why don't you be you and i'll be me. (milla)

☆ en ville depuis le : 11/06/2016

now we're slipping near the edge holding something we don't need. oh, this delusion in our heads is gonna bring us to our knees. so come on, let it go. just let it be. why don't you be you and i'll be me. @ella gilmore

La Saint-Valentin. T'as toujours trouvé ça stupide. Pourquoi les gens attendent cette fête pour prouver leur amour à la personne qui partage leur vie? C'est ce que t'as jamais compris. Pour toi, l'amour, ça se cultive toute l'année. Ça paraît con à dire, et tu le diras probablement pas à haute voix, mais c'est ce que tu penses. T'as ces grandes idées romantiques quelques fois qui te font passer pour un con, comme enlever la fille que tu aimes depuis toujours le jour de son mariage et finir votre fuite dans un arbre.

Mais depuis que t'es avec Ella, t'as appris à faire des efforts. Elle a beau dire ce qu'elle veut, que cette fête elle s'en fout, que tout ce qui compte c'est toi. Mais toi tu sais. Tu la connais, Ella. Tu sais qu'elle aime se sentir spéciale, ta jolie poupée. Et même si tu fais tout pour que ce soit le cas les autres jours de l'année, t'as envie que tout soit encore plus parfait ce jour là. Rien que pour voir son joli sourire fendre son visage. Et même si tu trouves ça stupide, si tu te trouves stupide à chercher pendant des heures le cadeau dont elle n'a absolument pas besoin car elle l'a probablement déjà, ça te rend heureux. Parce que toi t'es heureux quand elle l'est. Du moins, c'était le cas avant.

Cette année, pourtant, l'idée de fêter la Saint-Valentin te paraît plus amère qu'à l'habitude. Tu te vois mal faire semblant de rien et prétendre que tout va bien. Que rien n'a changé. Car les choses ont changées, et pas qu'un peu. T'es l'unique responsable, ça fait pas de doute. Et tu vois bien qu'elle essaie de faire des efforts pour tout réparer malgré tout. Mais y a rien qu'elle puisse faire pour arranger ça. Pour te réparer, toi. C'est à toi de faire ça et t'es juste pas prêt pour l'instant. Alors, puisque tu ne peux définitivement pas te résoudre à opter pour vos rituels, cette année, t'as décidé de faire quelque chose à ton échelle, pour cette fois. Parce que, même si les choses sont compliquées pour l'instant, tu n'as pas envie de faire une croix sur tout ça. Après avoir passé la journée à vagabonder à droite et à gauche, t'es passé chez le traiteur. Tu t'attendais à retrouver Ella en rentrant mais le loft est vide. Bien trop vide. Les réponses à tes questions ne tardent cependant pas à arriver. Bip. Ton téléphone vibre dans ta poche. « Putain. » T'abandonnes la nourriture sur le comptoir de la cuisine et tu sors de chez toi, de chez vous, tandis que tes doigts pianotent déjà le numéro d'un taxi.

T'arrives au bar une demi-heure plus tard. Tu pousses la porte et tes yeux se mettent à chercher frénétiquement la chevelure rousse de ta petite amie qui ne passe pas vraiment inaperçue. Quand ils se posent sur elle, ton cœur manque un battement. Elle est là, assise seule au bar. Une âme en peine. « Ella? » tu souffles quand tu arrives derrière elle. Ta main se pose naturellement dans le creux de ses reins, que tu connais par cœur. Pourtant, elle ne te paraît plus aussi légitime, là où elle est. Tout comme l'air inquiet qui trône sur ton visage.

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@Miles Whitaker

T'as jamais eu besoin de personne avant. C'était facile, beaucoup trop facile, d'enchainer des relations qui voulaient rien dire avec le premier venu et t'en débarrasser quand t'en avais assez ou que tu sentais un attachement se former de son côté. C'était comme un jeu, un pari que tu faisais avec toi-même pour estimer combien de temps il te faudrait pour en avoir marre. Parfois, même les seuls vrais amis que tu avais embarquait avec toi pour rendre la chose plus intéressante. Tu peux pas t'empêcher de penser à quel point ta vie serait différente si t'étais restée ou que t'était à attendre que ton père t'encourage à marier un gosse de riche pour les affaires. C'était ça, ton utilité à ses yeux. Utiliser le charme hérité de ta mère pour créer une illusion de camaraderie entre ton semblant de famille et celles qui faisaient des ententes bidons avec ton père. Parfois, tu te surprenais à le regarder avec un grand sourire, son approbation étant la seule chose qui comptais pour toi. Mais ça, c'était avant. Avant lui. Dès que les traits de son visage te passe par la tête, tu fais signes au barman qui est devenu comme un copain depuis quelques semaines de te remplir ton verre. Tu passes tellement de temps ici, l'alcool étant la seule chose qui peut t'apaiser assez pour en dormir la nuit. De toute façon, c'est pas comme si Miles pouvait s'en rendre compte quand il était jamais là, pas vraiment, depuis un bon moment déjà.

