l’expérience ? Il était certain qu’elle en avait beaucoup plus que toi qui n’en avait pas beaucoup. Tu hochas à nouveau la tête lorsqu’elle te parla de groupes de jeunes au zoo avant de lui expliquer : « Il y a beaucoup de groupe, mais c’est généralement les guides qui s’en occupent ou encore leur professeur. » Bref ce n’était que très rarement toi, parce que ton travaille se résumait à t’occuper des animaux et non des enfants. « Le seul moment où je m’occupe d’enfants c’est lorsque je fais une présentation devant un enclos. » Sinon tu n’avais que très peu de contact avec le public ce qui t’arrangeait plus souvent qu’autrement.  

Parler de toi comme un éventuel père te faisait tout particulièrement bizarre. Il était évident à tes yeux que tu n’étais pas prêt à assumer une telle responsabilité et de toute façon, tu n’étais même pas certain de vouloir avoir des enfants dans l’avenir. Il fallait dire que pour cela il te faudrait rencontrer la bonne personne et bizarrement, ça ne semblait pas être près d’arriver de sitôt. « Et toi ? » Après tout, si elle pouvait te poser la question, tu pouvais sans doute en faire de même ! Tu étais curieux, il fallait dire que tu aimais beaucoup les enfants. Ils étaient un bonheur à voir au zoo. Tu hochas la tête en entendant son appréciation de ton lieu de travail comme activité avec les enfants. C’était le moins qu’on puisse dire, tu en étais la preuve vivante. « Ou alors ils font comme moi et deviennent soigneur. » Après tout, c’était grâce à une visite lors de ton enfance que tu avais découvert une passion pour les animaux. Être soigneur était donc le métier idéal à tes yeux, tu passais le plus clair de ta journée avec des animaux, interagissait parfois avec des visiteurs, bref que demander de plus. Puis, ça avait aussi l’avantage de ne pas t’affamer comme le faisait le métier d’enseignant. Faye confirmait la chose, en précisant qu’elle n’était pas enceinte ce qui excluait une autre raison qui pourrait expliquer le grand appétit. « Après, tu dois dépenser de l’énergie aussi pour deux. » Pour avoir été dans une salle avec tous ces enfants pendant un moment, c’était la seule conclusion que tu pouvais atteindre. Ça devait être encore pire pour les professeurs qui visitaient le zoo sans guide. Faye ne semblait pas présenter l’envie d’accomplir une telle tâche - ce que tu ne pouvais que comprendre. « Bon choix ! Tu pourras toujours me contacter et je viendrai faire un tour. » Maintenant que tu avais vu la classe, faire le travail de guide pendant un moment ne te dérangerait pas le moins du monde. Ce serait différent de ta présentation habituelle, mais l’idée te plaisait quand même. « Un peu des deux. Je présente généralement une espèce dont je m’occupe avant de parler du rôle des soigneurs. » Tu ne parlais pas de tous les animaux, seulement des quelques espèces qui étaient sous ta charge. Puis parler du métier de soigneur était dans l’idée d’intéresser des jeunes pour l’avenir.

Tout comme toi, Faye n’avait pas d’enfant, mais ne fermait pas la porte à l’idée d’en avoir plus tard. Elle semblait nettement plus ouverte à l’idée que toi, sans doute était-elle plus prête d’ailleurs, même si ce n’était que pour l’avenir. Tu pouvais néanmoins concevoir que les enfants qui peuplaient sa classe suffisait amplement pour l’instant. C’était sans doute comment tu te sentirais à sa place. « Je n’en doute pas. » Ça devait être épuisant en plus de donner faim. Bref, ça devait suffire pour le grande majorité des gens selon toi. Tu ne pouvais donc qu’être admiratif de quelqu’un qui passait ses journées à s’occuper d’autant de petits monstres. C’était bien loin de ton métier que tu considérais des plus faciles à faire. Il suffisait d’en avoir la passion et d’avoir le tour avec les animaux (ce qui heureusement semblait être ton cas). Ton interlocutrice sembla être surprise de savoir ce qui t’avait inspiré à devenir soigneur et tu rigolas en entendant sa réaction. Sans doute que la chose méritait un brin plus d’explication ce que tu t’empressas de faire : « Oui ! Enfin c’était plus une visite au zoo avec mes parents, mais c’est grâce à un soigneur que j’ai su que je voulais faire ça moi aussi. » Parler de ta passion et de comment elle était née était toujours un plaisir pour toi. Il fallait dire que tu ne pouvais te lasser de parler des animaux encore et encore. Puis tu considérais que la chose était nettement moins épuisante que ne devait l’être le travail de Faye ce que cette dernière confirmait plus ou moins. « Il faut dire que surveiller une vingtaine de petits monstres doit demander plus qu’une seule paire de bras. » Certes tu ne pouvais pas exactement comprendre ce qu’elle vivait. Dans ton travail, la chose qui s’en rapprochait le plus était lorsque tu devais t’occuper des loups en raison de leur nombre, mais disons tout de suite que ce n’était pas vraiment le même principe. Tu proposas tout de même de leur rendre visite le jour où il viendrait au zoo. La réaction de Faye te flatta dans ton égo, mais tu ne pus t’empêcher de rigoler légèrement - la nervosité en quelque sorte. « Ça me ferait plaisir ! Je pourrai leur présenter les animaux dont je m’occupe un peu plus en détail ! » À distance bien sur, parce qu’ils n’étaient pas non plus les animaux les plus commodes et la dernière chose que tu voudrait c’était qu’un enfant se fasse blesser.

