hello 2017 - lyss

Ah le nouvel an ! Et tout le tralala, une extension de l'oppulance de noël, avec une rasade d'alcool en plus. Daphné, le nouvel an ça a tendance à la déprimer, à la fois par la fête et aussi par tout ce qui va avec l'esprit nouvel an : les fameuses résolutions, les publicités divers et variées (en particulier pour les régimes), bref cette période c'est pas trop son truc. En même temps a-t-elle un truc ? Ça c'est pas sûr, mais on va dire que c'est pas ça le sujet. Depuis quelques années elle se faisait des soirées du nouvel an entre amis, certains diraient versions gentils : petit groupe, se regarder des films, chanter un peu. Mais cette année, quelqu'un avait réussi à la convaincre de venir à une fête avec un très grand F avec les moyens qui vont avec. Elle avait rechigné au début puis après l'insistance de son ami et la curiosité elle avait fini par accepter. Non pas à contre cœur mais avec un peu d'angoisse, être seule dans la foule, perdue, s'ennuyer, bref ces angoisses un peu habituelles. Et puis apparemment c'était un gros événement, gros mais bien privatif, quelques invitations. Et ce côté exclusif, chic se confirma par le lieu, à quarante cinq minutes en voiture du centre ville.


Le côté chic se confirma par le lieu, la copie d'un manoir à la française, entourée d'un parc. Chic et mystérieux, renforcé par des projecteurs et la présence de personnel pour indiquer où se garer et souhaiter la bienvenue avec des coupes de champagne. Entrer dans ce château fut une vraie expérience, éblouissant et une ambiance ! Daphné se dit qu'elle avait bien fait de craquer et de venir, il y avait de-ci, de-là des artistes qui dansaient, qui partaient du plafond pour se contorsionner avec des sortes de draps le tout habillés ou à peine, de dentelle noire. Une ambiance chic et sexy avec un dress code similaire. En fait, tout ce décor et les tenues des autres lui firent penser qu'on pourrait être dans le château du genre de Mr Grey, dans cinquante nuances de Grey, elle ne retrouvait pas le prénom, pas grave car cette idée la fit frémir (un frisson pas si désagréable que ça finalement). L'hôte finit par se présenter sur une petite scène, un homme de moins de 35 ans, en costume sombre, une sorte de « requin » de l'internet lui avait-on dit. Son intervention en rajouta une couche sur cette impression de 50 nuances de Grey, en effet il annonça avec un large sourire et bien des sous entendus qu'ils étaient là pour s'amuser et que des chambres étaient à disposition à l'étage.


Il lui arriva à plusieurs reprises de se demander comment elle avait réussi à se laisser embarquer là dedans. Et ponctuellement le frisson de l'inconnu la chatouillait et c'était plutôt agréable. Elle essayait de parler avec des gens, à boire un peu d'alcool (quasi impossible de trouver de l'eau), se laisser draguer une ou deux fois, essayer de danser, mais elle était encore trop critique, trop sobre pour pouvoir se laisser aller. Ce qu'on lui proposa de fumer dehors et qu'elle prit finalement l'aiderait sans doute à se lancer. Après tout il faisait un peu frais dehors, ça la réchauffait ! Fausse excuse, elle avait juste envie d'échapper à son quotidien, de se sentir bien, de se sentir vivante. Adosser à la rambarde de la terrasse elle ferma les yeux pour ensuite contempler un peu les étoiles, il était plus de 23h, elle retourna à l'intérieur où un certain Lex se mit à la draguer, plus ou moins, elle avait du mal à capter ses intentions et restait plus concentrée sur le fait que son prénom était étrange ou plutôt qu'il lui rappelait Lex Luthor que sur les perches qui lui tendaient. Un peu distraite, aussi, par l'acrobate à quelques mètres d'eux, elle répondait de manière distraite à ses questions.

Lex Luthor, le personnage de comics occupait plus son esprit que le jeune homme en chaire et en os devant elle. « Pauvre » jeune homme, il continue de blablater alors que Daphné se dit que l'acteur qui jouait dans Smallville doit être mignon avec des cheveux et qu'il a du avoir bien du mal à se débarrasser de cette image. Bon ok, y a pire comme situation, au moins il a du avoir le droit de laisser pousser ses cheveux. Et alors qu'elle imagine à l'inverse, c'est à dire, ce que pourrait donner l'acteur jouant Clark sans cheveux elle secoua la tête vivement, comme pour se débarrasser de ces pensées loufoques, laissant place à une question pourquoi je restes ici? Ca c'est une bonne question, elle n'est pas collée au sol pourtant elle reste là, à lancer des « mmh », « mouais », « oui » de temps à autre. Ce qu'elle avait fumé quelques minutes plus tôt doit être une partie de la réponse.


Engluée dans cette situation, un peu d'action lui fit du bien, voilà que Lyssandre débarque. Son assurance éclate en pleine figure du jeune homme, c'est à son tour d'être englué tandis que Daphné est happée par l'ouragan Diviento. Pas le temps d'en placer une qu'elle l'assaillie de question, ayant prit soin au préalable de leur commander des, comment on dit, des remontants ? « j'crois avoir fait une nouvelle expérience... dormir debout, les yeux ouverts. » elle plissa les yeux à deux reprises, comme pour se redonner un peu d'énergie. « et précision, je ne serais pas ta propriété à part dans tes rêves  » un sourire sur le visage, elle attrape le verre que le barman a glissé vers elles. Baissant légèrement la tête, et fronçant le nez elle tente de décrypter le breuvage. Un haussement d'épaule plus tard elle le boit cul-sec abattant le verre sur le bar, une grimace est passée et restée quelques secondes sur son visage et maintenant elle ouvre et ferme la bouche en faisant passer sa langue sur son palais. « c'est dégueulasse, je préfères fumer! » voilà une phrase bien étonnante venant de Daphné. Ou plutôt de la Daphné de tout les jours, cette fille calme, qu'elle qualifie elle même d'un peu chiante, pessimiste, critique, dépressive. Mais ce soir, elle veux se lâcher, veux se sentir en vie, se sentir bien.


« un ami m'a poussé à venir et j'avoue que j'étais curieuse. Et puis j'avais envie de commencer l'année autrement que d'habitude. » Et pour être différent, ça l'est ! « un peu de nouveauté! » et un peu de jeu, « ingénue que je suis » elle fait une moue caricaturale du genre petite fille innocente « j'me demandais » elle roule des yeux, les gardant baissés quelques secondes «  ça finit en orgie? - roulement d'yeux à nouveau – parce que je sais pas si j'suis prête...» Elle cesse l'attitude ingénue pour commander un cocktail de jus de fruit, pour faire passer le goût de la boisson précédente. En tout cas la Daphné joueuse est prête pour 2017.