Tu lui en veux de t'avoir voler ton cœur sans prévenir il y a maintenant trois ans. Dans vos débuts, t'attendais toujours la catastrophe qui n'est jamais venue cogner à votre porte. Il a toujours été trop bien pour toi. Au fond de toi, tu le sais très bien. Son rire, un plus beau son qu'une mélodie d'un orchestre symphonique. La façon qu'il te regarde, te faisant sentir en vie, comme si celle-ci prenait finalement un sens à chaque fois. Ton discours a toujours été le même. Tu n'avais pas besoin de rien autre que lui. T'as toujours apprécié qu'il ne l'a jamais pris pour acquis mais, puisque c'est vrai que t'as jamais été aimée aussi fort avant lui, ça, ça vaut beaucoup plus que tout le reste. Mais, qu'est-ce qui arrive quand tu peux même plus t'accrocher à la conviction qu'il sera toujours là pour toi? Ta vie est tellement une blague aux yeux de tous que même les clients réguliers du bar ne peuvent pas s'empêcher de faire des commentaires en te disant que tu l'as probablement imaginé, ce copain si parfait. Ça te mets dans un état second où tu pourrais tout casser. Tes doutes, tes peines, tu peux dire ce que tu veux mais le reste du monde? Tu pourrais tous les butter pour avoir dit une seule chose de négative sur l'homme de ta vie. Il est ancré dans tes veines, que tu le veuilles ou pas. Merde. Pourquoi t'es devenue cette fille qui est dépendante et insécure? Ça fait tellement mal que ça te coupe le souffle, surtout quand tu ressens la chaleur de sa main sur ta hanche et qu'il dit ton nom. Pendant une seconde, tu te demandes même si c'est une hallucination. Tu fermes les yeux un bref moment avant de tourner la tête tranquillement, le regard vitreux parce que t'as un peu trop bu. « Mon amour! J'avais peur que t'étais encore parti en petite escapade improvisée. » Un rire rempli de tristesse sort de ta bouche, mais tu es tellement habituée de prétendre que tout va bien que t'es convaincue qu'il remarquera même pas. « Mes copains là-bas arrêtent pas de dire que je t'ai inventé. J'sais que t'es sortis tout droit d'un film mais, merde, j'suis pas si pathétique. » Tu prends une respiration, ta main maintenant sur sa joue alors que ton pouce trace des formes diverses sur sa peau pâle. « Ça devrait être illégal d'ailleurs d'être aussi beau. » Tu jettes un coup d’œil à ses lèvres avant d'enlacer tes bras autour de son cou, essayant de lire son expression faciale mais t'y arrive pas. Si seulement t'avais accès à ses pensées. Non, maintenant que tu y penses, c'est préférable de se contenter de ce qu'il veut bien te dire.

nightgaunt

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Quand tu pensais à des plans à ton échelle pour ce soir, tu ne pensais pas que tu te retrouverais dans un bar, à venir y rechercher ta copine qui visiblement n'était pas entrain de mourir de soif. Tu ne l'as jamais vue comme ça, Ella. Tu la connaissais forte, du genre à vouloir tout maîtriser, à ne jamais perdre la face. Et pourtant, elle savait aussi se montrer sensible, quand elle le voulait. Et c'est ce que t'aimais peut-être le plus chez elle. Ces moments où le masque se fissurait. Où tu voyais qui elle était vraiment. Ces moments qui se faisaient de plus en plus nombreux au fil de votre relation. Comme si elle avait assez confiance en toi pour dévoiler son vrai visage. T'étais fier de ça. De pouvoir te dire que t'étais capable de lui assurer cette sécurité. Parce que c'était tout ce que tu voulais, qu'elle se sente en sécurité à tes côtés. Mais ces derniers temps, c'était un tout autre visage que tu voyais. Celui d'une personne qui ne savait plus comment réagir, ni comment se protéger derrière un masque. Et ce soir, t'as l'impression que ça a jamais été aussi dur, pour elle. La vision d'Ella dans cet état te fait mal. Plus encore parce que tu sais que c'est ta faute. Tu sais que tu gères pas, que tu gères plus. Et que tu t'enfonces toujours un peu plus dans cette spirale, au fil des jours, des semaines. Des mois maintenant.

