Open House chez les Penrose (Penrose family & friends)

Je coupai le contact avec la voiture et regardai aux alentours de la maison d’Evelyn. Je ne m’étonnai pas du nombre déjà assez grand de voitures stationnées devant la maison. J’étais sur le point d’en faire la remarque à Grayson quand je me rendis compte qu’il n’était déjà plus dans la voiture. Grayson étant tout comme moi un ami de la famille Penrose, tout naturellement nous avions décidés de venir ensemble lorsque nous avions reçu tous les deux une invitation. En plus, il avait un petit problème de voiture depuis quelques temps. Au moins, il pourrait boire s’il le souhaitait.  Je sortis de la voiture et la verrouillai avant de rejoindre Grayson qui portait la tarte aux pommes que j’avais spécialement préparée pour l’occasion. Je n’étais peut-être pas une aussi bonne pâtissière qu’Evelyn mais il avait été hors de question que je vienne les mains vides. Nous échangeâmes quelques mots jusqu’à ce qu’on atteigne le seuil de la porte. Je sonnai à la porte. Là je vis que mon meilleur ami n’avait pas fait un effort vestimentaire très grand avec sa chemise négligemment boutonnée. « Si tu n’étais pas tout le temps en retard, tu ferais un peu plus attention j’en suis sûre. » lui dis-je en arrangeant quelque peu sa tenue. La porte s’ouvrit à cet instant précis. « Bonjour ! » Je me tournai vers la maîtresse de maison en souriant. « J’ai ramené une tarte aujour… » Je coupai net dans ma phrase quand j’aperçus Nolhan derrière Evelyn. Tentant de garder contenance, je continuais à sourire, mais un sourire plutôt forcé. Purée qu’est-ce qu’il faisait ici ? J’essayai alors de faire signe à Grayson pour qu’il vienne à mon aide, même  s’il n’était pas du tout certain qu’il comprenne ma détresse, après tout je ne lui avais rien raconté de ce qui s'était passé entre Nolhan et moi... « C’est une tarte aux pommes. » bredouillai-je. Diantre ! Cela devait être un rêve. Qu’est-ce que Nolhan pourrait bien faire ici ? Chez les Penrose ! J’allais sûrement me réveiller et me rendre compte que j’avais en fait tout imaginé. Enfin… Je l’espérais. Je n'ignorais pas la fâcheuse habitude de me déconcerter qu'avait mon voisin...

sian

Comme toujours, j'avais passé l'après-midi à courir partout afin de ne pas être en retard pour la soirée qu'organisait Evelyn. Surtout que Giselle me servait de taxi, je ne pouvais pas me permettre de la faire attendre. Ou plutôt, lui donner un raison de dire que j'étais en retard, à mon habitude. Pas cette fois ! Par contre, pour y arriver, j'ai sauté plein d'étape. N'ayant pas eu le temps de laver la tenue que je voulais porter (car je m'y prend toujours à la dernière minute), je m'étais contenter de prendre une vieille chemise qui trainait dans ma commode. Mieux que rien. De plus, j'avais complètement oublié de préparer un truc à manger. Merde ! Contrairement à ma meilleure amie qui avait pris la peine de faire une jolie tarte. D'ailleurs, moi qui croyait m'être sauvé de ses commentaires en étant prêt à l'heure, je m'étais trompé. « Si tu n’étais pas tout le temps en retard, tu ferais un peu plus attention j’en suis sûre. » Je lèvais les yeux au ciel en esquissant un sourire amusé. « Oui, maman ! » lâchais-je, tel un gamin qui en a marre d'entendre sa vieille se répéter. Je la regardais arranger ma chemise du mieux qu'elle le pouvait. Elle avait le don de me faire rire pour ces choses-là, de là à me demander ce que je pourrais bien faire sans elle. À ce moment, la porte s'ouvrit laissant Evelyn nous accueillir. « Bonjour ! » dis-je en cœur avec ma meilleur amie. La tarte en main, je vins la placer devant moi afin de la montrer à l'hôtesse de la soirée, tandis que Giselle prenait la parole. Ou plutôt, se coupa la parole. En effet, sans même terminé sa phrase, je sens un léger malaise. Inquiet, je tourne la tête vers elle, un contact visuel se fait et je tente de comprendre ce qui se passe. Ce n'est qu'en levant la tête que je répond à ma question. Nolhan. Son voisin. Sur le coup, je ne me sens pas plus à l'aise que ma meilleure amie. Ce n'était pas la première fois qu'on se rencontrait. Effectivement, j'avais eu la chance de le rencontrer en attendant Giselle l'autre jour et on peut dire que j'ai fait une bêtise. J'ai menti. Je lui ai dis que Giselle était ma petite amie, espérant qu'il la lâche un peu. Là n'est pas vraiment le problème. Le problème venait plutôt du fait que je n'en avais toujours pas glissé un mot à ma fausse petite amie. Tout comme elle, un faux sourire s'étalait sur mes lèvres. Finalement, j'aurais peut-être dû être en retard. « On s'en occupe, on va la mettre dans le frigo. » finis-je par dire en attrapant la main de Giselle. « On revient dans quelques minutes. » dis-je à Evelyn avant de filer vers la cuisine sans même adresser un regard à Nolhan, traînant ma meilleure amie par la main. J'ouvris le réfrigérateur et y déposa la tarte comme prévu, cherchant mes mots avant de me retourner vers Giselle. « J'ai un truc à t'avouer, mais je veux que tu me promettes de ne pas te mettre en colère. » Je la connaissais assez pour savoir qu'elle n'allait pas le prendre à la légère et que j'allais sûrement regretter d'avoir dit des conneries. Je m'en voulais d'avoir menti, mais c'était sorti tout seul, sur le coup. « J'ai... J'ai dit à Nolhan que... qu'enfin... » Bon sang, c'était pas si dur pourtant. Et puis, nous étions devant témoin, elle ne risquait pas de me tuer quand même. « Je lui ai dis que t'étais ma copine. » Je plisse le nez, redoutant sa réaction, tel un chien après avoir manger le soulier de son maître.

sian