untitled. (norax)

☆ en ville depuis le : 16/09/2016

untitled.

Le réveil a à peine entamé ses premières notes que tu l’éteins déjà d’un frôlement de la paume. Tes yeux sont ouverts, habitués aux douces lueurs du jour qui percent à travers les persiennes de ta chambre. Un bref regard à ta gauche t’arrache un sourire. Hart est là, profondément endormi, le visage serein. Vous ne vivez pas ensemble, pas encore. Pas tant qu’il n’aura pas posé le genou à terre. Enfin, en vrai, tu ne rêves que de ça toi, de vivre sous le même toit. Mais Hart préfère attendre, disant que garder un peu d’indépendance ne rend votre relation que plus belle. Du reste, ses belles paroles ne l’empêchent pas de venir passer la nuit chez toi, ni toi chez lui. Tu ferais tout pour ses beaux yeux, pour un baiser volé sur ses lèvres. C’est l’homme de ta vie et tu n’as aucun doute là-dessus. Tu te lèves discrètement, sans un bruit pour ne pas réveiller ton petit ami. La journée commence aux aurores chez toi, et qu’Hart soit là ne te fait pas déroger à la règle. De la fenêtre du salon, tu aperçois la ville qui t’a vue grandir depuis ton arrivée aux Etats-Unis. Et tu soupires, heureuse d’avoir fait ta place ici.

T’as besoin de ta dose matinale de café, et pas n’importe laquelle. Le sourire aux lèvres, triomphante à chaque pas, tu pousses la porte de ton Starbucks préféré au centre-ville. T’as laissé Hart profondément endormi et t’es à peu près certaine qu’il sera encore au lit quand tu seras de retour à ses côtés. Il est à peine 8h30 quand tu débarques et l’odeur du café te titille les narines. Pour un samedi matin, les lieux sont plutôt déserts. A part un couple de petits vieux qui font un mot-croisé près de la fenêtre et un employé qui nettoie les tables en sifflotant, il n’y a pas âme qui vive. Tu t’approches de la caisse et attend un instant qu’on remarque ta présence, avant de tapoter des doigts sur le comptoir. Mais comme le barista ne lève pas la tête de sa besogne, tu finis par râcler le fond de ta gorge pour signaler ton agacement. Ce n’est alors que le jeune homme daigne enfin te regarder. Sa tête te dit vaguement quelque chose, probablement par sa banalité. « C’est possible de commander ? » tu lances sèchement, presque outrée d’avoir déjà dû attendre autant de temps. D’habitude, tu ressors du café avec ta boisson en main en trois minutes chrono. Les baristas connaissent ta commande sur le bout des doigts et s’empressent de la réaliser à l’instant même où tu passes le pas de la porte. Mais c’est certainement trop demander à un petit nouveau, alors tu croises les bras tandis qu’il te dévisage d’un air hébété.

@max tempel

☆ en ville depuis le : 17/02/2019

untitled.

t'es debout avant la sonnerie de ton réveil, ce matin. c'est l'adrénaline qui te stimule, parce que, max, t'es plutôt du genre à traîner de la patte au saut du lit qu'à sourire comme un fanfaron face aux chants enchantés des rossignols égarés. t'as délaissé sans trop te plaindre ce cocon que t'aimes tant pour te préparer - te pomponner presque - avec cette idée de faire bonne impression. c'est pas vraiment ton premier jour, max, mais t'as cette impression de devoir à nouveau faire tes preuves. de tout recommencer. alors, forcément, tu stresses un peu. et ça se voit parce que tu te comportes comme un écolier un jour de rentrée. t'enfiles ces fringues que t'avais préparé la veille, comme pour être certain de ne pas mettre de chaussettes dépareillées. tu mets du déodorant - deux fois - parce que t'es pas entièrement confiant de l'avoir fait une première fois. puis tu files, en avance ce qui est sûrement le plus étonnant dans ta matinée, en manquant d'oublier tes clés dans la précipitation. tu stresses, max, pourtant t'es certain que ce sera une bonne journée.

