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 the heart never lies. ☆

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Willow Bradán

Willow Bradán
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MessageSujet: the heart never lies. ☆   the heart never lies. ☆ EmptyJeu 17 Jan - 20:16



bradán, willow caoimhe
“ there were miracles in your kisses,
they were medicine to my veins.  „

PASSE TA SOURIS SUR L'IMAGE
nom, prénom: Ses parents l'ont appelée Willow en honneur du saule pleureur qui se dressait au milieu de leur jardin, lorsqu'ils vivaient encore en Irlande. Caoimhe, son second prénom, vient tout droit du gaélique et signifie beau, doux. Comme tous les autres prénoms irlandais, Caoimhe est presqu'impossible à prononcer pour les non natifs et la jeune fille l'a déjà vu écorché plus d'une fois, si bien qu'elle ne le cite désormais presque jamais. Elle porte fièrement le nom de sa famille, Bradán, un nom qui trahit une fois ses origines sur l'Ancien Continent. âge: L'été passé, elle a gagné un an de plus, lui faisant atteindre l'âge de vingt-sept ans. Contrairement à plusieurs de ses amies, elle n'a pas peur de vieillir: avec l'âge viennent la maturité et la confiance en soi, alors qu'y a-t-il de si effrayant? date et lieu de naissance: Le premier juin 1990 dans un petit village non loin de Dublin, en Irlande.  origines: Durant de nombreuses générations, aussi longtemps que ses parents s'en souviennent, les Bradán ont toujours été anglo-irlandais. Willow ne fait pas exception à la règle, mais maintenant qu'elle vit à San Francisco, la tradition s'arrêtera peut-être avec elle dans cette branche de la famille. orientation sexuelle: L'adage dit "Tu ne peux pas être sûr d'aimer quelque chose ou non tant que tu ne l'as pas essayé." Peut-être qu'un baiser rapide lors du jeu de la bouteille n'est pas essayer à proprement parler, mais cela a suffi à Willow pour comprendre qu'elle était bel et bien hétérosexuelle. situation civile: Aux dernières nouvelles, elle était fiancée à son copain de plus ou moins longue date, qu'elle croit être l'homme de sa vie. Aux dernières nouvelles, car elle n'a aucun souvenir de s'être enfuie le jour de son mariage avec un autre homme, son âme-soeur, sa moitié, depuis toujours. profession, études: Enfant, Willow n'avait qu'une certitude: elle travaillerait dans le merveilleux monde rose et blanc du mariage. Bercée par les films romantiques, elle rêvait de pouvoir rendre parfait pour une femme ce jour si important dans sa vie. Aujourd'hui, elle travaille donc comme assistante d'une célèbre créatrice de robes de mariée, après avoir terminé avec brio ses études en stylisme. situation financière: Elle n'est pas à plaindre financièrement parlant: entre l'argent de l'héritage et son propre salaire, elle vit de manière plus que confortable. caractère: romantique, douce, attentionnée, ne se laisse pas marcher sur les pieds pour autant, manque de confiance en elle, rêveuse, sensible, susceptible, perfectionniste, timide de premier abord, intelligente, introvertie, têtue, énergique, mature, matérialiste, dépendante émotionnellement.
tell me more...
si tu étais...
un animal, un tamia.
une plante, une rose.
un élément, l'air.
une saison, l'automne.
un pays, l'irlande.
un plat, des lucky charms.
une boisson, un thé à la menthe.
un personnage fictif, raiponce.
une chanson, high above the ground (daughtry).
un film, princesse malgré elle.
un livre, harry potter et l'ordre du phénix.
une citation, those who don't believe in magic will never find it.
une couleur, le blanc.
une odeur, celle de l'air après une pluie d'été.
une vertu, la justice.
un péché capital, l'avarice.
Quel est ton endroit préféré à San Francisco? Sans aucun doute Alamo Square. Sa famille a emménagé à quelques blocs du parc voilà plus de vingt ans et elle y a passé toute son enfance à jouer avec ses voisins, les Whitaker. A l'adolescence, elle se rappelle avoir été bercée par l'ambiance plus hippie des Painted Ladies, si bien qu'elle rêvait d'y vivre. Aujourd'hui encore, Alamo Square conserve une grande place dans son coeur, car elle ne se sentira jamais autant chez elle que dans ce parc. Il n'est donc pas rare de la voir traîner là-bas avec sa bande d'amis, ou même seule.
Quel est ton plus beau souvenir? Même s'il est très flou à cause de son ancienneté, elle vous répondrait certainement qu'il s'agit du jour où elle est arrivée à San Francisco, timide, perdue, et où elle a fait la rencontre de sa deuxième famille. Les Whitaker ont depuis pris une grande place dans son coeur, si bien qu'elle ne se verrait vivre sans eux aujourd'hui. Les enfants sont devenus ses propres frères et soeurs et à la mort de sa mère, elle fut accueillie comme une des leurs.
Où te vois-tu dans 10 ans? Dans ses rêves les plus fous, elle aurait sa propre collection de robes de mariée, que les femmes s'arracheraient pour LE plus beau jour de leur vie. Elle l'aurait d'ailleurs eu, son beau jour, en portant une de ses propres créations. Maman de quelques petites têtes rouquines, elle aurait plus d'assurance et de confiance qu'elle n'en a aujourd'hui et serait une de ces femmes indépendantes. Bien sûr, elle aurait aussi à ses côtés l'homme de sa vie, mais cette partie du tableau est plutôt floue...
