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 sweet secret of mine. × geralt

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MessageSujet: sweet secret of mine. × geralt   sweet secret of mine. × geralt EmptyDim 17 Juil - 14:42

Elle chantait. Une balade triste à en mourir, en gaélique, à propos d'une femme dont le monde a été détruit par la guerre, une femme qui désormais songe à la mort. Cette chanson convenait à merveille à Aislinn. C'était la guerre contre son esprit, contre la violence des hommes, qui l'avait petit à petit abîmée, jusqu'à ce qu'il ne reste que sang et cendres. Elle avait déjà songé à mourir. Elle savait même comment elle s'y prendrait. Ce serait facile de faire mourir un corps aussi faible que le sien, si faible qu'il n'avait su se défendre quand elle avait été agressée.

Si sa maison n'avait pas été isolée par un grand jardin - chose rare dans le quartier LGBTQ+, mais l'argent le lui avait permis - ses voisins se seraient sans doute retrouvés à sangloter dans leurs mouchoirs. La voix d'Aislinn avait cet effet sur les gens : elle émouvait. Profondément. Elle attrapait le coeur et le persuadait tendrement de ressentir ce qui la faisait vibrer. En ce moment c'était une tristesse, non, une détresse au-delà des mots. Ses mains si douces en caresses pinçaient délicatement les cordes d'Uaithne, qui l'accompagnait avec une mélodie poignante. Aislinn chantait comme chantaient les artistes du vieux pays : avec tout son coeur, toute son âme, son être entier. Il n'y avait pas de fausse pudeur dans sa voix, mais une sincérité addictive.

Elle était ivre du whisky de sa famille. Elle n'en avait pas bu beaucoup, mais sa voix était plus rauque, plus chaude, sensuelle à en perdre la tête même dans sa tristesse. C'était toujours comme ça quand elle consommait cet alcool - la fierté des McSorley d'Écosse. Elle n'en avait pas bu assez pour perdre la tête, juste de quoi faire sauter ses rares inhibitions et être d'une franchise à toute épreuve. C'était pour ça qu'elle se sentait en danger, qu'elle l'avait appelé à son secours, lui qui avait toujours réussi à la protéger d'elle-même.

Geralt avait toujours été capable de la comprendre. Il n'était ni HPI ni HPE mais il y avait quelque chose en lui qui apaisait profondément Aislinn. Enfant, elle avait recherché sa compagnie, lui avait tiré l'un de ses rares sourires en parlant gaélique avec cet accent si typique de la famille. Parfois, il l'avait attirée dans ses bras et chatouillée jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus. Quand elle avait grandi, elle avait été amoureuse. Comment aurait-il pu en être autrement ? Il était le plus pur des produits des Highlands, et toujours si tendre avec elle que son esprit si prompt à se noyer dans les sentiments s'était emballé au rythme de son coeur d'adolescente. Puis cela lui était passé. Peut-être parce que Geralt ne regardait pas vraiment les gamines comme elle - comme elle l'était alors. Elle avait grandi.

Il avait les clés de sa maison et elle ne cessa pas de chanter quand il entra. Elle savait qu'il l'entendait depuis la rue - sa voix avait toujours été puissante, et belle même lorsqu'elle laissait cette puissance se déployer. Elle se fichait qu'on l'entende. Elle était seule, après tout. Si profondément seule.

Elle était perchée sur la table de sa salle à manger - pour quand elle recevait la famille - sa harpe posée sur une chaise et calée entre ses jambes. Comme toujours quand il lui rendait visite le soir, elle ne portait qu'un débardeur et une culotte, concession compliquée à une vague notion de pudeur dont ils n'avaient cure, tant l'un que l'autre.

Son regard bleu de glace, noyé sous la détresse, rencontra celui de Geralt. Soudain, la chanson se teintait d'espoir. Elle chantait pour lui. Là aussi comme toujours, il resta immobile et silencieux jusqu'à ce que dernière note, belle et pure, s'éteigne entre ses lèvres. Écartant sa harpe, elle sauta sur le sol puis la descendit de la chaise et la rangea dans son étui, soigneusement entourée d'une couverture. Uaithne avait assez chanté pour ce soir. Contrairement à Aislinn, sa voix n'était pas inépuisable.