T'as jamais eu une relation comme celle-ci. Parce que, stupidement, tu croyais qu'un jour l'Amour viendrait frapper à ta porte, littéralement. Comme il l'avait fait des années durant pour venir te chercher pour aller jouer avec lui à Alamo Square. Finalement, l'amour t'était tombé dessus sans prévenir, sur ton lieu de travail. C'était différent de ce que t'avais imaginé. Mais c'était du solide. C'était vrai. Et toi, t'as tout foutu en l'air.

Tu frisonnes lorsqu'elle pose la main sur ta joue mais t'as pas le temps de réagir qu'elle se pend à ton cou. T'as peur qu'elle tombe de son tabouret si tu ne la retiens pas alors tu passes un bras autour de sa taille. Tu vois ces gens, un peu plus loin, qui vous observent. T'aimes pas ce que tu lis dans leurs yeux. T'aimes pas ça parce que c'est ce que le miroir te renvoie tous les matins. Ce sentiment de honte qui te ronge jour et nuit. « Tu veux pas rentrer à la maison? » tu lui demandes, te détachant doucement d'elle sans la lâcher pour autant. À la maison. Tu te sens plus vraiment chez toi, au loft. Comme si t'avais plus le droit de repenser à tous les bons souvenirs que vous y avez vécus, tous les deux. Pourtant, là tout de suite, t'as envie que de ça. De rentrer avec elle. Ça te bouffe de la savoir aussi mal et, même si tu sais pas vraiment quoi faire pour qu'elle se sente mieux, t'es persuadé que la laisser continuer à se faire du mal toute seule n'est pas la bonne solution.

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Cette façon qu'il a de te regarder, c'est plus fort que tout. Ça peut te faire sentir au sommet pendant un instant et te faire tomber tout de suite après. T'en a presque le vertige. C'est quelque chose qui n'a pas disparu avec le temps. Malgré que ça fait trois ans que vous êtes ensemble, t'as jamais eu l'impression d'être complètement sortit de la fameuse phase de lune de miel des nouveaux amoureux. Non, t'étais convaincue que vous étiez chanceux, différents, et que vous aviez réussis à esquiver ce phénomène qui frappe la plupart des couples un jour ou l'autre. Dans ton cas, c'est quelque chose d'autre qui s'est passé pour créer une fissure. Ses histoires du passé. T'étais certaine que t'allait foutre tout en l'air avec tes démons intérieurs qui ne sont jamais vraiment partis et pourtant, t'as tellement mis toute ton énergie dans cette relation que l'idée d'avoir tout fait ça pour te retrouver seule te brise peu à peu. Quand t'es chez toi, seule, tu te demandes s'il y a même une petite partie de lui qui t'as déjà appartenu. T'es pas du genre à pleurer, Ella, tu donnerais jamais la satisfaction à quelqu'un de te voir dans cet état. T'es beaucoup trop forte pour te réduire à laisser des sentiments te détruire et pourtant, tes joues sont devenues si familières avec ces larmes qui t'échappe, sans demander permission.

C'est pas la première fois de ta vie que tu te bat pour quelqu'un qui ne semble pas t'avoir en premier choix. Ton père, il a toujours priorisé les femmes, le boulot, la notoriété à toi. C'était ta première peine d'amour, réaliser que l'homme qui devait t'aimer sans condition ne faisait que se servir de toi, te rabaisser, te faire sentir comme la pire merde du monde entier derrière les portes de ton château. T'es même pas certaine que cette douleur est un vague souvenir, comme tu aimes tant le prétendre lorsque tu leur dis que ton père fait plus partit de ta vie, comme si c'était un rien. Miles, tu l'as choisis. Tu lui a volontairement donné ton cœur et ton corps. Tu ne peux que t'en vouloir, en fin de compte.

Tu bondis finalement sur tes pieds, un peu méfiante, lorsqu'il te demande si tu veux pas aller à la maison. Tu ne peux t'empêcher de penser qu'il a peut-être honte de toi ou bien qu'il essai de s'assurer que t'es en sécurité avant de t'abandonner à nouveau pour aller la voir. C'est affreux de douter autant, tu le sais, mais c'est plus fort que toi. « C'est la dernière chose dont j'ai envie en ce moment. Tu trouves pas que j'ai assez passé de temps là-bas? Prends un verre, tu vas voir, ça fait du bien. » Tu pousses un soupir, te penchant vers le côté pour prendre ton propre verre dans ta main et siroter son contenu tout en le regardant droit dans les yeux. « Tu peux aussi retourner à la maison, ou peu importe, mais c'est pas drôle être la moitié laissée derrière, crois moi. Beaucoup plus amusant de rester ici et oublier le reste du monde, comme dans le bon vieux temps. Tu t'en souviens? » T'as fais des guillemets dans les airs en parlant de votre maison parce que toi non plus, t'y crois plus trop. En même temps, t'as un petit sourire qui ne quitte pas de tes lèvres, te remémorant vos débuts, quand tout était si simple et, à tes yeux, parfait.