Quelle est ta routine du matin? S'il y a quelque chose qu'elle déteste, c'est perdre sa matinée au lit (sauf exception, parce qu'une grasse matinée un dimanche avec petit déjeuner au lit, c'est quand même bien sympathique). Alors à peine la sonnerie de son réveil retentit qu'elle est déjà sur ses pieds en direction de la salle de bain. Elle s'y lave les dents, la figure et s'adonne à sa routine soin du matin. Si elle sait qu'elle va être dehors toute la journée, elle se maquille plus longuement, mais sinon, un coup de mascara et elle est sur le départ. Détestant le café, elle va souvent passer prendre un thé au café du coin et se rendre sur son lieu de travail, fraîche, disposée et en forme.
Que peut-on trouver sur/dans ta table de chevet? En apparence, lorsqu'on voit l'appartement dans lequel vit Willow, on pourrait la croire maniaque. Ce n'est pas complètement faux. Mais quand on prête attention à l'intérieur de sa table de nuit, on constate qu'il s'agit en réalité de son tiroir fourre-tout. Une boîte d'aspirine, une paire de lunettes, un vieux collier, trois baumes à lèvres à peine entamés, un paquet de bonbons, un stylo avec un bloc note, de la crème pour les mains, un allume-bougie, deux clés usb sans capuchon, un rouleau de scotch. Le dessus de la table de chevet est quant à lui irréprochable, avec une petite lampe, une bougie à la pivoine généralement allumée, un livre et deux cadres photos, l'un avec Will et Luke, l'autre la montrant avec son père et Miles.
Quel objet sauverais-tu si un incendie venait à se déclarer chez toi? Sans aucune hésitation, elle sauverait sa petite "boîte à souvenir" qu'elle garde précieusement dans un tiroir de son bureau. La dite boîte contient des photos de sa défunte mère, un collier qui lui avait appartenu et qu'elle portait tous les jours avant son décès, des cadeaux que son père et les Whitaker lui avaient fait... Tout ce qui lui permet de ne jamais oublier ceux qui comptent pour elle.
Enfant, Willow était atteinte d’une timidité plus que maladive. Il lui était impossible de jouer avec des enfants inconnus, si bien qu’elle restait souvent enfermée seule chez elle. Tout ceci changea pourtant un jour, lors de l’arrivée des Bradán à San Francisco. La petite famille avait acheté une maison dans une petite rue tranquille de la ville et avait eu la chance de tomber sur des voisins qui avaient eux-mêmes plusieurs enfants. C’est ainsi que Will fit la connaissance des Whitaker et plus précisément de Miles, celui qui deviendrait bientôt son meilleur ami, celui avec qui elle ferait les quatre cents coups. Tout le temps fourrée chez les Whitaker, Will était d’abord dépendante de Miles, ne le quittant pas d’une seule semelle, tenant fermement un bout de son t-shirt. On dut lui faire commencer l’école un an plus tard à cause de cela. Puis une fois scolarisée, même si elle était toujours avec Miles, la fillette s’ouvrit davantage au reste du monde et accepta plus de nouvelles personnes dans son environnement. ☆ En plus de cette timidité handicapante, Will avait une santé plutôt fragile jusqu’à ce qu’elle atteigne environ l’âge de dix ans. Elle tombait régulièrement malade et, ses parents étant des chirurgiens de grande renommée, ils ne pouvaient souvent pas être présents pour s’occuper d’elle. C’est ainsi que les Whitaker se retrouvèrent avec une enfant en plus très souvent, pas que cela ne déplut à la fillette qui se plaisait dans sa famille d’adoption. Elle ne souffrit ainsi jamais du fait qu'elle était fille unique. ☆ Will a eu des sentiments pour Miles aussi longtemps qu’elle puisse s’en souvenir. Elle espérait qu’avec ses petits indices de temps à autres, il comprendrait, et que si ses sentiments étaient partagés, il l’inviterait à sortir. Mais les années passant, la jeune fille s’est découragée et a abandonné l’idée de voir un jour leur relation évoluer dans ce sens. Elle a donc fini par chercher ailleurs, sans réaliser qu’au fond de son cœur, son amour pour Miles continuait de grandir chaque jour. ☆ Will a grandi en regardant dessins animés Disney et films romantiques, qui tous pointaient vers une seule issue : la recherche du grand amour, puis un mariage. Très jeune, elle savait déjà que plus tard elle travaillerait dans ce magique monde blanc, sans savoir réellement ce qu’elle pourrait faire. Une fois qu’il lui fallut faire un choix, elle s’est lancée dans des études de stylisme afin d’entrer par la suite dans le monde sélect des robes de mariée. ☆ Elle est fiancée depuis six mois à Luke, l'homme avec qui elle sort depuis deux ans et demi. ☆ Elle s'est enfuie le jour de son mariage avec Miles, mais suite à un accident, elle se retrouve aujourd'hui amnésique. Après avoir passé une semaine dans le coma, elle n'a aucun souvenir de ce qui s'est passé ce jour-là et a ainsi oublié avoir avoué à son meilleur ami les sentiments qu'elle avait à son égard.

