ainsley. young & relentless.

Installé devant un enclos, tu surveillais le comportement des lions qui étaient sous ta charge. Il était rare qu’on te dise d’aller t’occuper des grands félins qui n’étaient pas ton rayon en terme d’expertise, mais le soigneur qui s’en occupait normalement ne pouvait pas être présent. Heureux élu pour lui succéder à la tâche tu devrais entrer bientôt dans l’enclos pour leur donner leur repas de la journée. C’était un moment important puisque le regard de nombreuses personnes se poseraient sur toi. Les lions étant fort populaires, il était normal que le zoo ait décidé d’en faire une attraction ce qui impliquait pour toi de les nourrir, de raconter des histoires et de donner diverses informations sur l’espèce dont tu t’occupais. Tu n’avais généralement pas de problème à expliquer à une personne ou une autre, mais l’idée de parler devant une foule entière ne te tentait pas plus qu’il ne le fallait. Pourtant, tu savais qu’il était nécessaire que tu le fasses ce qui expliquait ta présence près de l’enclos. Ainsi, tu finis par entrée dans l’enclos des lions pour déposer une carcasse de la façon la plus rapide qui soit. C’était quelque chose qui nécessitait une exécution rapide et efficace puisque, malgré le fait que les félins étaient habitués à la présence de soigneurs dans leur cage, ils restaient des chasseurs aguerris que tu ne voulais pas énerver. Une fois les lions nourris, tu sortis de là pour t’installer devant l’enclos à nouveau et répondre à toutes les questions que l’on pouvait te poser. C’était la partie qui te plaisait le moins en raison de l’attention qui se posait sur toi.

Néanmoins ta position au centre te permit de repérer une personne dans le lot. C’était une petite fille que tu connaissais étrangement bien. Il fallait dire qu’en raison de son âge, elle ne pouvait évidemment pas t’intéresser et par conséquent la timidité que tu ressentais devant la majorité de la gente féminine ne t’affligeait pas. La compagnie de la gamine t’était même plutôt agréable et tu avais même réussi à te faire à la personne qui l’accompagnait. C’est donc avec un grand sourire que tu approchas Violette et tu te penchas à son niveau pour lui adresser la parole. « Hey toi. T’es venue voir les lions ? » Tes capacités de déductions étaient presque impressionnantes - dans le sens décourageant de la chose - mais la gamine ne t’en tiendrait probablement pas rigueur. « Comment vas-tu ? » Réalisant que t’adresser uniquement à Violette n’était sans doute pas la chose à faire, tu te relevas pour esquisser un sourire à l’intention de la personne qui l’accompagnait, certain de la connaitre. Léger problème ? Il ne s’agissait pas de la personne à laquelle tu t’attendais. « Hm. Je suis Connor, un soigneur au zoo. » Peut-être que tu l’avais déjà rencontré, elle te disait vaguement quelque chose, mais il fallait croire que ta mémoire te jouait des tours puisque tu n’arrivais pas à mettre le doigt sur son identité. « Je connais Violette… enfin, elle pourrait faire une excellente soigneuse plus tard. » Tu essayais de te rattraper maladroitement. Il fallait dire que devant toi se trouvait une jeune femme plus que mignonne dont tu ne te souvenais pas et qui n’était pas la personne qui accompagnait habituellement Violette lorsque tu l’avais croisé à plusieurs reprises. Alors pour l’instant, tu ne pouvais qu’espérer qu’elle ne te prendrait pas pour un pervers qui voulait s’en prendre à la gamine. Après tout, tu ne ferais jamais de mal à une mouche, encore moins à une enfant et tu la connaissais vraiment au fond.  