Hésitante, avec une démarche de biche prise entre les phares d'une voiture, elle s'approcha de Geralt. Le whisky changeait légèrement la démarche sensuelle qui était sienne en temps normal, mais elle ne vacillait pas. Elle tenait un peu moins l'alcool qu'il n'en était coutume dans la famille, mais ne s'enivrait jamais jusqu'à ne plus pouvoir marcher. Elle connaissait parfaitement bien les limites.

« Merci... »

Tout en parlant, elle glissa les bras entre sa taille pour l'étreindre et posa sa tête contre ses muscles pectoraux. Là, elle pouvait entendre son coeur, et aussi les vibrations de sa voix si profonde, si grave, quand il parlait. Il faisait chaud dehors, il ne portait qu'une chemise - pas de veste - aux couleurs des McSorley, bien sûr : gris fumée, bleu clair et liseré rouge. Ces couleurs lui allaient toujours très bien. D'un doigt distrait, elle suivit sur la chemise l'un des fils rouges, l'alcool l'empêchant de se rendre compte de l'ambiguïté du geste. Et de toute façon, elle s'en fichait. Profondément. Il était là et c'était tout ce qui comptait.
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MessageSujet: Re: sweet secret of mine. × geralt   sweet secret of mine. × geralt EmptyJeu 21 Juil - 16:20

Il s’était arrêté dans l’encadrure de la porte pour écouter Aislinn jouer et chanter, il avait les yeux rivés sur une bouteille de whisky bien entamée. Le whisky de la famille était une sorte de bénédiction pour les Mcsorley. En plus d’être bon et de bien se vendre, assurant à la famille un flux constant de revenus stables, les humeurs qu’il provoquait - à condition de le boire avec modération - ont de bons effets sur la créativité.

Sauf qu’en venant voir sa cousine après avoir reçu un appel à l’aide de sa part, Geralt ne comptait pas sur la modération comme alliée. Et quand Aislinn s’arrêterait de jouer sa présence ne serait pas de trop pour limiter les dégâts causés par son humeur et l’abus d’alcool.

Il resta stoïque devant le déhanché désinhibé d’Aislinn qui arriva vers lui en petit tenue, il se demanda un instant à quoi ressemblait la vie des autres hommes de la famille s’inquiétant pour elle. Chacun avait sa manière de gérer la situation, et une situation différente de l’autre en fonction de la relation personnelle qu’ils avaient avec elle. Dans une famille si soudée, chacun avait ses traitements de faveur et ses défis. Certains attisaient la jalousie.

Geralt avait la culpabilité de ne pas avoir été présent lors de son agression, et la responsabilité d'un débordement d'affection refoulé à l’adolescence. Autant dire qu’il voyait cela comme deux défis peu enviables qu’il relevait à sa manière: Elle pouvait faire ce qu’elle veux, du moment qu’elle le faisait avec lui. Elle pouvait compter sur le silence légendaire de Geralt.

Peut être qu’il le devrait, mais il ne prêta pas tellement attention au doigt d’Aislinn qui parcourait son torse en suivant un fil de coton tissé à la main de sa chemise. Certains trouvaient cela incroyablement snob mais rien ne pouvait l’empêcher de revendiquer ses origines en faisant confectionner ses vêtements de manière artisanale. Il se dit qu'Aislinn semblait apprécier cela aussi.

Je ne suis pas venu les mains vides.

Il se recula pour prendre et fouiller son sac à dos. Un sac qu’il trainait avec lui partout et qui contenait toute une série de choses improbables, de quoi faire le contenu d’un what’s in my hipster backpack ? sur youtube. Il en ressorti une l’édition rare d’un recueil de poèmes de William Blake obtenu contre la modique somme de £72,000 aux enchères. Un des nombreux avantages financiers et de réputation emprunté au patronyme Mcsorley. Il ouvrit le livre à la page qu’il avait marqué d’un objet auquel pendait l’étiquette jaunie des archives. Il prit soin de ranger l’improbable marque page dans sa poche et tendit le livre à Aislinn. Pendant qu’elle lisait le poème, il alla s’assoir sur une des chaises autour de la table.

Je retourne bientôt en Ecosse pour travailler sur le morceau que j’ai envie d’en faire.