Elle déteste le café et ne jure que par le thé, avec une préférence pour le vert. ☆ En dehors de la couture, elle est très peu adroite en bricolage. ☆ Elle aime la décoration intérieure et essaie de faire de son appartement un petit cocon cosy où il fait bon vivre. ☆ Elle rêve un jour de posséder un animal, chien ou chat, mais considère qu'avec leur travail respectif, ni Luke ni elle n'auraient le temps de s'en occuper correctement. ☆ Pour avoir un peu de vie dans leur appartement, elle arrange des plantes dans divers endroits. Mais uniquement des succulentes, parce qu'elle n'a pas du tout la main verte. ☆ Si elle adore les parcs d'attraction, elle déteste avoir peur. Les films d'horreur ne sont donc pas sa tasse de thé. ☆ Elle a peur du feu et n'ose allumer ni briquet ni allumette. Le seul instrument qu'elle ose utiliser, c'est son allume-bougie, et elle le fait avec une précaution démesurée. ☆ Elle a un nombre incroyable de chaussures et de sacs, qu'elle expose fièrement dans son dressing. Elle possède d'ailleurs principalement des chaussures à talons, étant complexée par sa petite taille. ☆ Elle fait de la danse depuis qu'elle a sept ans. Pour elle, c'est plus qu'un sport, c'est un art qui lui permet de se libérer et d'exprimer ce qu'elle ressent. ☆ Très féminine, elle aime porter des jupes et des robes dès que la situation le lui permet. Elle se sent à l'étroit dans des pantalons, ce qui fait qu'elle évite d'en porter si elle le peut.



1 2 3

what are your emotions like ?
(veuillez remplacer le carré correspond à la réponse que vous souhaitez donner par "✓", merci de ne choisir qu'une seule réponse par question)

Enfant, vous vous amusiez en...
☐ vous bagarrant avec les autres. En même temps, c'était jamais vous qui aviez commencé.
☐ faisant le pitre devant vos amis. Vous étiez le clown de service.
✓ jouant aux poupées ou aux petites voitures. Vous préfériez rester à l'intérieur plutôt qu'aller risquer de tâcher vos vêtements en jouant dans le jardin.
☐ regardant les autres jouer. De (très) loin.
☐ ne faisant rien. En fait, vous ne vous amusiez pas tant que ça quand vous étiez enfant.

Vous arrivez à une fête où vous ne connaissez personne, vous...
✓ restez dans un coin de la salle toute la soirée. « Espérons que personne ne vienne m'adresser la parole. »
☐ êtes le premier sur la piste de danse. « Quoi, c'est une fête, non? »
☐ vous rappelez les fêtes auxquelles vous vous rendiez quand vous étiez plus jeune. « C'était tellement mieux avant... »
☐ vous tenez éloigné de ce gars qui a passé la soirée à danser. « Sérieusement, il connaît pas le déodorant ? »
☐ ne tardez pas à vous engueuler, avec ce gars qui vous a légèrement bousculé. « C'est bon, j'en ai marre, je rentre chez moi! »

Quand vous êtes coincé dans les bouchons, vous...
☐ hurlez jusqu'à vous casser la voix, klaxonnez jusqu'à ce que vous vous fassiez mal à main.
☐ prenez votre mal en patience et repensez à tout ce que vous avez mal fait aujourd'hui.
☐ commencez à paniquer: et si vous n'arriviez plus à redémarrer après?
☐ soupirez et espérez que vous n'allez pas être en retard.
✓ chantez à tue-tête dans la voiture, ça occupe.

Votre idée de vacances idéales est...
☐ un tout inclus dans une destination populaire, avec une foule d'activités planifiées à l'avance.
☐ un festival de musique rock, où vous pourrez danser dans la boue.
☐ une semaine tranquille à la maison, à ne rien faire.
✓ un séjour dans le plus bel hôtel d'Europe, à manger dans les plus chics restaurants.
☐ partir en sac à dos en Australie, et ne rien prévoir à l'avance.

Quand vous vous levez le matin, vous êtes plutôt...
✓ de très bonne humeur, vous attaquez la journée avec énergie.
☐ à traîner dans votre lit, très peu motivé à l'idée de commencer la journée.
☐ de mauvaise humeur, il ne vaut mieux pas vous parler le matin.
☐ debout trente minutes avant votre réveil, vous réfléchissez déjà à la journée qui vous attend.
☐ debout très tôt, vous passez des heures à vous préparer dans la salle de bains.

En boîte de nuit, on vous bouscule, vous...
✓ dites pardon.
☐ lui sautez dessus, on va voir ce qu'on va voir.
☐ continuez à danser, rien ne peut gâcher votre amour pour la danse.
☐ quittez la piste et restez dans un coin.
☐ allez demander des explications à la personne qui vous a bousculé.