t'as le temps de traîner un peu devant l'enseigne avant que le manager t'ouvres la porte. tu te tapes à nouveau les banalités sur le fonctionnement de la boutique - tu fais vite le tour des repérages parce que finalement de l'un à l'autre, les starbucks ça change pas des masses. max, tu te sens plus à l'aise que ce que tes craintes te laissaient penser. t'es comme un foutu poisson dans l'eau. t'assures la première vague sans incident et ça te donne confiance pour la suite. t'es presque étonné du peu de visiteurs en ce samedi matin parce qu'en débarquant dans ce café de centre-ville tu t'attendais à subir le rush à longueur de journée. mais non. c'est calme, si calme que le manager te laisse gérer seul le temps qu'il règle les soucis en arrière boutique. t'essuies les tables des clients partis après t'être assuré que le couple de sexagénaires n'ait besoin de rien. t'es tellement décontracté que tu te surprends même à siffloter au rythme de la radio. tellement, que tu ne te rends pas compte de l'arrivée d'une nouvelle cliente. il lui faut se manifester pour que tu t’aperçoives de sa présence. et là, t'as l'air d'un con max, parce que tu t'apprêtais à t'excuser et à te précipiter pour rejoindre la caisse, mais t'es figé. t'es resté bloqué sur ce carré blond qui encadre ce visage aux allures angéliques mais que tu sais démoniaque. et elle appuie ce mauvais souvenir de son ton sec et de son comportement capricieux. toi, t'as juste envie de rire nerveusement de la situation, mais elle, elle a pas l'air de te reconnaître. -- je suis à vous tout de suite. que tu balances, un brin amer, tout en terminant ta tâche. tu prendrais presque ton temps, max, parce que ça te fais presque jubiler de faire patienter mademoiselle. tu portes cet air détaché, presque candide. le sourire placardé sur les lippes. -- qu'est-ce que je vous sers ? t'es bien conscient de son agacement, mais t'y restes hermétique. parce que tu dois te rappeler que c'est une bonne journée et qui rien ne viendra tout gâcher - pas même une garce aux iris captivants.

@nora thornton

☆ en ville depuis le : 16/09/2016

untitled.

T’attends au comptoir que le barista daigne enfin lever les yeux vers toi. T’as pas l’habitude d’attendre, qu’il y ait du monde ou pas. Quand on te voit, on s’empresse de réaliser ta commande, c’est comme ça. T’es une princesse, tu veux bien l’admettre, mais c’est parce que tu sais ce que tu vaux, et que tu vaux bien ça. Ce gars-là, tu l’as jamais vu ici encore. Tu pourrais te montrer clémente envers le newbie, faire preuve de compréhension. Tu pourrais. Mais mieux vaut qu’il comprenne dès le début à qui il a affaire. Histoire qu’une telle situation ne se reproduise pas. « Un matcha latte venti avec lait de soja à l’emporter… » tu commences, faisant mine de regarder sur le tableau alors que tu connais par cœur ta commande. « Et the usual. Un cold brew trenta avec chantilly vanille, trois pompes de sirop caramel, deux pompes de sirop à la cannelle, deux pompes de noisette, deux pompes de mocha, deux pompes de mocha blanc, trois pompes de sirop pécan-érable et cinq shots d’expresso. » T’as même pas besoin de reprendre ta respiration, ta diction était parfaite. Tu souris avec délice quand tu remarques l’expression de ton interlocuteur. Le client a toujours raison, le client est roi, et aujourd’hui tu te sens particulièrement reine. Tu le dévisages un instant le temps qu’il réagisse. Ce visage te dit définitivement quelque chose. De loin, t’aurais mis ta main à couper que c’était juste parce qu’il était banal. Mais maintenant, t’en es plus si sûre. Ça te travaille, tu l’as croisé quelque part, mais où ? Comment tu peux toi, une Thornton, connaître un simple barista chez Starbucks ? Ils font de bonnes boissons, t’y es accro, certes. Mais de là à côtoyer un freak pareil… C’est là que ça te percute. Tes lèvres s’étirent en un sourire confiant, t’es prête à jouer la capricieuse que tout le monde connaît. « Oh, et avec exactement quatre glaçons. » La cerise sur le gâteau. Tu sais pas encore s'il t'a reconnue - même si, clairement, comment ne pas te reconnaître toi -, mais tu comptes bien t'amuser un peu.