Tomber sur Violette avait été une drôle de surprise pour toi. Ça faisait un moment que tu ne l’avais pas vu et tu pouvais en dire autant de sa mère. Bien sur, tu connaissais beaucoup plus la gamine que sa figure parentale, mais tu avais appris à apprécier la jeune femme qui l’accompagnait. Cela dit, puisqu’il s’agissait d’une femme et non d’une gamine, tu ne pouvais t’empêcher d’être mal à l’aise à son égard là où tu n’avais aucun soucis avec Violette. Cette petite te le rendait bien puisqu’elle vint te rejoindre rapidement à la fin de ton intervention auprès des fauves. Ça te rendait plus que heureux. Elle était allumée, intelligente et fort sympathique. C’était donc un plaisir de discuter avec elle, tu ne pourrais jamais dire autrement. Ce que tu n’avait pas prévu par contre, c’était le fait qu’une autre personne l’accompagnerait cette fois. Ton regard se releva en même temps que celui de Violette qui eut tôt fait d’expliquer ce qui se passait à savoir qu’elle était venue avec sa marraine. Tu réussis néanmoins à stopper la question qui te vint naturellement à savoir pourquoi sa mère n’était pas présente. C’était intriguant, si ce n’était des quelques fois où elle était venue au zoo avec sa classe il te semblait l’avoir toujours vu en compagnie de sa mère. Cela dit, poser des questions - trop de questions - était sans doute une très mauvaise idée. À la place, tu esquissas un beau sourire avant de te présenter. Tu étais mal à l’aise, il n’y avait pas de doute là-dessus, mais tu faisais de ton mieux pour le cacher. Tu souris néanmoins à nouveau lorsqu’elle précisa qu’elle était la relation entre la petite et sa personne. C’était mignon, tout simplement. Si tu avais été plus confiant et à l’aise, tu aurais sans doute fait remarqué cette répétition, mais faute de l‘être, tu te contentas d’un : « Enchanté » Un brin nerveux. Il fallait dire que la situation était particulière et tu ne savais pas sur quel pied danser face à cette inconnue. Tu ne voulais pas voir l’air trop étrange, même si tu supposais que la chose était plutôt mal partie. À la limite, si la mère de Violette avait été présente elle aussi, elle aurait pu assuré à Ainsley que tu n’étais pas une personne dangereuse qui voulait s’en prendre à la petite. Ça te semblait une évidence, mais pour cette jeune femme qui ne te connaissait pas… tu ne savais pas ce qu’elle pourrait penser.

Alors autant te tourner vers ce que vous aviez en commun à savoir le fait que tu connaissais Violette. Tu te permis de faire une appréciation à son sujet, quelque chose que tu pensais vraiment. Il suffisait de la voir face aux animaux pour comprendre qu’elle les aimait, ce que confirma d’ailleurs sa marraine. Qu’elle te dise qu’il ne serait pas étonnant que la petite se dirige dans cette branche te fit plaisir. C’était une drôle de satisfaction personnelle qui n’avait sans doute pas lieu d’être, mais tu ne pus t’en empêcher. « C’est une voie merveilleuse en même temps ! » Bon tu étais certes vendu, tu adorais ton travail. « Enfin, c’est mon avis. » Il n’y avait pas de doute là-dessus. « Ça se voit qu’elle adore les animaux en tout cas. » La preuve, la petite s’était rapprochée de l’enclos des lions. Ça ne t’étonnait pas, les grands fauves étaient plus qu’impressionnant. Ils ne te laissaient pas non plus indifférents alors même que tu avais pris soin d’eux à de rares occasions. Le commentaire que la jeune femme alors te surprit, mais il était raisonnable qu’elle souligne la chose. « Je ne pense pas qu’elle les connaisse tous. En tout cas, si je peux vous confiez un secret, je pense que je suis son préféré. » C’était évidemment une plaisanterie. Tu étais timide face à la gente féminine et par conséquent, tu ne pouvais pas t’empêcher de parler même si ce n’était pour rien dire. Cela dit, tu ne savais pas combien de soigneur elle pouvait bien connaitre, ils n’étaient pas tous du genre à s’arrêter pour discuter avec les enfants, même lorsqu’ils étaient aussi adorable que Violette. Quant à la question au sujet de ton ancienneté au travail, tu ne te souvenais pas précisément, mais si tu devais donner un estimé : « Un peu plus de deux ans il me semble ? » Dans tous les cas, tu ne savais pas si ça pouvait se qualifier comme longtemps. Tu remarquais néanmoins le fait que la jeune femme était aussi peu à l’aise que toi. Tu tentas donc d’amener un sujet neutre, quelque chose de simple : « Et vous, vous aimez les animaux ? » C’était quelque chose qui t’intriguait et au moins, ça tu pouvais le demander à la différence de la raison pour laquelle elle était là plutôt que la mère de la petite.