Votre sport préféré:
☐ le rugby.
☐ la pétanque.
☐ les jeux vidéos.
☐ le polo.
✓ la danse.

Votre repas favori:
☐ un classique de votre enfance, comme un plat de spaghetti, vous n'aimez pas essayer de nouvelles choses.
☐ des tacos, bourrés de jalapeños et couverts d'une sauce très épicée.
☐ une soupe réconfortante, comme la faisait votre maman.
☐ tout sauf des sushis, beurk.
✓ un assortiment de cupcakes et sucreries.

Votre série préférée:
☐ Game of Thrones.
☐ Modern Family.
✓ Gossip Girl.
☐ Gilmore Girls.
☐ Grey's Anatomy.

Si vous étiez un personnage Disney, vous seriez:
☐ Ursula, dans la Petite Sirène.
☐ Charlotte, dans la Princesse et la Grenouille.
✓ Chip, dans la Belle et la Bête.
☐ Baloo, du Livre de la Jungle.
☐ Pataud, dans Cendrillon.

Si vous étiez un animal, vous seriez plutôt:
☐ un colibri.
☐ un gélada.
✓ un chinchilla.
☐ un paresseux.
☐ un lama.


who are you ?
pseudo/prénom: chuu, aka cora. âge: vingt-trois + cinq. pays: souitzérlande. personnage inventé/scénario/pré-lien: inventé avec ma pppoy. célébrité: queen roden. crédit: morrigan (avatar) & pinterest (icon). fréquence de connexion everyday baby. où as-tu connu le forum? pppoy. ta première impression: the heart never lies. ☆ 1494935575 the heart never lies. ☆ 1094992287 autre: rien. Arrow

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Dernière édition par Willow Bradán le Dim 17 Fév - 15:22, édité 4 fois
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Willow Bradán

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MessageSujet: Re: the heart never lies. ☆   the heart never lies. ☆ EmptyJeu 17 Jan - 20:16




“ where dark woods hide secrets and mountains are fierce and bold, deep waters hold reflections of times lost long ago. „

La campagne irlandaise. Ses grandes plaines de verdure. Ses falaises abruptes et majestueuses. Ses petits villages bucoliques. Un cadre idyllique dont Willow n'aurait de souvenirs que dignes de cartes postales. Il fallait avouer que la rouquine n'avait vécu là, non loin de Dublin, qu'un laps de temps très court. Pas même quatre ans. Ces visions qu'elle avait parfois de sa terre natale lui donnait des envies de voyages, de redécouvrir sa nation, qui elle était. Cette atmosphère d'un autre temps, d'un autre lieu, était chère à son cœur. Elle se savait attirée par son pays d'origine, et pourtant elle savait également qu'aucun autre endroit que sa terre d'accueil ne pourrait recevoir le nom de "maison" à ses yeux. Quatre ans vécus là-bas, contre tant d'autres ici, où elle avait son ancrage, ses attaches.



“ life is simple. everything happens for you, not to you. everything happens at exactly the right moment,
neither too soon nor too late. „

Sa terre d'accueil avait un nom, San Francisco. Ils étaient arrivés de nulle part pour refaire leur vie à l'autre bout du monde, dans cette ville prometteuse. Pour la petite Willow, du haut de ses trois ans et demi passés, le changement avait été dur, abrupt. Coupée de tous ceux qu'elle avait connus, elle était perdue face à cette jungle, elle qui avait connu la douceur et le calme paisible des campagnes irlandaises. Des bruits à n'en plus finir, des individus agressifs et arrogants, rien ici ne lui plaisait. C'est alors qu'elle fit la rencontre de celui qui allait changer sa vie: Miles Whitaker, haut comme trois pommes, pas encore trois ans. Voisin de la maison dans laquelle la petite famille avait emménagé, Willow fut amenée à le voir à de nombreuses reprises, si bien qu'elle développa très vite une espèce d'addiction au pauvre garçon, qui se retrouva affublé d'une sangsue presque vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Il était devenu son point d'ancrage, lui permettait de tenir bon dans cette nouvelle vie. Bien sûr, Willow n'était qu'une fillette et dire qu'elle avait la moindre arrière-pensée à cet âge-là serait déplacé. Ce ne serait que bien plus tard que les choses changeraient.



“ losing a best friend is like losing air. it's painful
and slow and there's nothing you can do about it.
you just watch the world disappear. „