Tu ne pus t’empêcher de rire en entendant la ‘promesse’ que te faisait Faye en te disant qu’elle viendrait toujours si elle avait des enfants. Ça te faisait plaisir, même si elle disait la chose en rigolant. « J’espère bien. » Non pas que tu aurais une quelconque façon de la faire venir si elle décidait de ne pas le faire. Quoi qu’il en soit, tu estimais que la grande majorité des enfants appréciaient les animaux au point d’insister pour que leurs parents les emmènent au zoo et par conséquent, il ne serait pas étonnant que ton interlocutrice se retrouve dans une telle situation. Quoi qu’il en soit, pour l’instant, tu ne pouvais qu’espérer que ta visite avait plu aux étudiants, voir qu’elle les avait inspiré. Tu hochas légèrement la tête avec le sourire lorsque l’enseignante parlait d’avoir potentiellement changé la vie de certains de ses élèves. « Qui sait ! Ce serait bien, on a toujours besoin de sang neuf au zoo. » Ça sonnait un peu bizarre comme ça, mais c’était la vérité. Prendre la relève d’un ancien soigneur n’était pas toujours simple quand les bêtes s’étaient habituées à ce dernier si bien qu’il fallait s’y prendre sur le long terme et cela nécessitait beaucoup de jeunes employés. Puis, personnellement, tu appréciais tout bonnement la compagnie des nouveaux, surtout quand ils étaient aussi passionnés que toi. « J’imagine qu’on ne peut jamais tout prévenir de toute façon. » Quelque chose que tu pouvais comprendre en quelques sortes. C’était semblable avec les animaux, même si ces derniers ne te causaient que très rarement des soucis. « Après il doit y avoir certains élèves à surveiller en particulier non ? » Tu étais curieux, notamment en raison des parallèles que tu pouvais tirer avec ta situation de soigneur, parce que c’était quelque chose qui pouvait arriver avec les animaux à ta charge. (Bien qu’il faudrait sans doute que tu arrêtes de faire ce genre de comparaison.) « Parfait ! Puis j’espère que ça te permettra d’être un peu plus tranquille lors de la visite. » Tu ne pourrais sans doute pas faire de la discipline à l’égard des élèves, mais tu pourrais au moins les distraire !

Espérer que Faye respecte la promesse qu’elle avait fait en disant qu’elle amènerait ses enfants au zoo était une chose, espérer qu’un de ses élèves aient été suffisamment inspiré par ta visite pour venir travailler au zoo en était une autre. Ça ne t’empêchait pas pour autant d’avoir espoir, ne serait-ce que parce que le zoo avait toujours besoin de sang oeuf pour assurer une certaine relève. Ton optimisme sur la question ne s’appliquait pourtant pas à toi et tu ne pus t’empêcher de rire en entendant ton interlocutrice parler de toi comme un futur directeur du zoo. « Je pense que le zoo exploserait si j’étais directeur. » Un triste avenir, même s’il s’agissait sans doute d’une blague de la part de l’enseignante. Tu n’étais définitivement pas fait pour être un meneur d’homme, tu te débrouillais à peine pour apprendre certains tours à tes pensionnaires. Avoir les deux mains dans la terre - ou pire les excréments - ne te gênait pas le moins du monde, devoir te casser la tête avec des chiffres… ce serait une horreur totale. Ton métier te convenait et ce malgré tous ses inconvénients. Tu supposais d’ailleurs que c’était aussi le cas pour Faye. Elle devait peut-être gérer crise après crise, mais l’entièrereté devait lui plaire pour qu’elle reste enseignante. Tu avanças donc : « Mais tu n’aurais pas d’adorables bouilles pour t’accueillir le matin ! » Adorable était sans doute un mot discutable pour certains étudiants, mais tu ne doutais pas qu’il devait tout de même être agréable de côtoyer des enfants et de pouvoir les influencer pour l’avenir. Puis ça avait le mérite d’être vivants, c’est qu’elle ne devait jamais s’ennuyer devant sa classe ! La preuve, elle faisait état des jeunes à surveiller ce qui se résumaient à tous les élèves. « Ça ne doit pas être simple ! J’ai du mal à suivre une meute de loup en pleine santé alors je ne sais pas ce que je ferais à ta place. » Peut-être que comparer les loups aux enfants n’étaient pas l’idée du siècle, mais c’était pour illustrer que devoir surveiller tous les jeunes ne pouvaient qu’être vraiment ardu. Tu espérais donc être à la hauteur lorsque viendrait le temps de l’aider lors de la visite. « Ils sont plus calmes en dehors de la classe ou bien… ? » Bizarrement, tu t’attendais à une réponse négative. On pouvait bien se demander pourquoi.