Face à cette inconnue, pourtant liée à Violette ce qui était un début de connexion, tu ne pouvais pas t’empêcher d’être mal à l’aise. Tu ne savais pas trop comment te comporter, pas plus que tu ne savais quel sujet aborder. Il y avait le choix évident à savoir parler de la petite fille qui était votre seul véritable point commun, mais tu te doutais qu’éventuellement vous n’auriez plus grand chose à dire sur le sujet. Après tout, malgré toutes les fois où tu avais pu croiser la gamine, vous n’aviez pas non plus avoir des discussions philosophiques pendant des heures si bien que tu ne connaissais pas tout d’elle et tu doutais que sa marraine décide de te parler en long et large d’elle. Par conséquent, tu redoutais le moment où tu n’aurais plus rien à dire puisque c’était généralement là que ta gêne se manifestait le plus et que tu commençais à raconter à peu près n’importe quoi.

Fort heureusement, ce moment n’était pas encore arrivée, puisque pour l’instant tu avais encore  des choses à dire.Tu étais sans doute un peu trop passionné par ton travail et tu pourrais en parler des heures (tu avais déjà fait cette erreur à plusieurs reprise), mais tu essaierais de retenir tes élans devant cette jeune femme (qui au passage était plus que mignonne). Tu rigolas nerveusement en l’entendant dire qu’elle aurait étonnée que tu ne vantes pas trop travail. Elle n’avait pas tord pour le coup et tu hochas légèrement la tête en accord. « C’est vrai que je suis biaisé en la matière. » Mais tu maintenais ton point, parce que c’était réellement une voie merveilleuse et que tu aurais souhaité à tout le monde d’avoir la chance que tu avais, celle d’interagir avec des animaux et apprendre tous leurs secrets. C’était d’ailleurs une opinion qui devait être partagée par la majorité des soigneurs. Tu fus néanmoins bien fier de savoir que tu étais le seul à qui Violette avait adressé la parole depuis son arrivée au zoo. « Je suis content de le savoir. » Non pas que tu aurais pu en vouloir à la demoiselle si elle était amie avec d’autres soigneurs, c’était normal si elle aimait venir au zoo. Par contre, tu appréciais la relation particulière que tu pensais avoir avec Violette, tout simplement parce que tu n’avais pas à être gêné en leur compagnie. Tu savais fort bien que ça pouvait paraitre étrange, mais ce n’était pas du tout ton intention.
Tu préféras donc lui demander ce qu’elle pensait des animaux plutôt que t’étendre longuement sur le lien qui t’unissait à la petite. Sa réponse ne se fit pas attendre et tu ne pus t’empêcher de rire à nouveau en entendant sa réponse. C’était direct et assez clair sur ses sentiments à l’égard des animaux, mais elle crut tout de même bon de préciser et tu écoutas avec attention. Tu comprenais le raisonnement, c’était une opinion partagée par bien des gens. Il fallait dire que les fauves étaient des animaux imposants et tu ne pouvais qu’estimer qu’elle n’avait pas tord de penser ainsi. « C’est gentil, mais à vrai dire, je ne m’occupe pas des fauves en temps normal. » Tu te sentais obligé de le préciser. Ce rôle incombait à ton bon ami Jonathan mais tu le remplaçais de façon très temporaire. Cela étant dit, tu préféras ajouter : « Enfin, après c’est bien l’avantage des zoos, vous n’avez pas à vous approcher des animaux qui vous rendent mal à l’aise. » Elle n’avait pas à s’approcher du tout à vrai dire. Tu ne voulais pas non plus la forcer à apprécier la chose, quand bien même les animaux étaient ta plus grande passion. Puis, elle faisait déjà bien des efforts en amenant Violette malgré qu’elle n’était pas à l’aise. « Après si ça vous dit, il y a de plus petits animaux ! Je peux vous en montrer. » Ça semblait être une drôle d’idée sachant que tu n’étais pas spécialement à l’aise, mais tu avais envie de le proposer. Parce que c’était la marraine de Violette et qu’au fond tu voulais qu’elle apprécie le zoo elle aussi.