Si Miles était devenu un de ses points d'ancrage, les parents de la fillette constituaient ses deux plus grandes autres attaches. Elle était fourrée la plupart du temps chez les Whitaker, à cause des horaires de travail inhumains de ses parents, mais lorsqu'ils avaient un jour de congé, ils la traitaient comme une vraie petite princesse. Sorties au zoo, parcs d'attractions, séjours à la montagne, ils essaient de rattraper le temps perdu à chaque fois qu'ils en avaient l'occasion. Avec le temps, Willow s'est mise à attendre ces fameux jours de congé avec impatience, comme s'il s'agissait de son anniversaire. En réalité, ça ressemblait plutôt à des non-anniversaires, mais seulement à trois, sans une ribambelle de copains mettant du désordre partout. Les Bradán, malgré ces difficultés temporelles, formaient une famille très soudée.
En grandissant, Willow devenait capable de prendre soin d'elle-même, mais elle ne manquait pas de finir ses journées chez ses voisins, non plus par nécessité, mais parce que cette famille lui était devenue indispensable. Son monde tournait autour de ces deux maisons, passant sans cesse de l’une à l’autre. Elle se rappelait même s’être demandé à l’adolescence s’il n’était pas plus simple pour elle de créer une porte intérieur liant les deux habitations, ou alors de fusionner leurs foyers, mais elle n’était pas dupe : un rêve restait un rêve. Et elle était déjà terriblement reconnaissante aux Whitaker de l’accepter en leur sein. Ainsi, elle pouvait passer du temps avec Miles, qui était devenu son meilleur ami, son complice et… son premier amour.
Jamais elle n’aurait cru qu’un jour elle ressentirait autre chose que de l’amitié pour le garçon avec qui elle avait grandi comme des frères et sœurs. Pourtant, elle avait bel et bien développé des sentiments amoureux à son égard. Sinon, pourquoi ressentirait-elle des papillons dans son ventre à chaque fois qu’elle le voyait ? Pourquoi ses joues se teinteraient-elles de rose à chaque fois qu’il lui adressait la parole ? Pourquoi son cœur battrait-il la chamade à chaque fois qu’il prenait sa main pour s’enfuir en courant d’une de leurs farces ? Des sentiments si purs et innocents s’étaient saisis d’elle, sans qu’elle ne puisse s’en échapper. Miles s’était emparé de son cœur, inconsciemment, et ne se rendait pas compte à quel point il pouvait parfois jouer avec elle. Jeune adolescente amoureuse et inexpérimentée, Willow s’était confiée à sa mère. Avec les années, malgré ses tentatives timides de rébellion, elles s’étaient considérablement rapprochées, à tel point que la plus jeune n’avait aucune honte de la considérer comme sa meilleure amie, sa plus grande supportrice. En poussant Willow à se déclarer, Fíona croyait bien faire. A ses yeux, un amour aussi pur que celui d’une adolescente ne pouvait laisser indifférent aucun garçon. Mais Willow n’était pas du même avis et se braquait un peu plus à chaque tentative de sa mère. Elle voulait une oreille, pas des bras qui la poussaient vers l’inconnu. Elle avait trop peur de perdre une amitié qui valait cent premiers amours.

Cette crainte la poussa à se disputer violemment avec sa mère un jour, peu après ses quinze ans. Les cris fusaient de la part de l’adolescente tandis que Fíona tentait de la calmer avec des paroles douces. Willow finit par se dérober de la conversation en quittant la maison en courant. Elle fulminait, se disait que sa mère ne comprenait rien. Bornée, elle ne voulait pas admettre que la sagesse de Fíona pouvait lui bénéficier, c’était trop facile. Elle préférait s’isoler loin de chez elle, se calmer toute seule. Mais quand elle revint quelques heures plus tard, alors que la nuit était tombée sur la ville, elle vit les gyrophares d’une ambulance percer l’obscurité. Bleu. Rouge. Bleu. Rouge. Dans un silence religieux, elle s’approcha de l’endroit où le véhicule était arrêté. Juste devant chez elle. Le souffle coupé, elle s’arrêta d’abord brusquement. Ses yeux étaient rivés sur le brancard qui sortait de la maison. Un brancard recouvert d’un tissu, comme pour protéger l’intimité de celui ou celle qui se trouvait dessous. Willow ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas ce qui pouvait bien être en train de se passer, elle ne s’était absentée quelques temps. Bleu. Rouge. Bleu. Rouge. Elle vit alors son père, debout sur le seuil de la porte, porter ses mains à sa tête et la secouer vivement. Elle vit les Whitaker un peu plus bas dans l’allée, l’air triste, la mine décomposée. Une seule personne manquait à l’appel. Fíona. L’information la percuta en un dixième de seconde. Sans perdre plus de temps, Willow s’élança en direction de l’ambulance dont on refermait les portes. Elle hurlait sans même savoir ce qu’elle pouvait bien hurler. Tout ce qu’elle savait, c’était que quelque chose ne tournait pas rond. Bleu. Rouge. Bleu. Rouge. Miles sembla l’apercevoir et il ne lui fallut pas plus longtemps pour se mettre à courir dans la direction de sa meilleure amie. Il l’attrapa en vol et la tint si fermement qu’elle fit un pas en arrière en réaction au choc. Elle voyait ses yeux humides et gonflés, mais elle ne voulait pas y croire. Elle hurlait, appelait sa mère, crachant ses poumons. Bientôt, des larmes se mirent à ruisseler le long de ses joues. Son père, un peu plus loin, s’était recroquevillé sur le palier et était pris de soubresauts de temps à autres. Willow essayait de se dégager, mais Miles resserrait son emprise. Impuissante, sans voix, elle finit par abandonner et laissa tomber lourdement sa tête sur l’épaule de son ami, qui s’empressa de l’étreindre pour ne pas qu’elle s’écroule au sol. Fíona, victime d’une rupture d’anévrisme, s’était éteinte, digne jusqu’à son dernier souffle. Bleu. Rouge. Bleu. Rouge.