@max tempel

☆ en ville depuis le : 17/02/2019

untitled.

max, il sent l'agacement lui resserrer les mâchoires. le souvenir encore amer, la plaie encore trop fraîche. sans doute trop sensible pour faire face aux démons enfantés par les fastueux. et pourtant, il a ce sourire flanqué contre ses lèvres, bien trop étiré pour respiré le naturel. ce sourire qui se fane quand ses lippes à elle s'étirent, quand sa voix résonne contre ses tympans abasourdis. elle plaisante. - si seulement. et elle jubile de ce plaisir malsain à traiter les inférieurs comme des moins que rien, à montrer de sa superbe, étaler ce pouvoir acquis seulement par héritage. il est partagé, max. partagé entre l'admiration du contrôle dont elle fait preuve et le dégoût de tant de nombrilisme. et dans sa stupéfaction, max en oublie presque de prendre note de sa commande à rallonge. une stupeur qui n'a finalement rien de l'étonnement. parce que cette commande royale colle si parfaitement au personnage que le contraire l'aurait frappé. et max, il sait pertinemment qu'elle ne consentira jamais à répéter - et pour lui se serait se rabaisser. -- évidemment. le dos tourné, max en profite pour évacuer. pour ouverte, la mine hurlante. il donnerait tout pour se sortir de ce merdier. parce que d'entre tous les starbuck en ville il a fallut qu'il soit muté dans le repère de la bête. et en un flash coloré il entrevoit un futur désastreux - la visite quotidienne et le fossé qui se creuse. elle, cliente reine, et lui, pauvre serviteur. -- je mets ça à quel nom ? le déni en armure, max profite du peu de maîtrise qu'il possède sur la situation. alors il feinte l'ignorance, fait mine de ne pas la reconnaître. elle qui a marqué son amour-propre au rouge chanel, écrasé sa fierté de ses talons saint-laurent. et alors que ses traits reflètent l'euphorie d'un instant - ne serait-ce que bref - de dominance, dans son crâne résonne les bribes mélangées. chantilly, trois pompes, deux, sirop. merde. dans l'espoir de gagner du temps, il s'affère au simple matcha latte venti lait de soja. et quand vient le tour du cold brew trenta, c'est le trou noir. le néant. max mise sur la chance, cette bonne étoile contée par jiminy - ou est-ce gepetto. la main tremblotante, sans doute un peu lourde, il se dit que sous ses airs de control-freak il est fort possible qu'elle ne différencie pas les trois doses des deux et inversement.

@nora thornton

☆ en ville depuis le : 16/09/2016

untitled.

Tu saurais pas dire quand t’as rencontré le barista la première fois, en soit, ça t’a pas marqué plus que ça. Ce dont tu te rappelles, c’est son culot – tu veux bien admettre qu’au moins, il a pas froid aux yeux – et son pull qui t’a donné un haut-le-cœur à l’instant où t’as posé les yeux sur lui. Un gars pareil qui ose venir te draguer, ça n’arrive pas souvent. La plupart du temps, ils comprennent rien qu’en te regardant que t’es bien trop hors de leur portée. Qu’ils ne sont pas dignes de ton attention. Mais pas lui. On aurait dit un chiot errant, qu’on a pas dressé, à qui on a pas appris les choses qu’il doit pas faire. Certaines trouvent peut-être ça attendrissant, tu trouves ça répugnant. T’as pas peur Nora, t’as pas peur de dire ce que tu penses, t’as pas peur de blesser gratuitement quelqu’un. Tu devrais peut-être, mais ça ne t’a jamais servi à rien de te retenir. Alors ce soir-là, t’as tout lâché, tu t’es amusée. Comme maintenant, séparés par un comptoir. Il se retourne chercher ton gobelet, t’as la mine satisfaite. T’hésites un peu quand il demande ton nom. T’as pas forcément envie qu’il le sache, un freak pareil pourrait encore aller te googler pour ensuite se soulager devant tes photos sur insta. Après tout, il t’avait bien abordée dans un but ce soir-là, non ? « Nora. » tu lâches finalement, il pourra pas en faire grand-chose s’il connaît pas ton nom. Tu le regardes s’affairer à tes boissons, le matcha soy latte bientôt terminé. Alors tu jubiles quand tu le vois appuyer sur les différentes pompes devant lui. « C’était seulement deux pompes de cannelle. » Tu dis rien de plus, même si t’espère que ton air agacé et ton pied qui tape maintenant la cadence au sol le déstabiliseront davantage. Tu finis même par croiser les bras sur la poitrine, jetant un œil à ta montre sur ton poignet. « Vous en avez pour longtemps encore ? » T'es la reine Nora, la reine des emmerdeuses, et t'aimes ça. La peur des représailles ne te touche pas, tu voles librement au-dessus de tout ça toi. Le jour où on te fera tomber n'est pas encore là.

@max tempel

Contenu sponsorisé some info and more