Dépression et chocolat | feat Tallulah

Dépression et Chocolat

jenezis exarchopoulos & tallulah white

Petite pause bien méritée. Je n'avais que très peu de clients à qui je me devais de faire la traduction en langage des signes, mais celle-ci, ça n'était pas de la tarte. À vrai dire, actuellement, elle était la seule chose compliquée dans ma vie. Depuis que j'avais passé mes examens, quelques années auparavant et que, depuis presque quatre ans complets, j'exerçais une de mes passions, tout avait été facile pour moi. En fait, tout avait toujours été facile pour moi. Gosse de riche, plusieurs tours du monde... Non, la seule chose qui m'avait pourri la vie pendant un temps, c'était mes parents. Et puisque je ne les voyais plus, je ne m'en portais vraiment pas plus mal.
Alors, profitant de mes deux heures et demi de pause - sachant qu'il n'était pas exclu que ma cliente ne me rappelle que pour le lendemain - j'avais décidé de faire un saut à l'enseigne de café à deux rues de là. Un Starbucks. Plus jeune, j'en raffolais tellement. Alors je passais dedans, commandais un smoothie et un latte, pris ma commande une fois réalisée, et cherchais une place où m'asseoir.
Ca n'était pas vraiment ça qui manquait, à vrai dire. Pourtant, nul doute que je n'irai pas. En effet, je venais de voir une jeune femme, pas beaucoup moins âgée que moi, l'air triste.
J'avais pour habitude de ne pas me mêler de la vie des autres. J'avais appris à mes dépends que ça n'était pas toujours ce que les gens désiraient et qu'ils préféraient rester discrets. Pourtant, ce fut plus fort que moi. Pour une fois, pour une seule petite fois, mon instinct me disait d'aller vers elle. Ce que je fis, sans vraiment réfléchir. « Bonjour... Ca vous dérange si je m'asseois? Je... je vous ai vue de loin, et... je me disais que, peut-être, vous voudriez un peu de compagnie? »

Dépression et Chocolat

jenezis exarchopoulos & tallulah white

Ca n'était tellement pas mon genre de débarquer et de m'incruster auprès d'un inconnu que j'étais persuadée d'avoir suffisamment mal amené ma question pour me prendre un refus catégorique et cinglant. Alors, quand la petite brune face à moi m'avait adressé la parole, laissant supposer que je pouvais m'asseoir, je fus un peu prise au dépourvu, et mis un certain temps à m'exécuter et poser mes fesses à sa table. Tout en se présentant, je lui souris. « C'est original, comme prénom. » C'était même très joli. Si elle était l'aînée de sa famille ou une enfant unique, c'était toutefois une jolie façon que de faire comprendre qu'elle en était le commencement. « Tallulah, enchantée. » Mon sourire s'agrandissait un peu plus. Je voyais que, pour elle, ça n'était peut être pas la meilleure journée de sa vie, mais j'espérais tout de même, au moins pour elle, voir un sourire illuminer sa tristesse. « Ne vous en faites pas, je peux comprendre que tout le monde ne passe pas une journée incroyablement belle » Ca n'était déjà pas mon cas à moi, qui souriait pourtant, comment lui demander que ça soit le cas pour elle?