“ grief is like the ocean; it comes on waves ebbing and flowing. sometimes the water is calm, and sometimes it is overwhelming. all we can do is learn to swim. „

La vie sans Fíona peinait à reprendre son cours. Les premiers jours, Willow refusait tout simplement d’y croire, rejetait fermement la réalité. Enfermée dans sa chambre, elle ne touchait à aucun plat. Ne parlait plus. Ne souriait plus. Les personnes autour d’elle s’en trouvaient d’autant plus affectées, puisqu’elle ne daignait plus leur répondre, murée dans son silence. Son père avait trouvé une autre alternative pour faire son deuil : se réfugiant dans le travail, il ne rentrait presque jamais à la maison. Le pauvre homme avait perdu sa femme, mais ne se rendait pas compte qu’en agissant comme il le faisait, il était également en train de perdre sa fille. Les Bradán, au lieu de se rapprocher dans ces moments difficiles, semblaient partir à la dérive, chacun de leur côté.
Lorsqu’un jour Willow manqua de perdre connaissance à cause de l’état dans lequel elle s’était mise, les Whitaker surent qu’il était temps de faire entendre raison à son père. Ils lui expliquèrent la situation et, sur les propos appuyés de Miles, il en comprit la dangerosité. Père et fille devaient s’entraider, sous peine de ne jamais s’en remettre. Peu à peu, il redonna vie à Willow, qui avec son soutien, put enfin commencer à tourner la page.
Personne ne sut jamais pourquoi la mort de Fíona avait autant affecté la jeune adolescente.  Seule Willow savait qu’elles s’étaient violemment disputées peu avant sa mort, et qu’elle ne put jamais s’excuser auprès de sa mère. Sa mère qui avait quitté ce monde sur une note bien peu agréable. Lorsqu’elle voyait Miles, la jeune fille rêvait de pouvoir se jeter dans ses bras, lui avouer son amour, comme Fíona le lui avait maintes fois conseillé. Pourtant, elle ne pouvait s’y résoudre. Si seulement il pouvait faire un pas dans son sens… Mais malgré les années qui passaient, Miles restait fidèle à lui-même. Elle ne pouvait le changer, elle le savait bien. Alors un jour, Willow abandonna et mit ses sentiments de côté, pour son bien et celui de tous les autres.



“ one, two, three, four, tell me that you love me more.
sleepless long nights, that is what my youth was for. „

Elle allait passer à autre chose et oublier Miles, c’était décidé. Elle ne comptait pas se jeter dans les bras du premier venu, mais elle avait besoin d’avancer dans sa vie. Pendant près de dix-huit ans, elle n’avait eu d’yeux que pour son meilleur ami et ne s’était jamais intéressée à d’autres garçons. Pourtant, la rouquine était loin de déplaire à la gente masculine. Elle surprenait souvent des sourires en coin, des regards intenses posés sur elle. Jusqu’à présent, elle n’y avait jamais porté vraiment attention, mais dorénavant, pourquoi pas ? Alors lentement, mais sûrement, elle se mit à ouvrir son cœur aux autres, rendant un sourire, soutenant un regard. Et un jour, elle eut son premier petit ami. Puis quelques temps plus tard, un autre. Et encore un autre. Loin d’enchaîner les relations, elle ne cherchait pas non plus à se caser sérieusement, ne se sentant pas prête pour un si grand pas en avant. Jusqu’à Luke.

Pour fêter dignement ses vingt-quatre ans, Willow avait donné rendez-vous à toute la bande dans un bar du centre-ville. Ils étaient tous là : Leilani, Connor, Riley et Miles. Miles, qui était venu accompagné d’Ella, une jeune femme qu’il avait rencontré depuis peu et qui, débarquant de New York, ne connaissait personne à San Francisco. Partagée entre la pitié et l’envie de la faire déguerpir, Willow finit par l’accueillir avec un grand sourire. Miles pouvait bien faire ce qu’il voulait, elle avait tiré un trait sur lui, mais ce n’était pas pour autant qu’elle allait passer la soirée à faire ami-ami avec cette fille. Assise à côté de ses deux grandes amies, Willow ne pouvait s’empêcher de jeter de temps à autre des regards vers Ella. La jeune femme était belle, drôle, intéressante, bref, rien d’étonnant à ce que la moitié des hommes du bar la lorgne du coin de l’œil. Pourtant, dans la seconde moitié se trouvait un homme au regard insistant, qui ne fixait non pas Ella, mais Willow. Lorsqu’elle le remarqua, elle détourna d’abord bien vite les yeux, faisant mine de se concentrer sur le contenu de son verre. Leilani et Riley avaient remarqué ce qui se passait et charriaient gentiment la reine de la soirée, qui finit par rendre un sourire à l’inconnu. Ce dernier sembla prendre le geste comme une invitation et se joignit très vite au groupe. Il se présenta, disait s’appeler Luke. Gentil, charmeur et terriblement mignon, Willow flirta gentiment avec lui, sachant pertinemment que cette soirée ne mènerait à rien. Le dit Luke s’intégrait très bien dans la bande, à tel point qu’on aurait pu croire qu’il en avait toujours fait partie. Les autres semblaient passer un bon moment, si bien que Willow le laissa rester avec eux et profita de sa soirée.
Au moment de quitter le bar, Luke s’approcha de la rouquine et lui demanda s’ils pouvaient se revoir, mais cette fois en tête à tête. Willow savait que ce n’était pas une bonne idée et refusa poliment, mais céda lorsqu’il lui demanda son numéro de téléphone. S’ensuivit alors plusieurs mois d’échanges de textos. Luke semblait sérieux lorsqu’il lui disait qu’il avait envie de la revoir, mais cela faisait peur à la jeune femme, qui ne voulait pas s’engager dans une telle relation. Pourtant, elle devait bien avouer que les compliments et mots doux de Luke avaient raison d’elle. A tel point qu’elle lui laissa finalement, au bout de près de six mois, une chance.