nightgaunt

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T'es plus trop sûr de rien ces derniers temps. Tu sais plus à quoi te raccrocher, à quoi te fier. À vrai dire, tu peux même plus te fier à toi-même. La dernière fois que tu l'as fait t'a justement mené à cette situation. Ce dont t'es sûr, par contre, c'est que t'aimes pas voir Ella dans cet état. Parce qu'elle le mérite pas. Elle a jamais demandé à être mêlée à tes conneries. T'aimes pas ses phrases pleines de sous-entendus à peine dissimulés mais faut dire que tu l'as cherché, alors tu te contentes de serrer les dents. Et t'ignores sa remarque sur le bon vieux temps, parce que tu veux pas croire que ce temps soit si lointain que ça.

T'avais clairement pas prévu de passer la soirée dans ce bar mais maintenant que t'es là et qu'Ella semble pas vouloir partir, tu commences à repenser tes plans. Tant pis pour le bon repas et le film, si c'est de ça dont Ella a besoin, tu préfères rester ici avec elle plutôt que de la savoir seule et dans un état de fragilité. C'est pas que tu doutes d'elle, mais tu pourrais vraiment plus vivre avec toi-même si tu la laissais et qu'il lui arrivait quelque chose. Alors tu fais un signe de tête au barman qui s'approche de vous un sourire aux lèvres. Pas le genre de sourire commercial. Le genre qui te juge ouvertement alors qu'il ne connait rien de toi. « Une bière. » tu lui demandes, sans manquer de lui lancer un regard qui signifie très clairement que t'en as rien à faire de ce qu'il pense.

À peine la bouteille posée sur le comptoir, tu la portes à tes lèvres, le regard perdu dans le vide. T'oses à peine regarder Ella. Tu te souviens de la première fois où tu l'as vue franchir la porte du Starbucks où tu travaillais à l'époque. Tu te souviens de son air sérieux quand elle t'écoutait raconter toutes les anecdotes que tu connaissais sur ta ville chérie, alors qu'elle apprenait à la découvrir. T'as tout de suite su. T'as tout de suite capté ce truc qui se passait entre vous. Ça t'était jamais arrivé avant et tu t'étais juré de pas la laisser s'envoler. T'étais persuadé qu'elle allait être celle qui te ferait oublier pourquoi tu t'étais empêché d'aimer vraiment jusque là. Et c'est ce qu'elle avait fait. Pendant un temps.

Tu reposes la bouteille sur le comptoir avant de finalement porter ton attention sur ta petite amie. C'est fou ce qu'elle est belle, même quand elle a cet air complètement perdu qu'elle essaie de camoufler comme elle peut. D'un geste un peu maladroit mais doux, tu replaces une de ses mèches de cheveux derrière son oreille avant de laisser ta main glisser le long de son dos. T'as presque plus l'habitude de ces gestes d'affection. Ou plutôt, ils t'ont tous semblé tellement machinaux ces derniers temps que t'as l'impression d'être à nouveau un gamin qui apprend comment se comporter avec sa première petite amie. « J'irais nulle part sans toi, désolé. » tu finis par dire, t'essayant à un sourire. Ça avait toujours été si simple entre vous. Tellement simple que t'avais eu du mal à croire que tout ce que vous viviez était vrai, au début. Qu'elle était vraie. Tout a tellement changé aujourd'hui que tu sais pas sur quel pied danser. Pourtant, t'oses espérer qu'il y a encore quelque chose à sauver entre vous. T'aimerais pouvoir tout arranger d'un claquement de doigts. Au lieu de ça, tu t'enfonces tous les jours un peu plus dans tes non-dits. Peut-être qu'aujourd'hui était l'occasion de tenter autre chose. Tu attrapes ta bière pour en boire une gorgée avant de reprendre. « Du coup, je peux savoir ce que t'avais prévu de faire après avoir vidé les réserves de ce bar? » C'est pas un reproche, juste une sorte de plaisanterie. T'as pas envie de réfléchir à ce que tu devrais lui dire ou non, parce que t'as jamais du le faire avant. Et que t'as envie de retrouver cette simplicité, ne serait-ce que le temps d'une soirée.

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