Dùn Èideann, en compagnie d’un contact pouvant ouvrir de nombreuses portes de bibliothèques. Il avait hâte de faire ce voyage pour lequel il devait aussi repasser par les propriétés de la famille.

J’aimerais beaucoup que tu compose une mélodie à la harpe.

Il ne lui avait pas reparler sérieusement de musique depuis 4 ans. Quand elle avait passé quelques mois en Irelande après ses études, lui était en répétitions avec le rté concert orchestra, il faisait des aller-retours entre les studios de Dublin et les soirées ou court weekend en famille.
Geralt avait 30 ans, et il avait pris conscience très vite que l’enfance d’Aislinn lui filerait bientôt entre les doigts, aussitôt qu’elle franchi la porte du domaine Mcsorley à vrai dire, quand il ne reconnu presque pas la jeune femme qu’elle était devenue.
Plus tard, le jour de la fête de Samhain qui célébrait le début de l’hiver, Geralt qui avait observé sa cousine l’avait interceptée dans une pièce de la maison pour lui rappeler des faits qui lui avaient échappés un instant quand il l'avait revue quelques mois plus tôt, et dont elle par contre, ne pouvait pas se souvenir.

Quand tu es née Ducan t’as présenté à tout les jeunes hommes de la famille, nous à fait nous pencher au dessus de ton berceau et prêter serment de te protéger à n’importe quel prix.

Ce gage de protection était d'ailleurs reçu par toutes les filles de la famille. Et cette petite révélation sur le fonctionnement interne du clan avait pour but de lui faire comprendre qu’elle pouvait compter sur lui, mais il lui demandais aussi de faire preuve de jugement.

Lors de la fête de Samhain il avait vu Aislinn parmi le public lors du concert traditionnel en plein air qu’il avait donné, mais elle n’était pas venue le retrouver à la fin. Il sut qu’elle était partie avec quelqu'un, mais il ne lui en a plus jamais reparlé. Des années plus tard il n’avait pas très bien honoré son serment de protection, et n’était pas serein à l’idée de repartir quelques temps.

Il pensait depuis longtemps à lui demander de collaborer à son nouveau projet musical, ça aurait été ridicule d’avoir une personne aussi talentueuse qu’elle et de passer à coté d’une occasion d’enrichir des pistes qui manquaient de profondeur. Il lui demandait une faveur en quelque sorte mais il espérait aussi que cette tâche l’apaise, et qu'elle pourrait travailler dessus les soirs ou elle l’aurait appelé s’il n’avait pas été absent.

Pour ce soir au moins il était là. Et il scrutait la réaction d’Aislinn à l’annonce de son départ bientôt. L’annoncer dès son arrivée c’était brutal mais ils se connaissaient bien maintenant, et aucun des deux n’était du genre à épargner l’autre.


Dernière édition par Geralt McSorley le Jeu 21 Juil - 19:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: sweet secret of mine. × geralt   sweet secret of mine. × geralt EmptyJeu 21 Juil - 17:18

La détresse l'étouffait. Elle appuyait sur sa gorge, l'empêchant parfois de respirer. Chanter l'avait repoussée mais elle la submergeait à nouveau. Aislinn avait tenu jusqu'à ce que son sauveur apparaisse dans l'encadrement de la porte, puis avait faibli à nouveau. Faible. Sa propre faiblesse la dégoûtait profondément. Elle était la descendante de combattants légendaires dont le nom était gravé à côté de celui des puissants et elle pliait face à des choses aussi futiles que les sentiments. Si sa famille avait été moins soudée, beaucoup lui auraient tourné le dos, arguant qu'elle n'était pas digne du nom qu'elle portait.

« Je ne suis pas venu les mains vides. »

Cela lui arrivait-il seulement ? Il était coutume dans la famille de s'échanger de petites choses quand on se rendait visite. Ils en avaient les moyens de toute façon. Chez Geralt trônait un buste de Robert de Bruce qu'elle avait déniché aux enchères lors de son voyage en Irlande, par exemple, et Ailene était sans doute assez près de voir son dressing exploser à force de recevoir des vêtements de la part de sa cousine. C'était une façon de faire plaisir, mais aussi de veiller à ce que personne ne manque de rien.