“ close your eyes. let me tell you all the reasons
why i think you're one of a kind. „

Un rendez-vous de seconde chance et deux ans plus tard, Willow était heureuse en couple avec Luke. S’il y avait une décision qu’elle ne regrettait absolument pas, c’était de lui avoir laissé l’occasion de lui prouver que leur relation pouvait aller quelque part, qu’elle pouvait avoir un sens. Tout était si naturel entre eux. Ils avaient décidé d’emménager ensemble quatre mois à peine après leur premier rendez-vous. Luke était si prévenant qu’elle avait l’impression d’être une princesse. Elle aimait être aimée, et aimait en retour. Tout allait vite, mais ça ne lui faisait plus peur. Ce n’était pas comme lors de ses précédentes relations. Elle aimait tout chez Luke et un avenir avec lui lui plaisait. Apparemment, il pensait la même chose d’elle, puisque le soir de leur deuxième anniversaire, il la demanda en mariage.
Ce n’était rien de très fancy, ni de très compliqué. Non, ils étaient tout simplement en promenade au bord de l’océan. Les doigts entrelacés,  ils regardaient le soleil se coucher à l’horizon. Alors, dans ce paysage si idyllique, si pur, Luke s’agenouilla sur le sable et plongea son regard dans celui de la rouquine. « Willow Caoimhe Bradán, me ferais-tu l’honneur de bien vouloir devenir ma femme ? » Tout en notant que le jeune homme n’avait pas écorché son second prénom, Willow retint un cri et se jeta dans les bras de Luke, qui tomba à la renverse sur le sol. Le couple éclata de rire après quelques secondes et s’embrassa tendrement. Alors la jeune femme tendit sa main et regarda l’anneau glisser lentement sur son doigt. Son cœur battait à tout rompre tandis qu’elle fixait la bague, réalisant peu à peu ce qui venait de se passer. Elle était fiancée. Fiancée. FI-AN-CÉE.

Quelques mois plus tard, alors qu'elle se rendait chez les Whitaker, elle avait une demande très spéciale en tête. Envers Miles. En effet, après avoir longuement réfléchi, elle avait réalisé qu'elle ne voulait personne d'autre que lui pour endosser le rôle de demoiselle d'honneur. Elle aimait Romy, Leilani et Riley de tout son coeur, mais s'il y avait une personne sans qui elle ne pouvait pas vivre en dehors de Luke, c'était bien son meilleur ami de toujours. Elle l'avait confronté quelques temps auparavant, ayant l'impression qu'il l'évitait, car elle en souffrait. Il lui avait assuré qu'il ne faisait rien de tel et cela l'avait rassurée, tant elle avait eu peur d'être en train de le perdre. L'avoir à ses côtés le jour du mariage semblait être à ses yeux une bonne idée pour rattraper le temps perdu. Alors, lorsqu'elle vit Miles, elle n'hésita pas une seconde. « Miles? » lança-t-elle à son meilleur ami. « Concernant ma demoiselle d'honneur... J'avais pensé à Romy, Leilani ou Riley, mais ça ne colle pas. Je te veux toi. Est-ce que tu voudrais bien être mon damoiseau d'honneur? » Miles semblait être surpris d'une telle demande, mais accepta. Soulagée, Willow pouvait désormais continuer ses préparatifs le coeur plus léger.

Et finalement, le jour du mariage arriva. Willow, devenue quelques années plus tôt assistante d’une créatrice de robe de mariée, en savait assez sur les mariages. Ou du moins c’est ce qu’elle croyait. Épaulée par Giada Whitaker, elle avait pu organiser la cérémonie dont elle avait rêvé depuis qu’elle était toute petite. Bien sûr, à l’époque, elle croyait que sa propre mère serait présente pour l’occasion, et cette piqûre de rappel lui fit plus de mal qu’autre chose. Mais elle avait fêté un an plus tôt les dix ans depuis la disparition de Fíona Bradán et elle était forcée d’admettre que bien des choses avaient changé depuis. Giada avait joué un incroyable rôle de deuxième maman et l’avait soutenue dans toutes les préparations, tout comme son père. Elle se rappelait encore le moment où elle leur avait annoncé la bonne nouvelle et qu’ils avaient tous fêté cela dans le jardin des Whitaker. Depuis, elle n'avait plus eu plus un jour de pause, mais elle ne regrettait rien. Elle avait enfin son jour à elle. Celui qui était censé être le plus beau jour de sa vie.



“ somethin' in your eyes makes me wanna lose myself in your arms. there's somethin' in your voice that makes my heart beat fast. i hope this feeling lasts the rest of my life. „

Tout s’était passé très vite. Avant même qu’elle n’ait pu réaliser ce qui était en train de se passer, elle avait embrassé Miles et s’était enfuie avec lui. Ses sentiments étaient réciproques. Ils l’avaient été tout ce temps. Bien sûr, elle aimait sincèrement Luke. Mais c’était de Miles dont il s’agissait. Son meilleur ami, son premier amour, celui qui lui avait fait découvrir ce qu’étaient ces sentiments si forts, celui qu’elle n’avait jamais pu oublier malgré ses tentatives, malgré qu’elle ait cru y être finalement parvenue. Miles, qui avait débarqué dans la pièce où elle se préparait pour se marier à un autre homme. Miles, qui avait chamboulé sa vie entière. Mais Willow mentirait si elle disait n’avoir eu elle-même aucun doute. Car elle était  prise par l’incertitude quand il l’avait rejointe.
Alors, sans avoir le temps de comprendre ce qui se passait, ils s’étaient retrouvés tous les deux dans la voiture de Miles, roulant vers l’inconnu. Luke devait certainement se demander ce qu’elle faisait. Il devait l’imaginer en train d’ajuster une dernière fois sa robe et s’apprêter à le rejoindre à l’autel. Le pauvre homme ne comprendrait ce qui s’était passé seulement bien trop tard, alors qu’ils seraient déjà loin.

Mais la vie en voulut autrement. Tandis que Miles conduisait, Willow était sur le point de s’endormir sur le siège du passager avant. Ces derniers événements avaient été si riches en émotion qu’elle ne pouvait les supporter et sentait ses paupières lourdes se fermer peu à peu. Alors, pour rendre le siège un peu plus confortable, elle détacha sa ceinture de sécurité et tenta de changer de position. Ce fut à cet instant-là que la voiture percuta un arbre. Willow n’eut pas le temps de réagir que son corps était déjà projeté hors du véhicule. Et après ça, plus rien.



“ you see, death doesn't happen to you. it happens to
everyone around you. to all the people left standing at
your funeral, trying to figure out how they're gonna
live the rest of their lives now without you in it. „

Elle était entourée de tout et rien à la fois. Un grand vide blanc, mais qui ne donnait aucune impression de néant. Puis peu à peu, des couleurs, des formes, des textures apparurent. Du vert, beaucoup de vert. Et de grandes collines, des falaises. Elle pouvait entendre au loin une douce musique, mais ne parvenait pas à en déceler la source. L’Irlande. Elle était en Irlande, celle de ses souvenirs, celle qu’on pouvait apercevoir sur les cartes postales. Comment avait-elle atterri ici ? Elle ne portait rien d’autre qu’un long t-shirt blanc et se trouvait pieds nus au beau milieu d’une plaine. Personne aux alentours à qui elle pouvait poser ses questions, elle était seule avec ses pensées. Alors elle se mit à réfléchir. Que faisait-elle avant de… ? Miles. Elle était avec Miles. Elle s’enfuyait, même, avec lui. Son sang ne fit qu’un tour. Où était-il ? Pourquoi n’était-il pas avec elle ? « Miles ? Miles ! MILES ! » Elle hurlait, crachait ses poumons comme elle ne l’avait pas fait depuis des années. Depuis onze ans. Depuis le jour où elle avait perdu l’un des êtres qui lui était le plus cher. Craignant pour la vie de son premier amour, Willow se mit à courir, à le chercher dans le moindre recoin qu’elle pouvait imaginer. Mais il n’était pas là. Et elle était épuisée.
Elle se réveilla, toujours entourée de ces collines, de ces falaises. Chaque jour, c’était la même rengaine. Elle hurlait le nom de Miles, mais il ne répondait pas à l’appel. Personne ne répondait jamais. Seule, elle croyait perdre complètement la tête. Elle ne comprenait pas ce qui se passait. Elle était devenue incapable de discerner le rêve de la réalité. Ou le cauchemar plutôt. Car malgré le cadre idyllique, cela n’avait rien d’un rêve. Séparée de Miles, elle était perdue.

Et un matin, elle arrêta de prononcer son nom. Elle arrêta de parler tout simplement. Tout devenait flou dans sa tête, elle ne savait même plus ce qu’elle pouvait bien faire avant d’arriver dans cet endroit. Elle avait juste peur. Peur de rester indéfiniment seule. Peur de ne jamais savoir ce qui se passait. Peur de se réveiller un jour de plus dans cet environnement inconnu. Et comme si quelqu’un avait entendu ses prières, elle vit une lumière…




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