Elle prit le livre comme on prend un éclat de cristal : avec la crainte qu'il tombe en poussière entre ses doigts. Elle savait reconnaître les choses précieuses, et les livres anciens en faisaient partie, sans le moindre doute. Son regard se porta sur les premiers vers des Augures d'Innocence. Elle le lut lentement, se concentrant sur les mots. Un choix approprié. Malgré ses coucheries et son tempérament parfois inconstant, voire carrément explosif, Aislinn restait une petite ingénue qui rêvait d'amour et de tendresse. Plus du second que du premier d'ailleurs. L'amour l'effrayait autant qu'il l'attirait.

« Je retourne bientôt en Ecosse pour travailler sur le morceau que j’ai envie d’en faire. »

Elle crispa les mains sur le livre, s'efforçant de ralentir les battements de son coeur, qui se faisaient douloureux. Le père d'Aislinn, Duncan, était laird en Écosse. Elle aurait pu, en une phrase, décider de suivre Geralt pour ne pas se retrouver sans son protecteur. Mais cela aurait signifié abandonner tout ce qu'elle avait construit ici.

« J’aimerais beaucoup que tu compose une mélodie à la harpe. »

Ses oreilles bourdonnaient et son coeur avait mal du manque qu'elle allait bientôt ressentir. Masochiste en quelque sorte, elle anticipait, parfaitement consciente de la brûlure au-delà des mots que ce serait. De ce qu'elle deviendrait. Un tas de cendres, peut-être. Un être froid, indistinct, caché derrière des traits inexpressifs. Elle l'avait déjà fait. Le bruit d'un vase - cher - qu'elle lui avait lancé à la figure plus d'un an auparavant, lors d'une de ses crises de panique et de colère. Elle n'avait même pas voulu lui faire mal. C'était à peine si elle s'était rendue compte de sa présence. Mais l'hôpital était alors comme une prison, une prison dans laquelle il était d'une facilité absurde pour son agresseur de la retrouver. Depuis, elle s'était calmée. Mais au fond, il restait toujours une flamme, prête à tout dévorer sur son passage. Même à se dévorer elle-même.

Son débardeur ne cachait rien de la façon dont sa respiration s'était approfondie. Une vague de panique la frappa, creusant le sillon fragile entre ses côtes, secouant ses épaules, mais elle tint bon, la tête droite et le regard absent. L'étincelle de danger et de fureur aveugle qui y brillait parfois ne s'alluma pas cette fois.

« Je le ferai, bien sûr. »

Sa voix était rauque mais ne tremblait pas. Ferme et fière. Une larme roula sur sa joue mutilée. Elle l'essuya d'un geste calme en apparence, mais ses ongles griffèrent la peau si pâle, laissant des sillons rouges sur leur passage. Elle avait besoin d'équilibre. Créer un peu de souffrance physique, pour répondre à celle de son âme. Le seul autre remède qu'elle connaissait était le sexe. Si sa famille fermait bien volontiers les yeux sur les relations entre cousins tant qu'elles étaient consenties et infertiles, un reste de timidité l'empêchait de céder à la vieille impulsion qui la poussait vers Geralt. C'aurait pourtant été le plus facile.

« Tu vas me manquer. Tu vas tellement me manquer. »

Instinctivement, elle était passée de l'anglais au gaélique. C'était de toute façon la langue qu'ils parlaient le plus souvent entre eux. Elle avait l'impression d'avoir reçu un coup de poing dans le ventre, le genre de coup qui dévastait tout. Elle s'était rarement sentie aussi fragile, aussi vulnérable, cette année. Elle était à cran, comme si tous ses sentiments se mettaient à nu. Comme s'il suffisait d'un mot, d'un geste pour qu'elle explose. Pas de colère, non. Elle n'en voulait pas à Geralt. Elle le voulait. La nuance était si subtile qu'elle n'était pas sûre de pouvoir faire la différence. Elle resserra les bras autour de sa cage thoracique, un geste d'auto-protection et d'isolement. Elle avait l'air terriblement fragile, là, les épaules fines courbées par le poids du traumatisme et du déséquilibre, les yeux rougis et gonflés de larmes retenues. Pourtant, à l'intérieur, elle se battait. Elle se battait pour essayer de ne pas se briser.
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